Leçon de vie

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Johanna était une fille simple et sans problème. Elle s'habillait simplement, sans se prendre la tête. Elle était simple et pourtant tout chez elle transpirait le bien-être. Sa beauté naturelle était incontestable bien qu'elle ne fasse rien pour. Elle était le genre de personne qui réussissait sans même le vouloir. Et ce malgré la perte de son père petite, et la dépression dans laquelle sa mère avait du mal à se sortir. Elle souriait, admirait les merveilles de la nature, savourant chaque instant de sa vie comme si c'était la dernière. Sa joie de vivre était telle que l'on disait qu'elle était la seule capable de garder sa mère en vie. Certains disaient qu'elle avait un don. Souriante et conviviale, elle avait le pouvoir de faire changer d'avis aux gens les plus résignés : grâce à elle, plusieurs événements étaient mis en place. Elle était une bénédiction pour son village.

Elle était d'une pureté majestueuse bien qu'elle n'eût rien d'une reine et du personne de "haut rang" avec des manies ou gestuelles propre à cela. Elle avait d'ailleurs tendance à ne pas prêter attention à ce genre de choses. Pourtant, elle n'en inspirait pas moins de l'admiration. Certains éprouvaient un respect profond pour cette douce âme; tandis que d'autres ne supportaient pas sa capacité à garder la sourire, à réussir malgré son passé mouvementé. Justement ils ne supportaient pas cela. Ils l'enviaient. Non, pire que ça : la mince frontière entre l'amour et la haine s'effaçait peu et peu, de tel manière qu'ils éprouvaient presque tous une haine de plus en plus profonde face à cette perfection incarnée.

C'est pour cela que ce jour là...arriva... Et il arriva ce que l'on redoutait.

Elle avait été une cible trop facile.

Aussi pure que naïve, elle était tombée facilement dans le piège. Tendre comme elle était, le seul moyen de la coincer était de stimuler sa compassion. Ils avaient alors prétendus avoir besoin d'aide ce jour là. Ça avait été si simple ! Il suffisait de la faire tomber du pont, on aurait conclu à une tentative de suicide : elle aurait voulu en finir avec sa vie maintenant trop dure à supporter...

Ces lâches s'y sont pris à plusieurs, de sorte que la mise en scène était parfaitement bien réalisé. Malgré tout, la pauvre âme avait vite fait de se rendre compte du manège. Mais c'était trop tard. Pourtant, Johanna avait gardé son calme, sachant que ce moment allait arriver un jour ou l'autre. ... Parce qu'après tout se sont toujours les meilleurs qui partent en premier. Elle s'en était bien rendu compte avec son père. Le moment fatidique arriva vite.

Johanna ne prononça quelques mots à ce moment là : "En me tuant, vous vous tuez vous même". Bien sûr, bien que son caractère à ce moment là aie paru intriguant pour tous ces assaillants, cela ne les arrêta pas.

Il n'y avait personne pour la sauver ce jour là, personne pour l'aider. Sa mère s'était inquiété mais elle avait encore trop forcé sur l'alcool cette nuit là. Elle s'en voudra toute sa vie.

Si les lâches responsables de sa mort n'avaient pas compris, ils se sont vite rendu compte des conséquences de leurs actes : Johanna avait plus d'importance dans leur vie que ce qu'ils pensaient. Ils n'eurent plus de festival d'été, ni d'activités de ce genre... Les forains cessèrent de venir face au caractère trop brutal et hypocrite des nouveaux responsables. Il n'y avait plus personne pour s'occuper de l'écurie que la famille de Johanna possédait. Personne pour s'occuper de cette écurie qui apportait tant à leur village (autant économiquement que socialement). Personne... Mais il y avait pire : elle avait été la seule à s'occuper de l'aspect "caritatif" de la petite ville, de sorte que plusieurs activités et événements solidaires stoppèrent dès sa disparition.

Tout tourna à la catastrophe. La petite ville était devenu "pour morte". Au point qu'une grande partie des habitants (ceux responsable de sa mort), se retrouvèrent à regretter leur acte.

Aussi ironique que cela puisse paraître : la mort de Johanna a changé leur vie.

Aujourd'hui elle gît près de sa mère, la tombe côte à côte.

Plusieurs années plus tard, sur sa tombe on peut encore apercevoir les lettres méticuleusement gravées à la main à jamais :

"Tu es partie trop tôt"

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My book : Mon recueil, Mes pensées...Where stories live. Discover now