L'école buissonnière

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     On était en 1929, c'était l'été, la fin de l'été plus exactement. Il faisait beau et il y avait un magnifique soleil dans le ciel. Le ciel était bleu, presque sans aucun nuage. Je levai les yeux vers le ciel pour admirer ce magnifique spectacle. Je décidai d'aller marcher dans la forêt. À cette époque-là de l'année, la forêt était très belle, les arbres étaient ornés de feuilles vertes, des animaux sauvages se baladaient ici et là, les oiseaux chantaient de douces mélodies, la rivière bruissait tranquillement et les arbres laissaient passer à divers endroits la lumière dorée du soleil. Ce mélange de bruit de la nature et des senteurs florales qui s'y dégageait m'apportèrent un sentiment de bonheur et de joie. Je ressentis une douce brise sur mon visage. J'allais m'asseoir au bord de la rivière, adossé à un arbre dont le tronc était couvert de mousse. C'était un chêne, plutôt grand et son tronc était épais, cela voulait certainement dire qu'il était très vieux.

    Tout en étant assis ici, j'observai, écoutai tous les petits bruits qui me parvenaient. Je me disais parfois que la forêt devait comme une gare pour nous, dans la forêt mille espèces et animaux se côtoyaient, c'était leur lieu de vie, leur refuge. À première vue, une gare n'a pas grand-chose à voir avec une forêt, mais le nombre d'animaux qui y vivaient, me faisait penser aux nombres de gens qu'on pouvait voir à une gare. Pour certains, la forêt semblait être un endroit calme, sans bruit particulier, mais si l'on se mettait à écouter, on pourrait alors en déduire que c'était faux. Il y avait autant de bruit en forêt que dans une gare, mais ces sons-là, étaient moins distingues, mais pour les entendre, il fallait seulement tendre l'oreille.

    Je levai les yeux au ciel, les rayons du soleil illuminaient mon visage. J'entendis le bourdonnement d'une abeille juste à côté de moi. Elle butinait un bouton d'or. Une légère brise s'engouffra à travers les arbres, faisant bruisser les feuilles sur son passage et fis en même temps virevolter mes cheveux. C'était une petite brise, légère qui ramenait un peu de fraîcheur. J'écoutais le doux chant des oiseaux. J'aimais être réveillé le matin par leur chant, cela me mettait toujours de bonne humeur.

     J'étais censé aller à l'école, mais je détestais l'école. Être enfermé toute la journée entre quatre murs et ne pas pouvoir aller dehors pour respirer l'air pur de la nature, ce n'était pas fait pour moi. D'ailleurs, je souhaitais faire le même métier que mon père qui était également le métier de mon grand-père. L'école, pourquoi faire alors ? Puisque mon père pouvait m'apprendre comme son propre père l'avait fait pour lui.

    J'étais assis sur les bancs de l'école un jour de septembre. Un rayon de soleil traversa la salle de classe. Heureusement que j'étais à côté de la fenêtre pour laisser mon esprit vagabonder en observant l'horizon. Un oiseau volait dans le ciel. Pour moi, l'oiseau symbolisait la liberté. Depuis tout petit, j'aurais voulu être un oiseau pour planer au-dessus des montagnes, toucher les nuages du bout des plumes, observer le monde depuis le ciel. Sauf que je n'étais pas un oiseau, je n'étais qu'un enfant assis sur un banc à rêver de choses impossible.

   Je détestais être enfermé, j'aimais observer les nuages, sentir le vent dans mes cheveux, me sentir libre tout simplement. L'école allait m'empêcher de ressentir cette liberté. Je passais mes journées dans la forêt pour observer la nature évoluer. Maintenant, même ma maison me paraissait étroite. Je dormais parfois à la belle étoile pour pouvoir admirer le ciel étoilé dans toute sa splendeur. Le soir, surtout vers la fin du mois d'août et le début du mois de septembre, des étoiles filantes traversaient le ciel. Les étoiles nous offraient un spectacle magnifique à regarder. En voyant l'une de ces étoiles traverser le ciel à toute vitesse, je fermai les yeux et fis le vœu de rester libre.

L'école buissonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant