denial | locklear

treize

on m'a appris à aimer, il m'a appris ce que c'était d'aimer.

alix' pov / 9 : 25 a.m. / alix' appartment

je me réveille entourée par lachaleur de mon pull, en ces nuits d'automne c'est déjà impossiblepour moi de dormir sans. chaque année je me met à avoir de plus enplus froid la nuit, je viens toujours à me questionner sur l'utilitéd'un si grand lit pour une si petite personne. mon esprit divague etje me mets à penser que le seul lit qui m'a l'air d'avoir la tailleparfaite c'est celui de Baptiste. pas trop grand, pas trop petit, jeme demande ce que ça ferait d'y dormir. mais j'y ai déjà dormi. 

et dire qu'il y a quelques moisje me réveillais et découvrais le corps de celui qui occupe mespensées, jonchant sur le sol de sa propre chambre. je me relèvepour pouvoir m'asseoir et balance mes jambes hors de mon lit. pas decorps. pas de lui. unsoupir m'échappe et j'ai presque envie de pleurer quand je découvrepar la fenêtre que le ciel est gris.

l'ambiance est pesante, lourde, j'ai l'impression d'avoir le poids du monde sur mes épaules. je ne lui ai pas parlé depuis notre dispute, celle où je suis partie lâchement parce que la réalité était trop compliquée à encaisser d'un coup. si il était resté au canada rien de tout ça ne serait arrivé, peut-être que ça aurait été mieux. mais ça n'aurait fait que ralentir le processus. mais peut-être que je l'aurais oublié. non, me crie mon cerveau. si même lui s'y met, on est pas sortit de ce bordel de si tôt. 

un autre soupir s'échappe de ma bouche, je passe une main sur mon front et attrape la bouteille d'eau à mes pieds. je reste quelques minutes dans cette position mais rien n'y fait, j'ai mal au cœur et une boule au ventre. tout pourrait être si facile mais tout est si compliqué.

ma frustration m'amène à prendre mon téléphone et regarder toutes mes notifications, il faut que j'occupe mon cerveau. soudainement le son d'une sonnerie retentit dans la pièce et une notification apparaît en plein milieu de mon écran, "anniversaire du vieux!!!". le nœud que j'avais précédemment dans mon estomac me remonte à la gorge et c'est définitif je me mets à pleurer. c'est son anniversaire. 

mon cerveau avait effacé tout sens du temps depuis que je m'étais réveillée et toutes les informations viennent me gifler une par une. premièrement, c'est son anniversaire. deuxièmement, c'est son anniversaire et on s'est embrouillé. troisièmement, c'est son anniversaire et on le fête ce soir. 

alix' pov / 6 : 03 p.m.  / alix' appartment

je passe une nouvelle fois mes mains sur les plis de ma robe en satin noir et admire, une dernière fois dans le miroir, ses détails en velours noir qui lui donne un imprimé zèbre discret. je souris en voyant qu'elle épouse parfaitement mes courbes et j'ajoute à ma tenue une veste aviateur, histoire de pas mourir de froid quand je marcherais dans les rues de Paris. puis enfin viens le moment d'enfiler les talons noirs que j'ai récemment acheté et d'attraper dans la volée mon sac pour ensuite sortir de chez moi. 

mes mains sont moites à l'idée de me retrouver dans la même pièce que lui ce soir mais je sais qu'on me tuerait si je ne venais pas à sa soirée d'anniversaire surprise, organisée et planifiée depuis 2 semaines. j'essaie de me rassurer en me disant que tout le monde y sera, je n'aurais qu'à me cacher derrière un de nos potes bien trop grand. je peux déjà rayer corentin de la liste. lucas aussi d'ailleurs. j'aperçois sur mon téléphone un message de ce dernier qui me demande si je suis en chemin et je lui répond rapidement que j'arrive tandis que je monte dans l'uber qui m'attendait en bas de mon immeuble.