PARTIE UN.

771 44 29
                                    

Bonjour à tous !
Petit disclaimer avant de vous lancer dans cette lecture, elle est destinée à un public adulte et responsable de ce qu'il lit. Attention à vous les plus jeunes !
Ensuite, vous verrez que la narration est assez particulière, puisque pour ce récit en deux parties, je me suis immiscée dans la tête de Livaï. L'OC n'a pas de nom, libre à vous de lui en donner un, ou de considérer ce Two-Shots comme un Livaï x reader. J'espère que ça vous plaira ! Je vous retrouve en fin de partie :)

///



Tu balançais doucement ta tête en rythme avec la musique qui s'échappait des pauvres hauts-parleurs de ma voiture bonne pour la casse. Ils grésillaient et crachotaient plus qu'ils ne retranscrivaient de mélodies, mais cela semblait te convenir. Tu avais insisté pour faire défiler le CD de ton album préféré. Tu connaissais les chansons par cœur, même si tu t'empêchais de chanter, de peur que je me moque de toi et du cruel manque d'harmonie qui frappait tes cordes vocales. Le chant n'était pas ton point fort, et nous le savions tous les deux.

Ma main posée sur ta cuisse découverte, je tentais tant bien que mal de me concentrer sur la route, et la nuit qui nous happait un peu plus à chaque mètre. Le soleil était sur le point de se coucher, tu admirais le spectacle, avec en fond sonore cet air mélancolique, un douloureux piano-voix aussi nu que ton âme après l'amour. De temps à autres, je m'amusais à exercer une pression un peu plus forte contre ta peau. Ça te faisait sursauter, et tes muscles se tendaient. Tu n'osais pas me regarder, exactement comme tu évitais tous ces sujets épineux dont nous parlions pendant des heures par écrans interposés. Ta timidité était le plus vilain de tes défauts. Elle t'empêchait d'être sauvage en face de moi. La tigresse de tes sms n'était rien de plus qu'un chaton inoffensif en ma présence. Mais curieusement, cette attitude me donnait l'impression de te contrôler. C'était amusant.

La soirée avait jusqu'ici été magique. Nous sortions tout juste d'un concert - je t'avais offert les places quelques semaines auparavant, pour ton anniversaire. Tu avais encore des paillettes dans les cheveux, et ta peau brillait de la sueur d'une chaleur trop agréable pour l'oublier. La musique t'avait transportée pendant près de deux heures. Je t'avais accompagnée, et tu m'avais répété qu'il s'agissait du plus beau jour de ta vie. J'ai pensé qu'il t'en fallait peu, et puis que c'était tout à fait légitime : ton âme d'enfant était encore intacte.

Tu avais cette capacité si singulière, celle de changer d'humeur aussi vite que l'enfant qui était en toi. Et pour cause : juste avant ça, tu t'étais énervée, semant entre nous la discorde parce que nous étions arrivés en retard par rapport au programme que tu nous avais prévu. C'était un autre de tes défauts. Tout devait être planifié jusque dans les moindres secondes. Tu n'avais de cesse de vouloir tout contrôler, à toute heure du jour et de la nuit. Surtout la nuit, d'ailleurs. Ce que tu ne parvenais pas à te mettre en tête, c'était qu'avec moi, tu ne maîtrisais plus rien du tout. Le contrôle, c'était moi qui le détenais. Je n'étais pas quelqu'un qu'on contrôlait. Ton caractère bien trempé me tenait tête sans hésiter, mais tu finissais toujours par céder. Il en allait de même pour tes excès de colère : ils ne duraient jamais bien longtemps. Il m'avait suffi de te promettre une pizza, et de te hisser sur mes épaules pour toute la durée du concert pour me faire pardonner. Il fallait l'avouer, tu avais le pardon facile. C'était peut-être pour cela que tu me plaisais tant. Rien n'était compliqué, car tu ne résistais jamais trop. Juste ce qu'il fallait.

Ainsi, après l'effervescence de ce moment, je conduisais, à la recherche d'un restaurant encore ouvert pour te ramener ta sacro-sainte trois fromages. L'atmosphère était spéciale. Tu semblais ailleurs, comme si tu étais restée bloquée devant cette scène parmi la foule, à écouter ton artiste préférée chanter. Ma main avait quitté ta cuisse un court instant, le temps pour moi d'attraper une cigarette au fond de mon paquet, et de la glisser entre mes lèvres. Tu m'avais devancé en actionnant ton briquet - noir aux graffitis psychédéliques - pour me l'allumer, juste avant de la saisir entre ton pouce et ton index, un sourire malingre scotché à tes lèvres.

Toxic Boy [Livaï Ackerman] - LemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant