Chapitre 21

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David se laissa tomber sur le matelas, désespéré. Sa situation était loin d’être brillante. L’heure tournait. Il était enfermé à double tour dans son ancienne maison. Et il avait toujours les mains attachées derrière le dos. Les liens étaient serrés et lui sciaient les poignets. 

“Réfléchi”, s’ordonna-t-il. “Tu connais cette chambre. Tu trouveras bien une idée pour te sortir de là ! Christophe t’attend !”. 

Le jeune oméga lutta contre la panique. Il ferma les yeux et prit plusieurs grandes inspirations. Bientôt, les battements de son cœur ralentirent. Il se rappela soudain l'existence d'un clou mal planté dans un mur sur lequel il s'était éraflé à plusieurs reprises. Peut-être pourrait-il l'utiliser pour briser la corde qui le maintenait ! 

David se redressa, rempli de détermination. Le clou se trouvait à la hauteur de sa cuisse et il dut se courber en deux, de dos, pour le positionner contre ses liens. Il bougea les bras de haut en bas pour essayer de ronger la corde. Cela fonctionnait-il ? Il n'en avait aucune idée. Il ne pouvait que continuer à redoubler d'effort. 

"Christophe m'attend", se répétait désespérément David en se démenant de plus belle, gêné par la raideur de son beau costume. 

Et, soudain, la corde céda. Il avait les mains libres ! 

Le jeune homme se frotta les poignets. La corde avait laissé des traces rouges et douloureuses. Il n'avait néanmoins pas le temps de s'en préoccuper pour le moment. Il lui restait encore à s'évader de sa propre chambre. 

L'oméga se pencha pour regarder à travers le trou de la serrure. Il était bouché. Ses ravisseurs devaient y avoir laissé la clef. 

Pris d'inspiration (ce soir, il se sentait capable de tout), David fit glisser une longue feuille de papier sous la porte qui était surélevée du sol d'un bon centimètre. Puis il s'empara d'un stylo et poussa à travers la serrure. La clef tomba. Il n'eut plus qu'à faire glisser dans l'autre sens la feuille sur laquelle elle se trouvait ! 

Le jeune oméga déverrouilla la porte, très fier de son ingéniosité (Alice n'en reviendrait pas !). Mais il n'était pas encore tiré d'affaires car il lui restait à traverser toute la maison pour gagner l'entrée. 

David passa la tête en silence et tendit l'oreille. Les lieux semblaient déserts. On n'entendait pas le moindre bruit et toutes les lumières étaient éteintes. Lucille devait être au bal depuis un bon moment, bien sûr, et sa mère avait dû partir la rejoindre en jubilant du mauvais tour qu'elle avait joué à son beau-fils. David espéra que les hommes qui l'avaient enlevé ne se trouvaient également plus là. 

Le jeune homme s'engagea prudemment sur l'escalier. Les marches grincèrent et il s'arrêta en retenant son souffle. Il ne voyait presque rien et n'osait pas allumer l'interrupteur. 

Crac crac crac. 

Comment n'avait-il jamais remarqué à quel point l'escalier était bruyant ? 

Crac crac crac crac. Crac… 

Et puis plus rien. Il avait rejoint le rez-de-chaussée. Il n'avait plus qu'à pousser la porte et… 

Le jeune oméga se stoppa juste à temps. Des voix se faisaient entendre de la rue. Il vit deux hommes fumer devant la porte lorsqu'il regarda discrètement par le judas. Sans doute était-ce ceux qui l'avaient enlevé. Mme Dubois devait les avoir chargés de monter la garde pendant le reste de la soirée. 

David se mordit la lèvre. Il aurait aimé porter son écharpe, pour pouvoir y entortiller les doigts, ce qui le rassurait toujours. Mais Floris avait déclaré qu'elle jurerait avec son  costume bleu. La prochaine fois, il n'écouterait pas sa mère, voilà tout ! 

Cendrillon (bxb) [terminée]Where stories live. Discover now