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| Ville de Shiganshina | Maison des Jaëger | Chambre de [T/p] | 21h38 |
Assise sur mon lit au beau milieu de ma chambre, tenant une poche de glace de ma main droite sur ma joue enflée, ma mère appliqué de l'arnica sur la grosse quantité de bleus parsemant mon corps de petites tâches, d'un air à la fois triste et désespéré.
- Alors c'est toi qui prenait les coups... Je me demandais pourquoi il était moins violent avec moi ces derniers jours... Soupira ma mère d'un ton las.
- Attends parce qu'il te tapait quand même ? La colère monta en moi plus qu'elle n'était déjà présente. Ce n'était pas ce que nous avions convenu. Si il me tapait moi, il devait arrêter de se défouler sur vous. Mes poings se serrent, jusqu'à ce que les phalanges de mes mains soient rouges.
- Ma chérie, calme toi. C'est quoi cette histoire de marché ?
Mince. Je venais d'avouer la seule chose que je voulais réussir à dissimuler. Mon cerveau se tapa de lui-même à l'intérieur de mon crâne. Je détournai la tête à ma gauche, avant de commencer à parler, lentement.
- Papa vous tapait tous les jours, tout le temps, tous les soirs, je vous voyais avec le corps décoré de bleus. Alors je lui ai fait promettre que si je le laissait me frapper autant qu'il le voulait, il devait arrêter de vous infliger toutes ces souffrances.
Les yeux de ma mère s'écarquillèrent et son expression s'emplit de tristesse. Je voyais bien que, malgré ce qu'elle voulait me montrer, elle s'en voulait de ne pas avoir remarqué ça plus tôt, et surtout, de ne pas avoir étée assez forte pour nous protéger mon frère et moi.
Afin d'essayer de la déstresser et d'atténuer sa culpabilité, je l'enlaçais et nichais ma tête dans son cou, tout en murmurant une phrase qu'elle entendit à moitié.
- Ne t'en fait pas maman. On va y arrive, on va surmonter ça. Je vais nous sortir de cet enfer et on pourra enfin vivre heureux tous les trois. Disant cette phrase tout en la répétant en boucle dans ma tête pour m'en convaincre moi-même.
Quelques secondes plus tard, je sentis quelque chose d'humide tomber sur mon épaule. Des larmes. De petites gouttes salées venant des yeux de ma mère s'écrasaient sur ma peau nue. La voir sans cet état me brisa le cœur, surtout que je m'était fait la promesse à moi même que je la protégerais de tout les coups.
Le corps tremblant, elle se relevait et essuyait ses larmes à l'aide de ses manches, avant de se redresser fièrement devant nous.
- Je vais bien. J'avais juste besoin d'extérioriser un peu. Si vous voulez me parler, attendez un bon quart d'heure, je vais me laver. Dit-elle d'un ton fier, en se dirigeant vers la porte de ma chambre pour sortir.
