Partie 2

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Déni.

La vie a repris son quotidien et je suis retournée à l'école. Je ne voulais pas croire que c'était fini entre nous, bien que mon corps le savait. Il devenait de plus en plus faible, je ne suivais plus rien. Tu étais ce que jamais personne n'avait pu être avant. Mon premier amour. Tu es celui qui m'a appris la beauté de l'amour, la tendresse, la bienveillance. Tu étais ma part de lumière dans ce monde si sombre et je ne voulais pas que ça change. Pourquoi laisser tomber quelqu'un qu'on aime tant et qui nous apporte tout autant ?

Comment cela pouvait être possible ? Les cours avaient repris, mon anxiété aussi, de plus en plus, même si au fond, elle n'avait jamais cessé. Je n'y arrivais pas sans toi. J'angoissais. Parfois, souvent, il m'arrivait de pleurer dans cette salle de classe. Le trop-plein d'émotion que j'accumulais sans cesse. Le week-end précédent, celui qui a mis en parenthèse ma propre vie, nous étions parties ma mère et moi à la mer pour nous ressourcer. Avant même que tu me laisses officiellement, mon monde était déjà en nuance de noir.

Nous avions loué une chambre juste à côté d'une écurie. J'étais presque heureuse, les animaux me manquaient, monter aussi et j'avais même pu faire une courte balade. Cependant, le ciel restait nuageux, tu étais anormalement distant, mais malgré tout, je ne cessais de croire que ce n'était qu'une mauvaise passe. C'est ce détail qui a tout gâché. Je ne comprenais pas. Tu ne faisais plus d'effort. Après un mois et demi sans se voir, tu m'annonçais encore une fois que nos retrouvailles n'étaient pas possibles. J'avais l'impression que je n'étais plus ta priorité et c'est ce qui me faisait si mal. Il fallait que je frappe, que je lance l'électrochoc pour te faire réagir. Tu agissais comme un célibataire, si je te le démontrais, si je perdais totalement espoir, me rattraperais-tu ? Nous retiendrais-tu ? La réponse était non. Tu as attendu que je sois trop épuisée, que je craque et te quitte la première alors que je ne le voulais pas.


C'est lorsque tu m'as annoncé que tu ne m'aimais plus depuis un moment que mon cœur a lâché, s'est décomposé et que mes larmes ont coulé. C'était cruel comme annonce, surtout au téléphone. J'ai hurlé que je te détestais avant de fondre en larmes. Ne voyais-tu pas que j'étais une coquille vide ? Que je n'avais plus rien sans toi ?

Les jours ont défilé et stupidement, je te parlais, t'appelais. Je voulais comprendre, rattraper les erreurs, faire tout mon possible pour rallumer la flamme. Évidemment, ça n'a pas marché. J'ai été voir plusieurs médecins, j'ai commencé à sécher de plus en plus les cours. La dépression m'avait attrapé, elle était solide. Nous commencions à devenir de plus en plus toxiques l'un envers l'autre. Toi, tu voulais m'aider, me soutenir, être présent, mais tu ne pouvais pas, tu étais la cause de ma souffrance. Moi, j'étais dans le déni le plus profond, je gardais espoir, je remuais sans cesse, radotant le passé. Mais tu me frappais de ton horrible vérité, tu me prouvais que c'était bel et bien terminé et de nouveau, mon cœur se brisait. Un détail, même le plus fin possible avait d'énorme pouvoir sur moi. Je ne voulais que toi lorsque tu n'étais plus là. J'essayais de te faire réagir tellement je perdais pied. Je te faisais du mal sans m'en rendre compte et puis j'ai fini par m'en faire à moi, encore plus.

Nuit Noire de l'ÂmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant