Chapitre 9 - Une mauvaise journée

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TW : mutilations, scène de crime


James « Jim » Gordon passait une mauvaise journée. Non pas que ses autres journées étaient beaucoup mieux, mais celle-ci était particulièrement merdique de l'avis du commissaire de police. Tout d'abord, il s'était levé en retard. Son épouse, déjà partie au travail, ne l'avait pas réveillé en quittant le domicile familial, persuadée que le radio réveil de son mari s'occuperait de cette tâche comme il le faisait habituellement. Malheureusement celui-ci, qui marchait à piles, était tombé en rade pendant la nuit. En conséquence, Jim se leva avec une quarantaine de minutes de retard. Puis, comme si cela ne suffisait pas, après s'être habillé au quart de tour et avoir sorti les enfants du lit pour faire de même avec eux, afin de les emmener au plus vite à l'école, il s'était renversé du café dessus en voulant s'en servir un thermos. Le commissaire avait été obligé de changer de chemise, puis avait enfin pris la route en direction de l'école de ses deux enfants pour les y déposer.

Finalement, à peine s'était-il garé sur le parking du GCPD et s'était extrait de sa voiture qu'un jeune policier s'avança vers lui en toute hâte pour le prévenir que deux corps sévèrement mutilés avaient été découverts sur les quais. Cela, en soit, n'aurait pas dû impacter sa journée, car ce n'était pas inhabituel. Ce qui l'était en revanche, le découvrit Gordon en arrivant sur place une demi-heure plus tard, était la mise en scène dans laquelle se trouvaient les corps. Même un flic chevronné comme lui, qui avait vu sa part d'horreurs en plus de vingt ans de métier à Gotham, eut un haut le cœur en posant les yeux sur eux.

Les deux individus, de sexe masculin, se trouvaient allongés sur le sol, nus, face vers le ciel. Leurs corps étaient entièrement contusionnés et était gravé sur toute la largeur de leur abdomen le mot « violeur ». Les bords des coupes étaient inégaux, permettant à Jim Gordon de comprendre qu'elles avaient été faites avec un objet contondant en dents de scie – ou, pire, que le meurtrier s'y était pris à plusieurs fois pour imprimer sa marque sur ses victimes. Ces dernières n'avaient par ailleurs plus de pénis . Toutefois, ils n'étaient pas très loin. Enfoncés dans la bouche de leurs propriétaires, plus exactement. Le commissaire déglutit et se détourna, après de tortueuses et interminables minutes, comme fasciné par le spectacle macabre, pour jeter un regard sur l'équipe réunie autour des cadavres qui mêlait police scientifique et membres du GCPD. Puis, repérant la légiste en chef, il s'approcha d'elle.

— Pitié Sadie, dis-moi que ça leur a été fait post-mortem.

— Désolée de te décevoir Jim, regretta la femme en question, mais ils étaient bien vivants quand on leur a fait ça. C'est la perte de sang qui les a tué.

— Quel bordel.

— Tu l'as dit. Mais si ce que le message découpé dans leurs ventres dit est la vérité, je ne vais pas les pleurer.

— Je ne t'en blâmerai pas, mais quoiqu'ils aient fait, c'était à la justice de s'occuper d'eux. Ça, c'est... barbare.

— Je ne vais pas te contredire.

— On a des pistes ?

— Rien pour l'instant, et aucun témoin non plus. Tu connais le refrain, personne n'a rien vu ni entendu. Même celui qui a prévenu tes services a préféré garder l'anonymat.

— Et sur les corps, le moindre indice ? s'enquit Gordon

Ladite Sadie secoua la tête en signe de négation.

— Rien pour l'instant, on aura peut-être plus de chance à l'autopsie.

— D'accord, tiens-moi informé de tout ce que tu pourras trouver.

— Bien sûr Jim.

Le concerné se détourna de la légiste juste à temps pour voir des journalistes arriver sur les lieux et harceler son personnel pour obtenir des réponses à leurs questions. Ils étaient heureusement retenus loin de la scène du crime par un bandeau de sécurité et ses hommes. Quelqu'un les avait prévenus du caractère particulièrement atroce du meurtre pour qu'ils se soient non seulement déplacés sur les lieux, mais soient également aussi virulents dans leur recherche d'informations. Le commissaire du GCPD soupira distinctement en se passant une main sur le visage, avant de se résoudre à aller à leur rencontre. Mieux valait qu'il contrôle personnellement la façon dont seraient distillées les détails concernant cet assassinat, même si ça l'obligeait à traiter avec les vautours du Gotham City News et du Gotham News Network. Une mauvaise journée, en effet.

Quelques heures plus tard, Jim Gordon faisait de la paperasse à son bureau à l'hôtel de ville, dont il s'habituait encore à l'extravagance, lorsque son téléphone fixe sonna. C'était sa secrétaire au bout du fil, qui l'informa qu'il avait un appel du bureau du légiste sur la deuxième ligne. Il s'empressa de la remercier et de passer sur ladite ligne afin d'entrer en contact avec celui ou celle qui tentait de le joindre.

— Commissaire Gordon, j'écoute.

— Jim, c'est Sadie, l'informa cette dernière, la voix tremblante. Il faut que tu viennes à la morgue, on a trouvé quelque chose et il vaut mieux que tu le vois en personne.

— D'accord, je serai là aussi vite que possible, lui répondit le chef du GCPD en se levant déjà de sa chaise, s'apprêtant à enfiler son manteau.

— Merci Jim.

— A tout de suite.

Puis, sur cette parole d'au revoir, le commissaire enfila son manteau et se précipita hors de son bureau, puis hors du bâtiment, jusqu'à se retrouver derrière son volant. Là, il fit au plus vite afin de rejoindre la morgue, naviguant dans une circulation dense, et arriva finalement sur le parking de cette dernière. Il s'engouffra finalement dedans avec précipitation et fut accueillit par des apprentis légistes qui lui montrèrent le chemin jusqu'à la salle où se trouvait leur supérieure.

— Jim, contente de te voir, le salua cette dernière en le repérant.

— Ça va Sadie ? Tu avais l'air... nerveuse, au téléphone, s'enquit ce dernier en s'approchant de la petite rousse.

— Ça va, j'ai juste été perturbée par ce que j'ai trouvé dans l'œsophage de l'un de nos deux John Doe.

— Je suppose que la recherche d'empreintes n'a rien donné.

— Non, ils sont inconnus au bataillon. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète.

— Qu'as-tu trouvé Sadie ? l'interrogea le commissaire du GCPD en s'approchant encore de l'un des deux cadavres allongé sur une table en inox stérile, par delà laquelle se trouvait la légiste.

Celle-ci fit demi-tour et se dirigea vers l'un des nombreux meubles derrière elle, avant d'en extraire du premier tiroir quelque chose, qu'elle montra immédiatement à son visiteur. Là, dans un petit sachet transparent, pliée et imprégnée de sang, se trouvait la carte de visite du Joker.

Note : Oui, je sais que la famille de Gordon a déménagée suite à toute l'histoire avec Dent, mais je voulais donner un peu d'amour à notre commissaire préféré en lui permettant de garder les siens proches de lui. Est-ce mal ? Haha 

Transcendance (Fanfiction Joker/OC - Univers Batman - Trilogie The Dark Knight)Where stories live. Discover now