Jeux de Pouvoir - Sweva

Chapitre 3

Les quatre cavaliers s'arrêtèrent avant de traverser le pont de glace qui menait au château de Petrova.

- Il fait un froid de canard dans ce royaume. Comment les gens font-ils pour vivre ici ? Grelotta le plus grand de tous.

- Il paraît que la population est couverte de poils pour se protéger du froid et qu'ils ne communiquent que par grognements et bruits de gorge, lui répondit d'une voix sombre un de ses camarades emmitouflé sous plusieurs couches de manteaux et écharpes.

- Comme si j'allais croire un traître mot qui sort de ta bouche.

- Méfis toi il parait que le froid a rendu leurs dents aussi tranchantes que le fil d'une épée et qu'ils aiment se nourrir des pauvres âmes qui s'égarent sur leurs terres. Insista son camarade d'un sourire sadique.

- Nom de Sab ! Chinou ! Un jour je vais te faire avaler ta langue ! S'exclama le géant.

- Calme toi Arlant, intervint calmement un des deux autres cavaliers. Plus tu t'énerveras, plus il continuera. Tu devrais le savoir depuis le temps.

- Ça ne change rien au fait qu'il me casse les pieds.

- Pauvre petit Arlant, le taquina le dénommée Chinou.

Les laissant se chamailler, les deux autres cavaliers se concertèrent calmement.

- Que sais-tu sur ce château ?

- Il est construit en glace, marbre et une autre pierre typique de Sweva mais dont les caractéristiques me sont inconnues. Il n'a jamais été pris en siège car à chaque fois l'assaillant abandonnait très rapidement et pour diverses raisons. De même les ennemis des Syiens qui y entrent n'en ressortent que soit morts soit jamais, soit après avoir courbé l'échine.

- Des issues secrètes ? Autres que cette unique entrée.

- Je n'en ai aucune idée. Le plan de la bâtisse n'a jamais été divulgué.

- En résumé, nous ne savons pas dans quoi nous allons poser les pieds.

- En résumé, oui.

Soupirant, celui qui semblait être le leader fit part de ses craintes à son compagnon, craintes qui furent partagées.

- Vous allez rester plantés là jusqu'à ce que vos couilles gèlent sur place ? Fit une voix grave derrière eux.

Se retournant sur leurs montures, ils découvrirent ce qui semblait être un habitant typique de ces montagnes inhospitalières.

- Tu vois je te l'avais dit ! Tout en poils et en grognements, fit Chinou pour narguer Arlant sans aucune discrétion.

Cette remarque fit rire l'inconnu, rire qui ressemblait plus à un aboiement qu'à autre chose. L'inconnu était d'une taille impressionnante, d'autant plus qu'il montait un cheval de trait d'1m50 au garrot. Sa carrure de montagnard ne faisait que rajouter à l'impression de se retrouver face à un géant. Même Arlant, qui devait avoir la même taille que le géant paraissait moins imposant à côté de cet étranger. Recouvert d'une cape rapiécée par des fourrures, sa barbe de plusieurs levés de soleil et ses cheveux en bataille oppressaient encore plus ses interlocuteurs.

- Qui venez vous donc voir, hommes du Sud ? Demanda le montagnard d'une voix caverneuse. Si vous avez passé nos lignes de front cela veut donc dire que vos raisons sont dignes.

Dévoilant son visage, le leader du petit groupe se présenta.

- Ryltar Zahiri, héritier du trône d'Aliénor. Je viens voir votre Byska pour discuter les termes d'un traité de paix.