Chapitre 47: Un Phoenix est-il libre ?

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Konoha, un matin calme. Kaiten était totalement remise, peu pressée de revoir son frère, son retour avait pourtant confirmé se qu'elle avait déjà ressenti : il était un élément familier de sa vie, qui lui manquait quand elle en était privée...

La vie avait repris, Konoha se développait à la vitesse de l'éclaire, désormais soutenu par des financements d'état. Les clans de faible importance se bousculaient au portillon, espérant être admis, espérant se préserver ainsi de l'oubli... Mais ailleurs, d'autres grandes familles s'alliaient, agregeant tous les ninjas de leurs régions...

"Aucune commune mesure avec notre village", tel fût le message que voulut faire passer la chef des Hyuga en offrant au projet de ville de Hashirama des murailles monumentales, construites avec les dernières techniques européennes et dotées à leur sommet de pièces d'artillerie. Enfin, ça c'était sur le papier, car le chantier devait durer, durer plus de dix ans... Et coûter des sommes astronomiques. Mais qu'à cela ne tienne, si tel devait être le prix de la gloire des Hyuga ! Et celle de leur souveraine...

Le jour où, lors d'une immense cérémonie, elle avait gravé son nom dans la toute première pierre du mur, Madara lui avait glissé qu'elle était arrogante. Elle lui fit remarqué que son égo ne l'avait jamais poussé dans des combats suicidaires contrairement à certains. Mais c'était vrai : la paix lui donnait des ailes !

En cette fin année 1867, elle se voyait deja membre du parlement japonais, sensé gouverner pour l'empereur. Elle se voyait à côté de lui, suspendus au dessus de la terre, dans le ciel blanc, couronnés du soleil rouge... Il lui semblait qu'il suffisait pour cela de tendre la main... et le soleil rouge émergeant de la brume ce matin là devait lui donner raison. 

Konoha, un matin calme, les chefs du village déjeunaient ensemble, comme à leurs habitude. Et comme à leur habitude, c'est à ce moment qu'ils recevaient leur courrier. Et comme à son habitude Kaiten jeta un premier regard au cru du jour...

Rien de plus ennuyeux, jusqu'à ce que son cœur manque un battement. Une lettre du palais impérial ! Elle reposa les missives, avec le calme excessif d'une femme troublée, rejetant loin d'elle, en même temps, son émotion et son objet. Serais-ce possible que ce soit lui qui l'ai écrit ? Pourquoi ? Son rythme cardiaque s'apparentait au vol saccadé d'un oiseau blessé... Elle se força à regarder ailleurs, n'importe où, mais pas ces lettres !

Elle picora dans son plat avec circonspection, les questions valsant sans fin dans son esprit. Pourquoi une lettre ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi si officielle ? Était-ce purement politique ? Sûrement... Mais dans ce cas, pourquoi ? De l'argent ? Des combattants ? Trop de questions, pas de réponses, et après tout, pourquoi aller contre sa nature ? Elle avait toujours été curieuse...

Ces yeux surpuissants n'eurent aucun mal à percer le papier, ni à lier l'écriture délicate et soignée, ni à comprendre tout le poids de ce texte... Elle déglutit difficilement : c'était inattendu, délicat, ça avait des implications monstrueuses, tant par leur taille que par leur complexité et leur caractère tentaculaire... C'était une grande chance ! Ou une malédiction... L'occasion d'une vie, qu'elle n'avait jamais espéré... Jamais elle n'aurait pu croire que ceci faisait partie de son destin. Qu'elle décision devait elle prendre ? La situation lui semblait ironique, alors qu'elle s'était imaginée sans jamais y croire, au dessus de tout. Était-ce un immense, un formidable honneur qu'on lui faisait, ou bien cherchait-on à l'enchaîner, à la mettre en cage ? Cela valait il le coup ? De tout abandonner ? Encore des questions... et cette fois les réponses ne l'attendaient pas sagement posées sur la table. 

Mais autour de cette table étaient rassemblés ses amis, plus ou moins, ce qui s'en rapprochait... Eux aussi seraient affectés pas la décision qu'elle devait prendre, quel qu'elle soit, et à commencer par Madara. Elle lui jeta un regard par dessus la table : il n'avait pas changé. Depuis qu'elle l'avait rencontré, huit ans plus tôt, il était toujours le même... Mauvaise foie, mauvais perdant, arrogant, incapable de se brosser les cheveux et excessivement dévoué à sa famille... et son fiancé. Ça ne lui était jamais vraiment sorti de la tête, elle ne l'avait jamais oublié, qu'elle était liée à lui par le fil invisible d'un mariage arrangé. Un engagement avorté dont elle avait dédaigné la valeur, pas par manque d'affection, mais par cupidité pure. Parfois elle regrettait, puis, dans la minute, elle regrettait d'être idiote en pensant à ce qu'elle aurait été, mariée. 

Habillée en noir comme portant le deuil de sa propre liberté, elle n'aurait pu que jouer le rôle de la jeune fille docile, jusqu'à sa mort, sans pouvoir rien commander, ni rien posséder. Car les grands domaines antique transmis de mère en fille étaient des mythes, depuis longtemps ravagés par la guerre ou rachetés par des mariages... Pour détenir quelque chose, en tant que femme, il fallait être fille, ou veuve, et l'idée d'épouser un homme pour le tuer ensuite n'avait jamais attiré Kaiten. 

Au final, sa décision elle l'avait prise il y a longtemps déjà, sans hésiter une seconde, en préférant l'argent et le pouvoir à un frère et un mari, la gloire aux sentiment, amour ou haine. Elle était ce qu'elle était, faire marche arrière maintenant n'aurait aucun sens, se serait du gâchis. Elle était elle : inconstante et libre.

D'une main sûr, elle ouvrit la lettre, brisant le sceau de cire avec un craquement sonore. Mito se pencha pour voir de quoi il retournait, tandis que Kaiten parcourait une dernière fois le pli avant d'y renoncer à tout jamais. Les yeux de la dame Uzumaki s'agrendirent de stupeur :

- Je n'y crois pas ! On te propose de devenir concubine impériale ? 

Les dents de la chef des Hyuga se découvrirent en un sourire de louve alors qu'elle traçait quelques caractères du bout de son pinceau puis elle repoussa son œuvre vers le centre de la table, là où atendait le courrier à envoyer.

Au verso de la lettre du palais, nonchalamment exposé à tous,on pouvait lire une simple phrase :

"Je serai impératrice ou rien d'autre !"

Kaiten HiugaOnde histórias criam vida. Descubra agora