Chapitre 5 - Jackson

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- Bonsoir Annaëlle.

Mon nom glissait dans sa bouche d'une façon indescriptible. Je restais muette, stupéfaite. Comment était-ce possible que je le revois si rapidement, quelques heures après notre première rencontre. Je n'y croyais pas. M'avait-il suivi ? Je commençais à paniquer légèrement mais avant que je ne puisse dire quoique ce soit Kira et Caroline revennaient vers nous.

- Jackson, tu as changé d'avis ?

- Comme tu le vois Kira, je me suis dis que tout compte fait j'avais peut-être un intérêt à être présent ce soir.

Il ne m'avait pas quitté une seconde des yeux en disant cela. Flore a joué son coup et m'interpellais.

- Anna, c'est à ton tour.

Je me tournais vers elle, je regardais la table... comme si j'avais la moindre idée de ce que j'étais entrain de faire ! J'étais loin d'être douée à ce jeu mais je n'avais pas envie de passer pour une idiote et une empotée devant lui. Je me penchais sur la table, le buste en avant, les fesses en arrière, mon bassin contre le bord. Le même grognement se fit entendre, Jackson se rapprocha de moi. Venait-il réellement de grogner comme un chien ? Le cocktail devait être plus chargé que je ne le pensais. Il était tellement proche que mes fesses pouvaient presque toucher son entrejambe. Cette idée seule suffit à m'enflammer. Je me redressais haletante après avoir manqué mon coup, bien trop troublée par la proximité de Jackson pour parvenir à quelque chose. Je passais devant lui pour prendre mon verre sur la table. Il me bloqua le passage.

- Si tu ne veux pas que des choses terribles ce produisent ce soir je te conseil de ne plus te pencher comme ça.

- Quoi ?!

J'étais choquée et énervée par sa remarque. Pour qui se prenait-il ? Il se rapprocha et chuchota à mon oreille, d'un ton si grave et bas qu'il me fit vibrer.

- Tes fesses moulées dans ce pantalon en cuire sont un appel au crime auquel je ne peux pas résister et malheureusement  auquel aucun mâle dans cette pièce ne peut résister. De plus tu sens divinement bon, c'est une torture.

- Si être à proximité de moi est un tel supplice je suis certaine que tu trouveras de quoi te divertir dans cette même salle. Je ne te retiens pas, je m'en voudrais que tu finisses traumatisé par cet acte aussi horrible que de porter un pantalon.

Il me fixait. Insondable.

- Je ne voudrais être nul par ailleurs Annaëlle.

Il me laissa passer et je retrouva Flore prêt de nos verres. Je respirais un grand coup avant de boire le reste de ma coupe en une fois.

Flore m'agrippa le bras.

- Tu m'expliques ce qu'il vient de se passer !

- Honnêtement... je n'en sais rien.

Je sentis le regard de Jackson sur moi. Il ne me lâchait pas. Comme si je pouvais m'envoler d'une seconde à l'autre. Je décidais de lui faire face. Ben était à ses côtés, il me sourit. Ce qui ne semblait pas plaire à Jackson. Si un regard pouvait tuer il ne fait aucun doute que Ben serait mort. Un tel engouement pour ma personne était flatteur. Je n'en avais pas l'habitude et j'étais autant flattée que gênée par autant d'attention de sa part. Je rougis.

Je n'avais jamais attiré la gent masculine. Alice, attirait tous les regards lorsque nous sortions. Mais moi non. Je ne faisais pas partie de ces femmes qui se font aborder par les hommes, ni de celles sur lesquelles on se retourne dans la rue. Je faisais encore moins partie des femmes qui attiraient l'attention de ce type d'homme. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer qu'un pari avait dû être lancé du style « le premier qui se tape la petite française gagne ». Je ne parvenais pas à formuler d'autres explications plausibles. Izi toujours à l'affût avait remarqué que nous étions à sec et nos apportait de nouveaux verres.

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