Chapitre 7 - Un délire aigu (NC)

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Cela faisait une heure que Jérôme Escobar tournait en rond dans son petit salon. Mademoiselle de Trémaine, mains liées derrière une chaise, n'avait pas encore repris connaissance et l'avocat n'avait pas de nouvelles de Gavain. Alors autant dire qu'il angoissait.

L'homme avait galéré à sortir la brune de sa voiture sans se faire remarquer. Parce que tout le monde savait que les voisins curieux n'étaient pas une légende. Ensuite, il y avait eu les escaliers, qu'il avait évité grâce à l'ascenseur. Et une fois chez lui, il avait fallu qu'il réfléchisse à comment il allait s'y prendre.

C'était tellement de stress. Encore une fois, Jérôme se disait qu'il était avocat et non pas bandit. Défendre des gens en récitant les lois, c'était ça son métier. Pas traîner des gens dans les vapes et les saucissonner sur une chaise.

— Écoutez-moi bien mademoiselle de Trémaine, s'entraîna-t-il en tendant la main devant lui.

Jérôme avait essayé de se donner un air de dur à cuir, même s'il savait que ça n'avait pas vraiment marché. Devait-il mettre une cagoule pour conserver son anonymat ? Merde, il n'avait qu'un bonnet ou bien des chaussettes...

Le blond soupira. De toute façon, elle reconnaîtrait sûrement sa voix. Puis elle se douterait qu'il s'agissait de lui étant donné qu'elle était dans son bureau la dernière fois où elle était consciente. Donc... Donc Jérôme était bien dans un merdier.

Alors que l'on toqua à sa porte d'entrée, la tête de la brune bougea. Voilà qu'elle reprenait connaissance. Comme si elle n'avait pas pu le faire avant ou après l'arrivée de son ami !

Sans plus attendre, Jérôme alla ouvrir à Gavain. Sur son paillasson, il remarqua d'ailleurs que celui-ci était venu avec tout l'artillerie. Si jamais quelqu'un l'avait vu avec mademoiselle de Trémaine et avait aussi aperçu son ami, alors il était clairement fichu.

— J'ai fait aussi vite que je pouvais. Ça va que j'ai un collègue qui a accepté de me remplacer. Parce que nous les analystes, nous bossons essentiellement l'après-midi, s'expliqua-t-il en s'invitant dans l'appartement.

Tout en nouant ses doigts, Jérôme hocha la tête. Les choses lui échappaient et sa conscience n'arrêtait pas de lui dire qu'il faisait de la merde.

— Bon, elle est où ta pote ? demanda Gavain sans plus de ménagement.

Bien sûr, il n'était pas venu pour visiter les lieux.

— Dans le salon, répondit l'avocat à nouveau tendu.

— La dernière fois qu'on m'a demandé de faire une prise de sang du genre, c'était il y a...

Gavain ne termina pas sa phrase, car il venait d'arriver dans le salon.

— Euh... mec, commença-t-il en se tournant vers Jérôme. T'es... t'es sûr que c'est une pote ? Non mais parce que d'habitude, on ne met pas du sparadrap sur la bouche d'une pote hein.

Le blond grimaça puis passa une main nerveuse dans sa chevelure souple. Autrefois, sa mère disait que ses cheveux seraient une arme massive avec la gent féminine, ou au moins qu'elle attirerait les clients. Elle s'était ratée sur tous les points.

— Je... je t'ai menti, avoua l'homme en avançant à côté de Gavain. Excuse-moi.

— Attends, tu veux dire que tu as kidnappé cette femme ? paniqua l'analyste.

— Non ! répliqua aussitôt Jérôme. Enfin, oui et non.

Le regard accusateur de Gavain acheva de stresser l'avocat.

— Mais regarde-là bon sang ! T'as vu sa tenue ! Elle... Il y a un truc qui ne tourne pas rond dans sa tête !

Gavain remua la tête et recula.

Javotte à Paris (9/27 chapitres publiés)Where stories live. Discover now