3_Tu devrais être plus douce, ils disent.

209 21 91
                                    

j'єssαíє dє cσmprєndrє cє quє jє suís dєvєnuє, tαrd lє sσír.

Le Destin, c'est vraiment de la merde

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Le Destin, c'est vraiment de la merde.

Et il semble ne pas trop m'apprécier, en ce moment. En plus de m'être perdue, il fait nuit, il pleut et je suis tombée. Non, sans déconner j'ai fais une de ses chutes de films où les deux protagonistes se regardent dans le blanc des yeux très longtemps – scènes où le public a le temps de passer l'aspirateur et d'aller au spa – puis, leur magnifique histoire débute.

Moi, je marchais perdue dans mes pensées – pour une fois, je ne rackettais personne – , puis un homme, sorti de nulle part, m'a bousculé, puis rattraper, puis à nouveau jetée au sol et s'est barré. Combo, il avait un casque de moto sur la tête, nos regards ne se sont pas croisés.

Je lui aurait bien crier dessus et frapper avec mon sac, sauf que j'ai mal au bas du dos et que je suis trempée. Je le laisse partir, avec la promesse de me venger. Pourquoi me rattraper pour me lâcher ensuite ? J'en ai aucune foutue idée, mais j'ai une idée de ce à quoi je dois ressembler maintenant. Et je dois faire pitié. Or, s'il y a une chose, autre que montrer mes vrais émotions, que je hais de tout cœur, c'est bien de rendre empathique les gens autour de moi.

Je souffle et entre dans le premier hôtel qui n'a pas l'air infecter de rats. Je ne prends pas la peine de sourire, pas besoin d'être gentille ici, ma carte bancaire suffira.

– Une chambre. La plus chère.

La personne en face acquise mais je ne la regarde plus déjà. Je paye rapidement et attends en regardant le sol. J'ai assez accorder ma précieuse attention aux autres aujourd'hui. Je veux juste dormir. Ou casser quelque chose. L'homme ou la femme en face – je ne sais pas, j'ai pas regardé – me donne ma clé magnétique et je monte dans l'ascenseur avec ma valise. Je débouche sur un couloir – peu importe comment il est, c'est juste un hôtel – et passe ma clé dans ma chambre. Je me jette sur le lit et inspire profondément sauf que je ne tiens plus.

Je me lève et frappe dans le mur. J'imagine la tête de mon père. Puis, j'ouvre la bouche et commence à l'insulter. Je passe ensuite par la tête de cet inconnu qui m'a donné des bleues. Je le traite de tout les noms et empoigne un couteau. J'enfonce ce couteau dans l'oreiller des dizaines de fois puis dans toutes les surfaces de la chambre. Lorsque je reprends ma respiration. Je regarde le carnage autour de moi. J'ai, dans ma colère, tout casser, comme d'habitude. Pas étonnant que mon père m'accuse de tout les travers de cette terre. Je suis quelqu'un d'horriblement mauvais. Je suis qu'une pourriture avec une jolie enveloppe corporelle.

Je ris comme une folle de cette métaphore.

Oh, quoi ? Vous croyiez que j'étais saine d'esprit ? Comme dans tout ces films ? Oh, je vous l'ai déjà dit, ne croyez pas ce qu'on mets dans un film, parce que ce n'est que la réunion de toutes vos attentes. Or, je suis une combinaison de défauts. Vraiment, un bordel sans nom et vous êtes tombé sur moi.

À ce que je vois, vous aussi le Destin ne vous aime pas...

***

Je rends la carte, accompagné de plusieurs billets de cent dollars. Puis comme, l'homme – oui, c'est un homme – derrière le comptoir me dévisage comme on dévisage un noir dans le public de Trump, je lui dit simplement :

𝕮𝖆𝖑𝖑 𝖒𝖊 𝕭𝖆𝖗𝖇𝖎𝖊 |1|Where stories live. Discover now