CHAPITRE 17: Le "grand jour"

319 22 21
                                    

Depuis ma fausse couche, Broke ne me parle plus. Il se lève, part travailler, rentre le soir, mange et se pose devant la télévision.

Le seul contact qu'on est c'est le matin quand il me fait mon injection et le soir quand il couche avec moi. Mais il n'y a plus aucun plaisir, tout est mécanique. C'est bizarre.

Je voudrais lui dire que je veux qu'on discute, je voudrais lui dire que je l'aime, mais je n'y arrive pas. Il suffit de me dire quand il rentre: " Ce soir je ne veux rien entendre." et je ne parle plus.

Mais j'arrive encore à écrire. Je veux qu'on retrouve cette complicité d'avant.

(Journal de Victoria. Extrait)

************************************************************************

Les semaines qui suivirent passèrent à vive allure. Sam avait aidé Bucky à mettre un nom ou deux sur sa liste d'invité. Il avait proposé à sa soeur ainsi qu'à ses neveux de venir. C'était peu, mais au moins Bucky ne serait pas seul.

Bucky avait déjà déposé ses affaires une semaine auparavant dans l'appartement de Victoria. Le déménagement fut rapide. Les affaires personnelles de Bucky tenaient uniquement dans un gros sac de sport.

Le jour J, on toqua à la porte. Victoria sortit de son lit, mal réveiller et marchant au radar. C'était L'agent Hill qui lui apportait sa robe.

-" Vous êtes devenue ma styliste attitrée?" dit la rouquine la voix embuée de sommeil.

-" Vous dormiez encore?" dit l'agent légèrement agacé.

Victoria ne répondit pas. La nuit avait été courte, à se demander si ce qu'elle faisait était une bonne idée. Fury lui avait promis qu'elle récupèrerait sa maison en Louisiane, c'était pour elle une bonne motivation. Mais tout ceci la dépassait. Se retrouver avec un mari dans sa vie, même si le mariage était bidon, était quelque chose qui ne faisait pas partie de ses plans. Heureusement, Bucky n'était pas contrariant, et plutôt gentil.

L'agent Hill sortit la robe de sa housse et une paire de chaussures d'un sac. C'était une robe simple, près du corps, blanche, en dentelle qui arrivait au-dessus du genou. Les manches étaient courtes et elle n'était pas décolletée. Pour le juge de paix, c'était amplement suffisant.

L'agent Hill l'aida à se maquiller, voulut la coiffer comme la dernière fois mais celle-ci refusa. Elle prit un peigne large et se coiffa comme Bucky lui avait expliqué lors de leur trajet à Washington, et agrémenta sa coiffure d'une pince décoré de fleur blanche discrète.

-" Vous avez appris à vous coiffer en quelques semaines?" ironisa l'agent Hill.

Au moment où elles s'apprêtaient à partir, Victoria eut un mouvement de recul, et commença à avoir du mal à respirer.

-" J'y arriverais pas." dit-elle. Elle était en train de se rendre compte qu'elle allait devoir mentir toute une journée à ses cousins, à ses collègues, à l'administration Américaine en signant des papiers qui avaient tellement de valeurs pour beaucoup de gens. Tout se bousculait dans sa tête, elle s'assit et se mit à pleurer.

L'agent Hill soupira et essaya de se montrer patiente.

-" Vous devez le faire Victoria. Fury a déjà effacé votre casier judiciaire. D'ici peu, vous retrouverez votre maison, votre vie en Louisiane, c'est l'histoire de deux mois à peine. Il vous suffit de signer des papiers aujourd'hui et tout est fini."

- "Rien n'est terminé." dit Victoria en haussant le ton. -" Votre mission est terminée. Moi je vais devoir vivre avec un homme sans amour, sans sentiment, sans rien. Et même quand j'aurais récupéré ma maison, je vais devoir rester marier avec lui pendants plusieurs années pour donner le change."

LE PROJET 404Où les histoires vivent. Découvrez maintenant