Le coup du tonnerre

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    Des immenses dédales de couloirs se dérobaient sous les pas de Zéphyr. Les murs étaient si hauts qu'on ne voyait même pas les plafonds. Le Dieu du vent avait décidé de se rendre au quartier général. Toutes les personnes importantes au bon fonctionnement de l'Olympe habitaient ici : c'était un énorme palais.

    Malgré les tableaux de peintres qui décoraient les murs, l'endroit était très glacial. C'est torturé par la douleur de ses vieux démons que Zéphyr emprunta un escalier qui montait un étage au-dessus d'où ils se trouvaient. Suivi par l'humaine, il allait s'engager dans un nouveau couloir lorsqu'on lui barra brutalement la route.

-Qu'est-ce qui nous vaut ce plaisir ? cracha ironiquement un garde qui faisait sa ronde.

-J'ai pas le temps de t'expliquer, c'est une urgence. Dit, il est là, le grand chef ?

    Le garde, qui était un démon, touchait une de ses deux cornes, jetant un regard de haut en bas sur Zéphyr.

-Je sais pas, c'est pourquoi ?

-En plus d'être bouché t'es aveugle ?

    Le garde fronça les sourcils, prêt à embrocher Zéphyr sur sa lame. Mais alors qu'il n'était plus qu'à quelques centimètres de celui-ci, il étira son cou pour regarder ce qui se trouvait derrière Zéphyr.

-Mais non, c'est toi qui a trouvé l'humaine ? Alors ça, c'est vraiment comique comme situation.

Le garde, en disant cela, ne riait pas du tout. Au contraire il fixait Zéphyr d'un regard glacial, prêt de nouveau à lui couper la tête. Une tempête se déchainait à l'intérieur de Zéphyr, et il crut qu'il allait se jeter lui aussi sur le garde pour lui arracher ses deux petites cornes.

-Allons, que se passe-t-il à une heure pareil ?

    Héra la femme de Zeus était arrivée dans le couloir, une chandelle à la main. Son long peignoir jaune trainait sur le sol, et ses cheveux étaient détachés et retombaient en cascade. Elle venait d'être réveillée et semblait encore dans les bras de morphée. Lorsque ses yeux se posèrent sur l'humaine son aura changea : elle devint encore plus douce.

-D'accord, je vois. Réveillez Zeus, tout de suite. Et convoquez le conseil. dit-elle en s'adressant au garde. Quant à l'humaine, elle va venir quelques instants à mes côtés. Zéphyr, je te retrouve dans la salle du conseil dans quelques minutes. Revêtis toi de ta toge. En attendant, je l'emmène avec moi.

    Zéphyr acquiesça sans rien dire. Il ne pouvait rétorquer auprès d'Héra, qui avait, depuis ces trois dernières années, été la seule un peu clémente avec lui. Héra était une personne que le jeune homme qualifiait de sensible. La douceur régnait chez elle, mais il ne fallait pas la provoquer, au risque de déchainer la colère terrible de son mari, Zeus.

    La déesse attrapa la main de la jeune femme qui semblait ne rien comprendre à ce qu'il se passait : ses sourcils étaient, depuis l'entrée du manoir, légèrement relevés, surement par peur mais aussi par intrigue. Malgré tout, son souffle était régulier et les battements de son cœur aussi. Les deux femmes entrèrent dans une pièce tamisée remplie de meubles nacrées. En fait, chaque meuble était un coquillage que l'on avait taillé sur mesure pour la déesse sous sa demande. L'endroit était comme un cocon pour Héra, qui s'y sentait toujours sereine et apaisée. C'était une pièce où elle venait lorsque quelque chose lui tracassait l'esprit.

-Bonsoir, je n'ai pas eu l'honneur de me présenter. Je me nomme Héra, et je suis une déesse protectrice. Tout ça doit te sembler très étrange...

Le vent d'OlympeWhere stories live. Discover now