Chapitre 7

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Plusieurs mois s'écoulèrent après cette soirée. Des mois où sa mère n'avait de cesse que de la sortir dans les différents bals organisés par les grandes familles de la région. Et puis il y avait Jane qui ne venait plus...

– Vous rendez-vous compte Elizabeth, lui disait sa mère, notre chère Jane est enceinte, n'est-ce pas merveilleux ? L'enfant devrait naître très prochainement quel bonheur pour elle et pour son mari !

Mais Jane ne viendrait plus jamais aux bals. On l'enterra avec son enfant. L'accouchement avait été difficile et aucun des deux n'avait survécu.

Depuis cette fameuse nuit, Elizabeth ne dormait que d'une oreille. Et ce fut par une douce nuit du mois de mai, vers minuit, que Cesare revint. Il était là, sur le rebord de cette même fenêtre.

– Visiblement vous m'attendiez. Avez-vous pris votre décision ? lui demanda-t-il.

Elizabeth était assise dans son lit à baldaquin. Elle le regarda s'approcher doucement, ses pas ne faisaient aucun bruit sur le plancher de la chambre.

– Oui. Je viendrai avec vous.

Il s'assit sur le lit, près d'elle. Il lui caressa le visage de sa main. Elle portait une très longue chemise de nuit, il en défit les laçages pour lui retirer lentement et délicatement. Elle se retrouva nue, elle n'avait comme vêtements que sa longue chevelure qui lui tombait en cascade sur les épaules et sur la poitrine. Elizabeth se sentit troublée, cela faisait-il parti de la transformation ? Elle le vit ôter sa chemise et dévoiler son torse puissant. Tout en faisant cela il la regardait avec un air doux et sauvage à la fois. Elle se sentit honteuse. Elle détourna le regard. De par son éducation elle savait que ce qu'elle faisait était déjà répréhensible... Être avec un homme, seule, et être nue devant lui en plus de cela ! Elle n'avait jamais connu charnellement personne. Comment le pourrait-elle puisqu'elle repoussait toutes les avances de ses prétendants. Et quand bien même, pensa-t-elle, si j'étais mariée à l'heure qu'il est... je serais morte de toute façon... Morte comme Jane. Autant mourir en tout état de cause ! Se disant cela, elle se tourna de nouveau vers Cesare... Plus de honte à présent ! L'homme lui sourit comme s'il lisait encore une fois dans son esprit.

Il enleva son pantalon et dévoila son membre en érection. Il se mit au-dessus de la jeune femme qui s'était allongée sous sa couverture et la lui retira d'un mouvement sec. Puis il la força à se relever et à se coller contre lui. Elle sentit son sexe contre son ventre. Il se mit à l'embrasser avec passion, elle sentit ses lèvres courir sur sa poitrine, sur ses seins, elle étouffa un gémissement. Il jouait avec ses mamelons durcis par le désir qu'elle éprouvait. Elle sentit une véritable boule de chaleur exploser dans son bas-ventre. Il passa derrière elle et caressa son vagin humide de ses doigts habiles. Elle découvrit l'existence de son clitoris ce soir-là. Comment avait-on pu lui cacher que « l'acte » pouvait être aussi bon ?

Il arrêtait ses doigts à chaque fois qu'elle était sur le point de jouir et elle retenait des cris étouffés. Puis doucement il la coucha sur le dos et se pressa contre elle. Elle sentit son pénis se frotter contre ses lèvres humides tandis qu'elle sentait son clitoris pulser. Il la regarda, elle voyait dans ses grands yeux clairs la promesse du paradis... Et de l'enfer réunis ! Cesare passa sa main dans ses cheveux, avant de la redescendre et de caresser doucement sa joue. Elle avait envie qu'il entre en elle, elle en avait besoin. Elle l'entoura de ses mains et le pressa plus fort contre elle, elle souleva son bassin pour lui faire comprendre son envie. Il esquissa un sourire et il la pénétra. Ce fut comme une décharge, c'était tellement bon, elle avait envie de hurler. Il l'embrassa avec fougue, « Lizzie » lui souffla-t-il dans l'oreille. Elle lui agrippa les fesses pour lui donner la cadence à suivre, elle était si proche de la jouissance à présent ! Il accentua avec force ses va-et-vient tout en retenant ses râles de désir. Elizabeth regarda son amant, il avait la tête rejetée en arrière. Puis à son tour il la regarda, il avait la mâchoire serrée d'où étaient visibles deux crocs, deux canines puissantes qu'elle n'avait jamais remarquées auparavant, et ses yeux azurs avaient viré au doré, un regard animal. Il était terriblement beau, le cœur de Lizzie fit un bon dans sa poitrine car elle vint pile à ce moment-là. Sa bouche s'ouvrit pour crier mais il enfonça ses dents dans sa gorge.

Elle crut mourir de douleur et de plaisir en même temps. Elle sentit une douleur lancinante la parcourir tandis que la vie était aspirée hors de son corps. Elle tressauta, il la maintenait fermement. Elle était parcourue de spasme et sa vision se brouilla.

– Tiens, mon amour, bois.

Cesare lui tendit son poignet d'où perlait un liquide écarlate. Elizabeth le saisit avec avidité, elle ne sut pas pourquoi mais il fallait qu'elle boive ce sang qu'il lui offrait. Celui-ci coula sur sa langue, chaud et sucré avant de glisser dans sa gorge jusqu'à son estomac. Puis un nouvel éclair de douleur dans son corps la fit se tordre, elle ne put s'empêcher de hurler.

– Oh mon Dieu, Miss qu'avez-vous ?! Monsieur, Madame, venez vite !

Elle avait entendu la fenêtre de sa chambre claquer puis la porte s'ouvrir brusquement avant que des pas résonnent dans tout le manoir. Elizabeth roula à terre, nue, en pleine crise de convulsions. Elle sentit qu'on la soulevait du sol, c'était son père.

– Lucy ! Faites quérir le docteur immédiatement !

– Bien monsieur !

Elle entendit sa mère pousser un petit cri et chuter lourdement sur le sol tandis que ses petites sœurs sanglotaient.

Elle passa des jours à se tordre de douleur. Tous les médecins des environs avaient accouru à son chevet sans comprendre le mal dont elle souffrait. Sa nudité avait été expliquée par son apparent somnambulisme. Peut-être un coup de froid disaient certains, un trouble des humeurs disaient les uns ou encore une hémorragie interne importante. Toujours était-il que Lizzie se mourrait lentement, elle était de plus en plus faible, vomissait ce qu'elle mangeait et était de plus en plus froide. Ses brefs moments de repos étaient troublés par des épisodes violents de convulsions. Son corps entier la faisait souffrir le martyre. Son père la veilla nuits et jours. Au sixième jour elle était morte. Après la veillée funèbre et la messe, elle fut mise en terre au cimetière familial. Ce fut la première fois qu'on vit pleurer Mr. Cray.

De lune et de sangWhere stories live. Discover now