Le Dernier Empire

Chapitre 1

Une quinzaine d'années plus tard :

Arlene ouvrait les yeux. La lumière qui tombait depuis les hautes fenêtres de sa chambre l'éblouissait. Elle fixa les tentures qui se balançaient depuis le lointain plafond, légères, fluides dans le climat doux de Calliope. Elle tendit la main, comme pour les attraper, avant de soupirer et de se relever doucement de son lit.

Elle s'assît sur le bord de son matelas, encore endormie, avant de passer sa main dans ses cheveux et de les ébouriffer comme elle le pouvait.

Le stress ne l'avait pas laissé fermer l'œil l'œil de la nuit. En se relevant, elle fit les cent pas avant de traverser la pièce et de s'arrêter devant sa glace. Elle jeta un coup d'oeil furtif à son reflet. Des cheveux blancs, longs, qui lui arrivait mi-cuisse, une frange négligée qui lui cachait les yeux, et une peau diaphane qui n'avait jamais vu le soleil.

Elle repoussa distraitement quelques mèches de sa chevelure avant de tirer sur sa tunique, trop grande, mais qui n'arrivait cependant pas cacher l'étroitesse de son corps.

La jeune fille tira une dernière fois sur sa frange, comme pour se cacher derrière. Arlene entendit du bruit dans le couloir : des gens parlaient et s'approchaient de sa chambre. Elle courut sans un bruit jusqu'à la porte et attendit sagement derrière, comme on le lui avait appris.

Dans un claquement, la porte s'ouvrit pour laisser passer trois hommes et une poignée de femmes de chambres à l'air totalement paniquées.

Un homme blond et grisonnant parlait aux deux autres :

« ...Nous devrons nous adapter !.. Ce n'est qu'un contretemps mais tout devrait bien se passer. » dit-il d'un air confiant malgré sa voix qui trahissait une légère inquiétude.

« ...Lord...Lord Cassius ! La maison Fillipo ne veut pas prendre de risques inconsidérés ...! » s'inquiéta l'un des deux nobliaux paniqués.

« Tiens, Arlene... Tu es déjà réveillée ..? » le Lord reporta son attention sur la jeune fille.

« Oui Monseigneur... » Elle serra un peu plus les pans de sa robe :

« Le congrès va être avancée ..? » s'enquit-elle.

« En effet... Ça ne devrait pas poser trop de problèmes... L'Impératrice à convoqué l'Orchard plus tôt que prévu... » l'homme prit un air pensif avant de poser sa main sur l'épaule de la jeune fille pour la rassurer.

Arlene se mordait si fort les lèvres qu'elle sentit un goût ferreux dans sa bouche. Elle se mit a compter les dalles du carrelage pour penser à autre chose.

Lord Cassius se retourna vers les femmes de chambre :

« Préparez-la. Nous partons pour l'Impérium cet après-midi.

- Oui Monseigneur. » les servantes s'approchèrent de la jeune fille et se mirent au travail.

***

Arlene toisait son reflet dans le miroir de la chambre : elle avait les bras tendus tandis que ses femmes de chambre resserraient les attaches de sa robe. Elle portait une tunique rouge, simple, aux couleurs de l'Empire.

Elle relevait la tête pour essayer de remettre en place les rubans de son haut, qui faisaient le tour de sa nuque, tandis que sa servante tentait d'attacher ses cheveux tant bien que mal.

« Cassini ..? » Arlene essayait de se retourner vers la jeune femme malgré ses cheveux qui se faisaient implacablement tirer en arrière.

« Oui, Mademoiselle ? » elle lui sourit dans le reflet de la glace.