costume noir pour vide invisible (illusion)

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depuis toi je ne sais pas
je ne sais plus
quelles chaussures enfiler
quel costume revêtir
dans les nuits trop noires de mon monde.
je ferai l'ennui
je ferai l'enfer et puis tant pis
je te regarderai au loin
dans le blizzard qui m'a bâtie.

dans l'écrin

la chaire

le sang

tu te graves et tu demeures

impassible
dans le bruit de mes oublis

(pourquoi ne meurs-tu pas ?)

jamais tempête et incendies n'auront eu ton visage plus qu'aujourd'hui.
je le sais.
elles me terrassent.
elles m'abîment.

tu es l'histoire de deux personnes qui s'aiment

tu as le goût du sang qui coagule sur ma peau
le goût du petrichor
le goût du papier froissé
le goût des cris l'odeur du noir les larmes de la fuite

bientôt tu deviendras une absence sans images sans visage sans corps aucun que je pourrais pleurer, rien que le vide de tes pas sur le marbre de ma tombe.

je veux pleurer sur ton illusion.

ne plus mourir sur le reflet dans tes yeux. comme sous le poids de la musique et de ce mouvement qui accompagne la délivrance.

(tu te lèves et tu tombes. ivre, tu te balances dans les airs et je ne te vois plus.
je ferme les yeux. ils bouillonnent. je ne vois même plus le noir)


tu es une constante du vide et j'essaie de me souvenir de toi.
je te tue
je te tue pour que tu cesses de te mettre devant mes livres et mes maisons, dans mes maisons hantées par ton nom. je te tue pour que tu arrêtes de me suivre dans mes nuits je te tue pour que tu cesses de piétiner mes illusions.

le vide sur les photographiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant