Ce qu'ils qualifiaient de bel accident. [Mitsukkai]

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝚇𝚅

CHAPITRE 15 : Une idiotie impardonnable !

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Quelques jours plus tard.

Il faisait terriblement chaud ce jour-là et pourtant, Hakkai avait l'impression que le soleil ne le réchauffait pas, comme si une épaisse couche de terre le recouvrait. Depuis maintenant trois jours, le benjamin de la famille Shiba était entré dans un état léthargique. Après avoir versé toutes les larmes de son corps la nuit de la déclaration désastreuse de Takashi et un peu le lendemain dans les bras de sa sœur, c'était comme si son être refusait à présent de réagir.
Ces événements ne l'avait cependant pas handicapé. Sa routine tournait comme à l'accoutumée, mise à part la lancinante douleur qui lui broyait l'estomac en permanence en déteignant sur son cœur au passage. Cette boule qu'il avait au ventre qui lui procurait un désir brûlant de vomir, il l'ignorait pour des raisons évidentes.
L'autre gros changement de ses deux jours : le vide de notifications des messages de Takashi. Même si trois jours pouvaient paraître minime, soixante douze heures, sans arrêt, avec un mal profondément ancré en lui, ce n'était pas facilement surmontable.

- Hakkai ? T'es encore là ? demandait sa sœur derrière la porte de sa chambre.

- Oui.

- Tu veux pas sortir un peu ? Je vais faire une bataille d'eau avec Senju, son mec, Ran et... toute la clique en fait. Dans le parking de la supérette.

- Non.

- Mais...

- Je sors pas d'habitude. Bonne journée.

Sa sœur n'insista pas, sachant quand Hakkai était vraiment dans l'incapacité de faire quoi que ce soit. Ce n'était même plus une question de volonté. On parlait à présent d'aptitude. D'aptitude à sortir de leur appartement, d'aptitude à se nourrir correctement sans qu'on lui court après, d'aptitude à gérer ses émotions.

Elle lui demanda de prendre soin de lui et de manger pendant son absence. Bien que sa grande se montrait peu persévérante dans sa proposition, elle refusait catégoriquement que Hakkai ne rechute dans les abysses de ses souvenirs douloureux à cause d'une sale histoire qui lui donnait seulement l'envie de balancer au visage ses quatres vérités à la mère de Takashi. Elle refusait et lui avait honnêtement fait part de son positionnement sur cette affaire.

Quand il sentit que Yuzuha était partie, Hakkai se laissa tomber sur son lit et fit défiler ses notifications. Rien. Absolument rien de la part de Takashi. Et cela l'inquiétait. Où était-il allé ? Était-il rentré chez lui ? Après ce qu'il lui avait dit sur sa mère ? Sûrement pas. Hakkai gardait en lui cette crainte qu'il lui soit arrivé quelque chose en plus d'être dégouté de ne pas avoir répondu affirmativement à ses avances désespérées. Cela l'aurait peut-être soulagé...
Depuis maintenant bien trop de minutes, d'heure - il ne saurait le dire - Hakkai se repassait la scène en boucle dans la tête et s'imaginait accepté la déclaration de Takashi. Il se demandait si les choses ce serait passé de manière aussi désastreuses s'il n'avait pas paniqué en ayant cette sensation que les choses se passaient mal et que ce n'était pas le moment, ni pour Takashi ni pour lui (mais surtout pour le mauve), d'entretenir une relation amoureuse avec qui que ce soit. Mais, en soit, qui était-il de ses dix sept ans pour juger si quelqu'un pouvait faire quelque chose avec quelqu'un d'autre ?
Malheureusement, il possédait la réponse. Tout simplement parce que ce quelqu'un d'autre n'était d'autre que lui-même...