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On dit souvent que le travail paye, que si l'on se donne corps et âme on arrive forcément quelque part. On nous rabâche que c'est cela qui nous fera rayonné et devenir le meilleur. Et le pire dans tout ça, c'est que l'on y croit, on se répète que si la passion que l'on met dans nos efforts est assez grande pour nous faire exceller, on deviendra le meilleur. Et on finit par ne vivre que pour cela.
C'est ce qui est arrivé à Oikawa, un jeune passeur talentueux reconnu par tous comme étant l'un des meilleurs dans sa discipline. Cette renommée, il la devait uniquement grâce à son acharnement pour le volley et ses entrainements tous plus intensifs les uns que les autres. Il avait mis toute sa passion dans l'espoir de devenir le meilleur. Mais cela n'avait pas eut l'effet escompté.
Les résultats : son genoux était salement amoché et il s'était fait battre par celui qui avait suivi ses pas depuis le collège. Kageyama Tobio, le prodige dont le talent et le travail avait brisé son rêve d'un jour aller aux Nationales.
Car le labeur, aussi titanesque soit-il, n'était rien face à du talent et de l'acharnement.
Et depuis ce jour, Oikawa venait aux entrainement de son équipe avec moins d'enthousiasme, et donnait moins de sa personne dans ceux-ci. Iwaizumi le voyait mais n'arrivait pas à le résonner. Quand une réflexion lui était faite, le brun se braquait et allait passer un peu de temps avec ses fans qui se faisaient un plaisir de louer sa beauté en vociférant qu'il était le meilleur sans véritablement s'attarder sur ce qui le faisait souffrir.
Mais Yû n'était pas dupe, de sa petite stature, il observait son voisin de classe essayer de se relever d'une blessure au cœur. Il le voyait dépérir et perdre sa passion lentement.
Yû était un garçon qui fut il y a plusieurs années une femme, mais ne se sentant pas à sa place dans ce corps qu'il ne désirait pas, il avait décidé d'établir une transition vers l'autre genre qui l'avait jusqu'aujourd'hui comblé. Certains de ses camarades avaient vu ce changement en première année d'un très mauvais œil et ceux qui se trouvaient encore dans sa classe en troisième année prenaient un malin plaisir à utiliser de mauvais pronoms et faire référence à son ancienne apparence. Il en avait longtemps souffert et c'est dans cette passe là qu'il avait connu Oikawa et son comparse.
Le brun dont la popularité égalait son talent au volley, l'avait tout d'abord étrangement regardé, puis avait commencé à parler avec lui sous prétexte qu'il s'ennuyait et avait fini par le défendre lorsqu'un groupe de trois garçons avaient gravé des remarques désobligeantes sur le bureau du transgenre. Il trouvait en Yû une honnêteté qui se révélait être pour lui d'une grande aide et un franc-parler qu'aucune ni aucun de ses fans n'avait. Il lui disait très clairement ce qu'il pensait et sa particularité le rendait furieusement curieux envers son camarde.
