5.

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— Enlève le reste. m'ordonne-t-il en face de moi les yeux rivés vers mon corps

Dans un geste inconscient et hésitant je retire mes mains qui couvrent ma poitrine et lentement, je viens déboutonner les premiers boutons de mon jean. Je dois être possédée, je ne sais pas pourquoi je me laisse faire.

C'est très bien, continue mon trésor, continue. fait-il les dents serrées

Je sens qu'il se retient de ne pas me sauter dessus. Je le sens. Il bout. Et moi aussi. Je tremble de terreur, le moindre faux pas et je me retrouve avec un psychopathe sur le dos. Tandis que je ne sais pas quoi faire de cette excitation dans mon bas ventre, je dois être folle pour aimer ça.

— Vous comptez rester là à me fixer avec des yeux de chiens affamés ? dis-je en le défiant du regard

Son œil scintille, il a aimé la pique que je lui ai envoyé. Il se lèche les lèvres, le moment paraît durer une éternité dans mon cerveau. Je ne sais pas ce qui m'a prit. Je ne sais pas, j'en sais rien. Je dois avoir des pulsions suicidaires.

— Continue, j'adore ça. murmure-t-il en avançant d'un pas 

Ma respiration s'accélère, ma gorge est si serrée que j'en ai presque mal. Tu ne dis plus un seul mot, compris ?  On croirait voir Lucifer en personne en train de me violer du regard là.

Allons, tu as perdu ta langue ? Regarde-moi.

Il cherche mon regard en baissant sa tête vers moi. Je le fuis, honteuse. J'ai envie de disparaître là tout de suite.

Lorsque soudain, la porte de la chambre s'ouvre devant nous.

— Monsieur, désolé de vous déranger, mais la situation ne peut plus attendre. lance une voix

Une dizaine d'hommes pénètrent dans la chambre, je me précipite vers un drap blanc posé au sol pour cacher mon corps de ces hommes répugnants. Quand à lui, il semble fou de rage d'avoir été interrompu, il se tourne et s'avance vers eux sans me prêter plus aucune attention.

— Si ce que vous dites est faux, je vous garanti que je vous tue. fait-il aux hommes avant de quitter la pièce

J'ai droit à plusieurs regards malfamés venant de certains hommes. Je serre le drap contre moi en sentant mon coeur battre de plus en plus fort.

— Surveillez-la jusqu'à mon retour. crache-t-il aux gardes

Hein ? Quoi ? Non ! Je veux partir d'ici !

Hélas, la porte se ferme avant que j'ai le temps de crier un seul mot. Je me retrouve seule, et éventuellement à poil. Le feu qui brûlait dans mon bas ventre et ma gorge disparaît au bout de plusieurs instants toute seule, et je regagne peu à peu tous mes esprits rationnels.

Il faut que je me casse de là. Je ne peux pas rester ici sinon il va me violer.

Peut-être en passant discrètement par la porte ? Non, elle est surveillée par les chiens-chiens de Monsieur complètement ravagé. Il ne me reste plus que la baie vitrée. Je vais devoir sauter. Et vite. Je n'ai pas toute la journée ! J'ouvre la première fenêtre en verre que je vois et pose mon regard vers le sol, c'est haut. C'est haut, mais ça va. Espérons seulement que je ne me briserai pas la jambe en tombant... Je n'ai malheureusement pas le temps de réfléchir, j'entends des bruits de pas se rapprocher derrière moi, il faut que je saute maintenant.

J'ai dit ...maintenant !

J'enroule le drap bien autour de mon buste et passe de l'autre côté de la baie vitrée. Il doit bien y avoir cinq ou six mètres de hauts depuis le rebord...

— Eh merde... J'suis trop vieille pour ces conneries moi.

Je lâche prise et me laisse littéralement tomber par la fenêtre pour venir m'écraser sur la terre ferme. Je me retiens de ne pas hurler de douleur lors de la réception. Mais je n'ai pas le temps de me laisser aller à pleurer comme une madeleine, j'entends des voix venir à droite. La jambe en sang, je me relève et boite douloureusement jusqu'à une autre entrée. Je vois alors quelques goutes de sang s'échapper de mon genoux et rouler jusqu'à mes mollets, la sensation me brûle la chaire. Je ne peux pas aller plus vite...

Cet endroit est vraiment gigantesque, chaque bâtiment se ressemble, et le jardin est immense. C'est un vrai labyrinthe ici ! On se croirait dans un petit paradis ici, si on fait abstraction de la quantité aberrante d'armes à feu et de véhicules blindés, le jardin est plutôt cool. Oh, c'est un pommier ça ?

Jane putain ! Concentre-toi !

Ma douleur me fait remettre bien vite les pieds sur Terre.

— ... il faut y aller monsieur... il vous attend... maintenant...

Bon dieu, j'ai faillit me faire repérer. Les mains à plats sur le mur, je ne dis plus un seul mot. Derrière moi se trouve plusieurs hommes munis de fusils. Ils s'apprêtent à partir. J'ai envie de gémir de douleur quant à ma jambe, je peux sentir le sang glisser jusque entre mes orteils, c'est écœurant.

L'instant d'après, tous les hommes se sont dissipés. Je peux enfin me faufiler jusqu'à l'énorme porte qui semble être un portail jusqu'à la sortie. Cette propriété est gigantesque, on ne dirait pas du tout un club, ni un repère de bandits vu comme ça, mais plutôt un building de businessman qui a réussi sa carrière.

Aller, il est temps de filer maintenant.

— Je t'accompagne ? lance une voix

Oh mon dieu.

—... Quelque chose me disait tout à l'heure, que j'avais tord de te laisser seule.

En face de moi se trouve la porte qui mène vers un autre bâtiment, et sur les côtés rien d'autre que de la végétation du jardin, je ne peux pas m'enfuir. Je suis cernée. Et avec ma jambe, je peux oublier l'idée de m'enfuir en courant, je suis morte.

Je sens alors un bout en métal froid toucher mon dos, je mets moins d'une seconde à réaliser que c'est un putain de flingue.

— Tu m'as beaucoup déçu. susurre-t-il au creux de mon cou 

Sa voix grave et chaude me fait sursauter.

—... Dois-je te marquer au fer rouge pour que tu comprennes que tu es à moi ? souffle-t-il. Tu vas devoir te racheter sérieusement ma jolie...

~~~
HEY

Merci d'avoir lu !

DiabloWhere stories live. Discover now