8. Fier

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Kaïs ;
Kaïs 9 ans

Cela fait très exactement 368 jours que je sais qui est mon père. En somme, depuis le jour ou j'ai eu mes 8 ans.

Ma mère m'a dit la vérité le jour de mon anniversaire, en me donnant un énorme paquet rouge, noué avec un beau ruban bleu. Maman disait qu'elle l'avait acheté car il avait la couleur de mes yeux. Quand j'ai ouvert – déchiqueter - mon paquet, j'y ai trouvé une boîte avec à l'intérieur, l'ensemble d'une tenue traditionnelle du pays que gouverne mon soi-disant père.

Quelques mois plus tard, quand je lui ai posé des questions sur lui, elle a d'abord pleuré, crié, puis enlacer, et elle s'est ensuite excusée. Quand j'ai vu ses larmes, j'ai pleuré avec elle, je ne comprenais pas, mais voir ses beaux yeux marron tout tristes, m'a rendu tout aussi triste qu'elle l'était.

Il y a quelques jours, j'ai fêté ma neuvième année sur terre. Cette fois, il n'y avait pas de gros paquet rouge. Il y avait une enveloppe.

Quand je l'ai ouverte, il y avait deux billets d'avion. Deux billets d'avion. Deux billets d'avion pour le royaume Muzdahir. Je n'ai pas crié. J'étais surpris ; surpris ; surpris.

Durant l'année qui était passée, j'ai fait de nombreuses recherches sur le royaume.

Le sultan Faouzi III- mon père — règne sur le pays depuis déjà 12 ans. Il a cinq frères, trois sœurs, trois épouses, deux concubines, et dieu seul sait combien de maîtresses. Le royaume est connu pour ses paysages paradisiaques, son commerce de tissu et pour les bijoux que l'on y trouve. La Capitale est Quetra, mais le tourisme se fait à Doper, une grande ville se situant sur les côtes Est du pays.

Ses alliés politiques sont les royaumes de, Qadim, Shareer et Saghi. Ils ont des liens qui remontent à plusieurs générations déjà.

Le Sultan est connu pour son étrange caractère. Tant tôt en colère, tant tôt heureux. Il paraît qu'il peut, pour un rien, se mettre dans une sombre colère et qu'il a besoin de médicament pour se calmer.

Le vol est long. Long. Long. Trop long.

Je n'ai pas dit un mot depuis le début de la journée. Pourtant, maman a essayé de me faire, parler, réagir. Mais je n'arrive pas à parler.
Peut-être est-ce de la peur ?
Peut-être que je crains que mon père ne m'aime pas comme je suis ?

Il nous reste désormais deux heures avant d'atterrir.

C'est la première fois que je prends l'avion. C'est bizarre. C'est étrange. Je ne suis pas à l'aise. Maman non plus n'est pas à l'aise à côté de ce monsieur qui ressemble au père noël mal coiffé. Il n'arrête pas de la regarder bizarrement. Maman dit que ce n'est rien. Alors je ne pose pas plus de question. Elle n'aime pas ça. Elle n'aime pas quand je pose des questions.

Quand nous sortons de l'aéroport, la première chose qui me frappe, c'est la chaleur. Dans l'Indiana il fait beaucoup plus froid. Ce que je remarque ensuite ce sont les tenues des gens. Les hommes sont habillés de longues tuniques de différentes couleurs, avec pour la plupart des hommes des rubans torsadés sur la tête.

J'aime leur tenue. C'est exactement la même tenue que maman m'a offerte l'année dernière. Elle me l'a pris un peu plus grande pour que je puisse la portée cette année.

Je prononce mes premiers mots de la journée quand je demande à ma mère :

- Quelqu'un vient nous chercher ?

- Oui mon cœur, me répondit-elle en regardant tout autour de nous, la voiture est là, allons-y mon ange.

Ce n'est pas une voiture.
Limousine ; limousine ; limousine.
Je vais monter dans une limousine. Les seules limousines que je n'ai jamais vues ce sont dans les films et les séries.

Le Prince De La NuitWhere stories live. Discover now