Chapitre 4 - Déjeuner avec un ami

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16 août

Le lundi matin fut assez basique pour Capucine. Enfin, aussi basique que son boulot pouvait l'être. En fait, elle attendait tellement avec impatience l'heure du déjeuner qu'elle eut l'impression que tout le reste se ressemblait. Et peut-être était-ce le cas ?

En tout cas, lorsqu'elle arriva dans le petit parc, elle eut la soudaine impression de revivre. Il faisait beau mais les arbres gardaient tout de même une certaine fraicheur. Les gens semblaient heureux, assis dans l'herbe, en rond, en train de lire ou de parler. Les bancs étaient tous pris et il y avait tellement de monde qu'elle se demanda comment elle allait se trouver une place.

Puis elle entendit une voix :

— Ici !

Le visage gentillet d'Idriss apparut.

— Toujours aussi solaire, sourit-il lorsqu'elle s'approcha. Comment allez-vous Capucine ?

Ils se firent la bise maladroitement avant de réaliser que c'était la première fois qu'ils le faisaient. C'est vrai que ce n'était pas chose très commune en prison et par la suite... Eh bien ils avaient gardé par habitude cette distance qui était devenue une marque de professionnalisme.

— Merci Idriss. Je vais bien et vous ?

N'était-ce pas bizarre de se vouvoyer après tant de temps ? Certes monsieur Berki avait été son client, mais ce n'était plus le cas. La bise était une belle conclusion à cette aventure qui se terminait pour en démarrer une nouvelle.

— Et si on se tutoyait ? Qu'en dites-vous ?

Ils se regardèrent puis rigolèrent en réalisant que même en proposant le tutoiement, Capucine avait continué à le vouvoyer.

— D'accord, répondit Idriss avant de faire un signe de la main pour faire comprendre à la brune qu'ils pouvaient se rasseoir.

La conseillère pénitentiaire ne se fit pas prier et s'installa sur la plaid que le brun avait amenée.

— Vous... tu es prévoyant dis donc, sourit-elle.

— Oui, je me suis dit que vu le beau temps, il y aurait du monde et qu'on ne trouverait sûrement pas de place sur un banc alors j'ai préféré prendre la couverture.

— Tu as bien fait.

Déjeuner dans le parc avec Idriss, c'était tellement plus agréable qu'être enfermée, seule à table, dans un restaurant du coin.

— Alors, que nous as-tu préparé de bon cette fois-ci ? s'impatienta-t-elle en le regardant sortir des boites hermétiques.

— J'ai décidé de te faire goûter un autre de mes plats préférés.

C'était agréable d'être la gouteuse. C'était comme avoir son cuisinier attitré.

Capucine aimait découvrir de nouveaux plats et en plus, elle n'avait rien à faire, si ce n'était de s'asseoir et d'attendre d'être servie. Comme dans un restaurant, mais avec l'air de dehors, l'herbe autour d'elle et seulement Idriss en guise de serveur et partenaire de déjeuner.

— Voici du Huli-Huli.

Capucine découvrit avec plaisir son plat et regarda Idriss pour lui faire comprendre qu'elle attendait plus d'informations.

— Avoir une voisine haïtienne qui m'a appris quelques plats de chez elle m'a donné envie d'en découvrir un peu plus. Cette fois-ci, c'est un plat Hawaïen. Poulet dans sa sauce au soja, gingembre et ananas pour résumer. Le tout accompagné d'un peu de riz.

La jeune femme se dit qu'elle allait y prendre goût à force, de manger des plats étrangers préparés par Idriss.

— Bon appétit, souffla l'homme avant d'attraper sa fourchette.

Mission célibat 2.0 (Publication très lente)Where stories live. Discover now