Chapitre 6: Un vieux couple

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Paolo se leva du lit et se mit à la fenêtre. Il était tard.

« Viens te recoucher Paolo, murmura Lou ».

Paolo se retourna vers elle et lui dit :

« Lou, je peux te parler sérieusement ?

-Oui, elle se releva et s'adossa car elle comprit que c'était important, qu'est-ce que tu veux me dire ?

-La raison de tout. De mon venu dans le lycée, du renvoi de mon ancien lycée, de pourquoi je t'aime.

-Vas-y je t'écoute. »

Paolo regarda le ciel, mais n'y vit aucun signe, seulement la noirceur des nuages et la lourdeur de la nuit de leurs vacances de pâque. Il prit une dernière grande inspiration et regarda droit dans les yeux son amour. Lou alluma la lumière.

« J'ai environ 8 tumeurs inopérables au cerveau Lou. J'ai un cancer, et je ne vais pas y survivre Lou.

-Combien...Combien de temps avec toi ?

- 3 mois, plus 2 que 3.

-Ça va ?

-J'ai eu ma période de colère ou je faisais n'importe quoi, ce qui m'a valu d'être viré, mais depuis je ne regrette rien de ce que j'ai fait.

-Comment tu l'as su ?

-J'ai fait des malaises à répétition en troisième, les médecins ont découvert une tumeur, j'ai fait de la chimio, et ils me l'ont enlevé. J'ai cru être guérit pendant quelques mois, mais j'ai dû refaire des IRM pour qu'on soit sûr de ma rémission, et c'est là qu'ils ont vu mes 8 nouvelles amies. Parfaitement placés, des petites bombes à retardements. »

Elle commença à pleurer silencieusement.

« Je sais que j'aurai dut te prévenir avant... tout ça, mais je n'avais pas le courage. A côté de toi j'avais l'impression d'être guérit, et d'apercevoir le futur dérobé que la vie me doit. Je suis désolé. »

Paolo s'assis à côté d'elle, et passa son bras autour de ses épaules. Lou cola sa tête contre lui. Elle essuya ses les larmes et trouva les mots pour lui dire :

« Ce n'est pas grave...je reste.

-Merci.

-Qui le sait ?

-Rico, mes parents, ma docteure.

-Pourquoi Rico ?

-Je lui ai dit un soir bourré sur une terrasse, mais je ne regrette pas, lui aussi devait le savoir car c'est le seul ici, avec toi, sur qui je peux je compter. Depuis il me force à sortir, à vivre un peu.

-Comment ça va se passer ?

-Ca a commencé par mes jambes seulement des petites douleurs, puis elle va empirer, je vais être sous calment jusqu'à ce que je perde leurs usages. Ensuite ça sera soit une autre partie de mon corps, mais le plus probable est que cela soit un organe, mon cœur, et qu'il se stoppe.

-Il n'y a aucun traitement, aucun remède, aucune opération ?

-J'ai déjà essayé de marchander. La chimio n'est plus assez forte, aucun médicament ne détruirait mes tumeurs ou ne détruirait mes cellules, l'opération ou les opérations me lobotomiseraient. Je suis... mourant. »

Elle se blottit contre Paolo, et les deux s'endormir sans un bruit.

Lou se réveilla doucement et seule au milieu de son lit. La fenêtre était encore ouverte de la vieille et déjà le soleil et ses rideaux s'engouffraient dans sa chambre. Ses parents n'étaient pas là cette semaine, ils étaient à la campagne mais elle n'avait pas voulu les accompagner prétextant qu'elle voulait réviser ses oraux blancs, la vérité étant qu'elle voulait l'appartement pour elle et Paolo. Elle se leva et enfila une chemise de Paolo. Elle partit prendre son petit déjeuner dans la cuisine et elle le trouva déjà sortit sur la table. Au milieu était déposé une note de Paolo sur laquelle était écrit : « Je suis chez l'oncologue Madame Boulanger, je reviens vers 11h, Bise ». Lire le mot oncologue lui fit bizarre, la soirée d'hier lui semblait presque comme un mauvais rêve, mais pas un cauchemar, mais ce mot la reguidait vers la réalité. Elle avait besoin de quelqu'un a qui en parler, elle composa donc le numéro de Rico :

« Ouais salut c'est Rico, je ne suis pas disponible pour le moment je suis à New York, mais laisse-moi un message et je te rappellerais. Biip.

-Rico c'est Lou. Paolo m'a dit pour... Fin tu sais quoi. J'ai vraiment besoin d'n parler de me libérer un peu. Rappelle-moi vite s'il te plait. Bye. »

Elle posa son téléphone commença son petit déjeuner, met à peine 5 minutes plus tard il se mit à sonner. Elle décrocha :

« Oui c'est Rico j'ai entendu ton message dit moi

-Rico je ne sais pas quoi faire, aide-moi, qu'est-ce qu'il t'a dit, de quoi il a besoin ?

-Ecoute, écoute-moi bien parce que je ne répèterai pas deux fois et parce que c'est important. Aujourd'hui Paolo n'a pas besoins de bien matériel de truc abracadabrant. Il a besoin d'être entouré, de ne pas se sentir seul, de se sentir comme quelqu'un de normal, et qu'on l'accompagne jusqu'au bout. Même si ça signifie sûrement qu'on va devoir subir la douleur la plus déchirante de toute notre vie, on n'a pas le choix. C'est ce qu'il y a de mieux pour lui.

-Merci Rico, t'es un vrai.

-De rien c'est normal. »

Elle raccrocha. Peu après Paolo rentra :

« Salut, j'ai acheté du pain et des clopes ».

Il partit déposer le pain dans la cuisine et fit au passage un bisous sur le front de Lou.

« Un bisou sur le front ?

-Lou je t'aime plus que tout, mais tu viens de te réveiller et t'es en plein petit déjeuner, donc j'imagine que tu ne t'es pas lavé les dents. Donc Oui le bisou n'est que sur le front. »

Ils commencèrent à se chamailler. On aurait dit un vieux couple.

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⏰ Dernière mise à jour : May 14, 2022 ⏰

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