Toutes mes condoléances

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En traversant le couloir de l'école, tous les élèves qui s'y trouvaient ne faisaient que me regarder. Cela me donnait une mauvaise sensation, une très mauvaise sensation.

Ils étaient tous là à me sortir cette même phrase, cette ignoble phrase qui me donne tout le temps une envie de vomir.

- Toutes mes condoléances, Jessy !

« Mais pourquoi vous me dites ça ? »

- Ah, je suis vraiment désolé pour ce qui t'est arrivé !

« Je ne veux pas de votre compassion »

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, viens me voir !

« Mais foutez-moi la paix ! Laissez-moi ! Laissez-moi ! »

Me sentant tourmenté, Sanat tourna son regard vers moi, et me dit d'un air inquiet...

- Jessy ! Jessy !

Je sursautai, tourna mon regard vers lui, d'un air inquiet, il me parla de nouveau.

- Ça va-toi - ? Je ne te sens pas. Si tu le veux, on peut s'en aller et ne pas faire cours.

Je baissa mon regard

- Ah ! Non, ne t'en fais pas... Ce n'est juste que... Il est stressant de revenir en cours après... Après, ce que... Enfin, tu sais.

Je vois ! Mais, je pense quand même ne pas aller en cours pour te tenir compagnie, une salle de jeux, ça te tente ?

- Non ! Non, va en cours, on se voit durant la pause... Je vais m'en sortir !

Lui ai-je dit avec un faux sourire. Dans le fond, je ne pense pas pouvoir m'en sortir seul...

« Il n'y a que ton soutien qui me convient, ta loyauté... Les autres ne sont là que pour faire Beau. Tout comme c'est hypocrite qui me détestait avant que mon frère ne s'en aille ».

Il continua à me fixer du regard, toujours d'un air attristé et surprotecteur.

« Ne me croyait-il pas ? Ce serait bizarre, cela fait un moment que l'on ne s'était pas vu, peut-être m'est-il plus loyal ? Non ! Je ne pense pas... Mais... Je devrais quand même le lui demander... Non ! Il trouvera que c'est suspect ».

En même temps qu'il s'en allait rejoindre sa classe, deux élèves se rapprochèrent de moi, le premier s'appelait Yohann, il faisait au moins un mètre quatre-vingt-dix et la deuxième s'appelait Galhia, qui elle faisait un mètre soixante au moins.

« Galhia, n'est-ce pas là l'ex de mon frère ? Elle n'est même pas venue durant son inhumation. Tous ! Putain d'hypocrites... Son regard triste m'agace ».

Yohann me serra tout d'un coup la main et me dit...

- Désolé de ne pas être venu durant l'inhumation de ton frère, c'est juste que l'on avait quelque chose de plus important à faire.

« Il est sérieux lui. Et, si je le tuais... Oh ! C'est moi qui pense ça ? ».

Galhia se rapprocha aussi de moi, d'un ton condescendant, elle me dit.

- Arrête ça, Jessy souffre assez comme ça, il n'a pas besoin de ta méprise à son égard, ne cherche pas à ce qu'il devienne méprisable !

« Je ne suis pas méprisable, je suis juste... Hum... Écoutez, foutez-moi la paix, vous n'avez pas besoin d'explication, je me suffis à moi-même de toute façon... Attend, pourquoi je me parle à moi-même, argh... Cela doit être à cause de mon black-out, je suis en bonne santé, il ne faut pas que j'en doute ».

This Shadows and IWhere stories live. Discover now