𝖀𝖓𝖉𝖊𝖗𝖌𝖗𝖔𝖚𝖓𝖉 - 𝐋𝐞𝐯𝐢 𝐱 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫 (𝐟𝐞𝐦)

Underground 15: Rêve

Je tournai et me retournai pendant ce qui sembla être des heures, les pensées résonnant à l'intérieur de mon cerveau faisant trop de bruit pour que je m'endorme.

Quand j'ai finalement succombé à l'épuisement, ce n'était pas le sommeil profond et vide que j'avais espéré, où je n'ai rien vu ni senti pendant quelques heures.

Dès que mes yeux se sont fermés, je me suis retrouvé au milieu d'un rêve vivant et réaliste

Je me tenais au milieu du métro, le sol sale et rocheux inégal sous mes bottes. J'ai jeté un coup d'œil autour de la faible lumière enfumée et j'ai vu deux jeunes enfants, peut-être cinq ou six ans, assis à côté d'une des maisons en ruine. Je me suis approché et en m'approchant, j'ai pu voir qu'ils étaient sales, leurs vêtements déchirés et vieux, leurs visages presque noirs de saleté et de fumée.

Je savais que c'était un rêve. Je savais qu'ils ne pouvaient ni me voir ni m'entendre, mais je ressentais toujours le besoin de les approcher en silence, afin de ne pas perturber la profonde conversation qu'ils semblaient avoir entre eux. Quand je les ai atteints, j'ai reconnu la scène devant moi. Ce n'était pas qu'un rêve, c'était un souvenir.

La version enfant de moi-même accroupie contre le mur de la maison, Levi assis devant elle sur le sol poussiéreux. Je suis entré dans leur conversation juste au moment où je me souvenais si bien de mes souvenirs.

"Oi, (T/P). As-tu déjà pensé à ce que ce serait d'embrasser quelqu'un?" Levi m'a demandé, jouant paresseusement avec un bâton entre ses doigts alors qu'il levait un sourcil vers moi, attendant ma réponse.

J'ai rigolé. "Pourquoi ferais-je ça, imbécile? Je n'aime même pas encore les garçons."

Il m'étudia pendant un moment puis leva une épaule mince dans un léger haussement d'épaules. "Juste curieux." Il a dessiné avec le bâton dans la terre à ses pieds pendant un moment avant de dire avec désinvolture, "J'ai vu mon père embrasser ma mère. Ils ne le font plus, mais ils le faisaient. Et je me demandais comment c'était." Il laissa tomber le bâton au sol et rencontra à nouveau mon regard, le sien soudain sérieux. "(T/P). Je peux t'embrasser?"

Je me regardai reculer au son de ses paroles, une légère peur traversant mon visage d'enfant avant de demander d'une voix tentatrice, "Pourquoi?"

Il m'a lancé un sourire. "Parce que je veux voir comment c'est. Et tu es la seule fille ici qui est acceptable et que je peux supporter."

Je restai silencieuse, appuyée contre le ciment rugueux du mur derrière moi, tandis que le sourire quittait son visage et qu'il se penchait plus près de moi, les lèvres légèrement pincées, les yeux fermés.

"Levi." dis-je d'une voix tremblante, arrêtant son avance. Il ouvrit ses yeux sombres et m'étudia attentivement. Je me suis mordu la lèvre. "Est-ce que ça va faire mal?"

Une expression de surprise passa sur son visage. "Je ne pense pas. Ça n'a pas l'air de faire mal." Il m'a regardé pendant une minute, l'expression d'incertitude et de peur sur mon visage, puis a dit d'un ton taquin, "Tch. Aller, (T/P). Pourquoi ça ferait mal?"

J'ai laissé tomber mes yeux des siens et j'ai frotté mon pied dans la terre à mes pieds. "J'ai juste... quand mon père...."

Je n'ai plus osé le regarder. Je savais qu'il comprenait ce que je demandais.

Soudain, j'ai senti ses bras minces m'entourer et il m'a étreint, chuchotant à mon oreille. "Je suis désolé, (T/P). Je fesais juste te taquiner. Nous n'avons pas à faire quelque chose que tu ne veux pas." Il s'est éloigné de moi et a essuyé mes larmes avec ses mains sales avant de dire, "Embrasser est une chose que les personnes âgées font de toute façon." Il m'adressa un demi-sourire. "Aller, allons jouer."