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En ce moment je sais pas . . . 

Je me sens un peu mieux. 

Un peu. 

Un peu parce que je n'ai toujours pas récupéré mes pouvoirs. 

Un peu parce que le vide en moi est quand même présent. 

Un peu parce qu'il me manque quelque chose. 

Un gadjet, aurait dit Tonton Franky. 

Une arme, aurait dit Mère (dans sa tête). 

Un paquet de cacahuètes, auraient dit les lecteurs. 

L'amour, aurait répondu Becky. 

Moi je ne sais pas. 

Mais je sais qu'il me manque quelque chose. 

Et ça, j'en suis sûre. 





— Anya ! Tu as faim ?

— Oh, Becky, ne t'inquiètes pas, je . . .  j'ai pas trop envie de manger. 

— Oh . . . d'accord. 

Sa voix semblait triste et inquiète. Je sais, je devrais manger. 

— Je vais aller dans le parc, je te rejoindrais devant la salle de classe. 

— À tout à l'heure. 

Elle me fait un petit sourire timide. 

— J'y vais alors. 

Mais je l'ai vu. 

Une lueur. 

Une lueur de crainte à mon égard. 

Elle a peur de moi.

Je me retourne et marche dans la direction opposée de la sienne. 

Eloignes toi. 

C'est la seule chose qui tournait en rond dans ma tête. 

Je sors du bâtiment. 

Vite. 

Je le sais, je vais craquer. 

Vite. 

J'ai beau aller mieux, je ne vais pas bien. 

Je marche, de plus en plus vite, vers un coin du parc que personne ne connaît. 

Je le sais, je viens souvent ici cacher mes bêtises. 

Personne ne viendra. 

C'est la seule chose qu'il me faut. 







J'ai mal. 

À la tête. 

J'ai la tête silencieuse. 

Trop silencieuse. 

J'ai mal. 

Une. 

Deux. 

Trois. 

Pourquoi ? 

C'est le laboratoire ? 

Moi ? 

Un accident ? 

Quatre. 

Cinq. 

Six. 

J'en ai marre. 


Quand les gens sont au fond, juste pour savoir ce que ça ferait, ils s'imaginent. 

Ils s'imaginent. 

Si je partais, qu'arrivera-t-il ? 

Si je partais définitivement. 

Becky serait triste. 

Père et Mère aussi. 

Mais je n'aurais plus mal à la tête. 

— Si je partais, ça arrangerait tout le monde.

Un bruit. 

Quelqu'un vient. 

Je dois bouger. 

Je dois. 

Je -

— Anya ? 

Je me retourne. 

Damian. 

Baisse les yeux. 

— Ne . . . me regardes pas. 

— Pourquoi t'es comme ça ? 

Hein ? 

— Toi t'es pas Anya Forger. 

Hein ? 

— Enfin, tu n'es plus Anya Forger. 

— Qu'est-ce que tu veux dire Damian. 

J'avais parlé. 

Froidement.

— Que la vraie, je dis bien la vraie, Anya Forger, ne se laisserait pas abattre comme ça. Elle n'imaginerait même pas une seule seconde se suicider. Elle ferait face à ses problèmes. Depuis quand Anya Forger est si faible ? 

Il a raison. 

— Tout ça parce que t'es différente ? Mais on s'en fout de ça ! 

— Quoi ? 

— Je veux dire . . . c'est juste tu triches un peu, mais moi, ça m'empêchera pas de gagner contre toi ! 

— Mais . . . ça te dérange pas ? 

J'étais accroupie, mais je n'osais pas le regarder. 

— Moi tout ce que je veux c'est que la vraie Anya Forger revienne. Celle qui est ma rivale, celle dont je suis . . . 

— Tu es ? 

— Nan laisse tomber. 

Il était parti aussi vite qu'il était venu.

Sorry {DAMIAN X ANYA }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant