Chapter 7

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- Bonsoir.
"Tu as une tête toute écrasée de mon point de vue",dit-il en séchant ses cheveux avec sa serviette.
- Merci merci. Je sais que je suis parfaite peu importe l'angle.
Il soupire bruyamment.
"Eh donc, pourquoi tu m'appelles ?"
- J'avais... juste envie.
"Depuis quand tu prends autant tes aises ?"
- Apparemment, ça ne te dérange, comme tu as répondu.
Il ne dit rien.
"Touché."
- En plus d'être parfaite, j'ai toujours raison. Je mérite des applaudissements, là.
Il lève les yeux au ciel et pose sa serviette sur une chaise.
- Merci pour ce... déluge d'applaudissements, cher spectateur.

D'un mouvement de la main, il pousse ces cheveux derrière son épaule. Ils ont l'air si soyeux et doux.
- Tu utilises quel marque de shampoing?
"Hmm, juste une marque basique. Je ne me casse pas la tête. Pourquoi cette question ?"
- Tu vas continuer à me questionner sur tout ce que je fais ? Je suis pas une prisonnière à ce que je sache.
Il attrape son téléphone et j'aperçois soudain le ciel dans la caméra.
"Le ciel est pas mal, aujourd'hui."
- Oui. Ici, on le voit bien, c'est encore plus beau.
Je lui montre à mon tour.
"Effectivement."

On ne dit rien, regardant chacun le ciel.
"Désolé si... j'ai été un peu insistant. Ce n'était pas mon intention."
- Waouh. Tu viens de t'excuser auprès de moi ? Je suis comblée. J'accepte vos excuses monsieur.
C'est vrai que venant de sa part, c'est assez curieux.

"Je vais devoir me déconnecter. J'ai faim."
- Ça marche. Je te revois bientôt du coup ?
"Peut-être."
- Okay. Bisous.
Je raccroche. Attends, je viens de lui dire "bisous" ? Et mince.
Je lui envoie un message rapide "Bon appétit :)". Il m'envoie un pouce en l'air.

- Chérie, on va manger !
- J'arrive maman !
La soirée est tranquille. Mon père décide d'aller voir le petit chevreau avec Jen. Je suis donc seule avec ma mère. On s'installe sur les chaises de jardin.

- Alors, comment se passe le travail ?, me demande-t-elle.
- Actuellement, je fais un sorte de stage à Yuei. C'est plutôt cool. Les élèves sont drôles, très enthousiastes et font beaucoup d'efforts. Et mon maître de stage est sympa.
- Oh, c'est un héros, je présume. Lequel ?
- Aizawa- Enfin Eraser Head.
- Hmm je vois. Il est un peu différent des autres héros.

- Oui. Il est charmant à sa façon. Et on a déjà fait une sortie ensemble.
- Ma fille va bientôt se marier, dit-elle avec de l'émotion.
- Maman !, dis-je en riant. On est collègues.
- D'accord. Mais je t'avertis sur un point. N'oublies pas que c'est un héros et toi une civile. Je ne veux pas anéantir tes espoirs, au contraire, mais je voudrais que tu sois prudente.
- Je vais faire attention, promis.
Je la serre dans mes bras.

La lumière murale clignote. Bizarre. Je regarde ma mère. On se lève doucement. J'attrape une pelle qui traîne par là et ma mère une chaussure. La lumière vacille et s'éteint complètement. On avance prudemment. Devant moi, une ombre recroquevillée est plus que louche. Je marche sur une branche d'arbre sèche.

L'ombre se retourne vivement. On pousse un cri tout les trois et j'abats ma pelle. Elle est arrêtée dans son élan. Je cligne des yeux et la lumière de rallume miraculeusement. Jen tient l'autre bout de mon arme de fortune.
- Ouf, on a frôlé l'hôpital, s'exclame t-elle.

Il se trouve que l'ombre recroquevillée est juste mon père qui arrose le potager. À cette heure-ci.
Ma mère lui donne une claque dans le dos.
- Tu m'as fiché une de ces frayeurs !
Il la regarde, un peu penaud. Puis il se lève et la ramène à l'intérieur. Je coupe le tuyau d'arrosage et le range puis je rejoins Jen sur la terrasse. Je m'asseois en face d'elle.

Quelques temps plus tard, Miguel apparaît. Il a toujours de la boue sèche sur son pantalon et ses lacets sont défaits. Il se dirige vers l'entrée de la maison.
- Miguel, tes lacets sont défaits-
Il trébuche sur ces derniers et atterrit lourdement contre mon épaule.
Je sens son souffle dans mon cou et il murmure mon prénom.

Je le repousse instantanément et Jen vient m'aider. Elle l'asseoit sur le canapé à côté d'elle. Je me frotte le cou et l'épaule.
Il se frotte la tête.
- Désolé, T/P..., dit-il.
- Ce n'est rien, ne t'inquiètes pas, dis-je en se secouant les mains, un peu gênée.

Soudain, Jen lâche un cri et se lève comme une fusée. Mon premier réflexe est de filmer. Elle court vers la baie vitrée sous le regard ahuri de Miguel.

- Un scarabée, hurle-t-elle avant de claquer la baie vitrée et de regarder à travers le verre.
J'éclate de rire. Miguel de joint à moi et on rit à en avoir mal au ventre. Il se lève finalement (après avoir fait ces lacets) et scrute le sol. En effet, un énorme scarabée noir est écroulé sur son dos.
Miguel attrape un balai et le pousse hors de la terrasse. Il lui donne un coup majestueux, qui l'envoie droit dans un tas de mauvaises herbes oubliées.

J'applaudis et il fait une révérence comique. Jen ouvre enfin la baie vitrée. Elle regarde à droite et à gauche avant d'oser s'approcher. Elle remercie chaudement Miguel. On discute encore avant d'aller se coucher.

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Aujourd'hui, c'est le jour du marché. Ce qui veut dire aller au village vendre nos productions de la semaine. Comme Miguel n'y va pas, Jen non plus, évidemment. On charge la camionnette et arrivons au parking de la place. Quelques voisins sont déjà en train de monter leur stand. On les salue et, histoire de pimenter les choses, celui qui vendra le moins de choses pendant cette matinée devra payer le déjeuner.

Je dispose les oeufs avec soin pendant que ma mère dépose les étiquettes de prix et que mon père ramène le petit frigo contenant la viande. Je dispose le dernier pot de confiture quand les premiers clients s'approchent déjà.
En fin de matinée, la moitié du stock est déjà écoulé. On fait tous un décompte. Nous sommes cinquième.
C'est donc les Zenin qui nous offre le repas aujourd'hui.

Jen et Miguel nous rejoigne peu après, avec quelques provisions que nous n'avons pas pu emporter. Au alentours de quinze heures, je m'accorde une pause. Je m'asseois sur la banquette arrière de la voiture de Miguel. Je bois une grande gorgée d'eau.
Je vois un homme s'approcher de moi.
Il me fait un signe de la main et s'adosse à la voiture. Est ce que je le connais déjà pour qu'il me salue ? Je lui réponds quand même par politesse.

- J'ai une mission pour toi, dit-il en mettant une main à son oreille.
J'ai oublié de vous dire qu'il est habillé comme les espions dans les films, avec des lunettes et un costume noirs. Mais qu'est-ce qu'il raconte, bon sang ?
- Euh...
- Vous devez aller acheter des peluches- ah non, c'est la mission de quelqu'un d'autre ça.
C'est quel genre de missions ça ?
- On me dit à l'oreillette que vous devrez faire attention à vos prochains tonnerres, pardon, flashs, que vous aurez. Ils seront très importants.

Il me fait un salut militaire et s'éloigne à grandes enjambées, sous mon regard médusé.
- Hein ?
Je pense qu'il est temps de rentrer.

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Aizawa Shôta x readerWhere stories live. Discover now