Evil Detective

chapitre six

Philadelphie, 19h34
J A R E K

Dix-sept décembre mille neuf cent quatre-vingt-quatorze. Déjà vingt-neuf ans. Comme le temps passait vite. Mais malheureusement la vie eut décidée de me garder encore en vie. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis l'attaque de l'école primaire. Keziah et sa fille purent enfin être réunis. Tandis que Yeraz lui, n'avait pas pu avoir le fin mot de l'histoire.

J'avais merdé. Et j'avais faillit y passer. Keziah semblait être particulièrement reconnaissant, ce fut une chance.
Ma vie ne tenait plus qu'à un fil désormais, un fil bien trop fin pour ma personne. Me tenant sur le rebord du toit, j'observais la ville avec effacement. L'envie de me jeter du haut de cette tour me prenait énormément. L'envie de mettre fin à tout ce calvaire qui n'avait que trop duré.

— « C'est donc là que tu te cachais, survint Keziah, je peux enfin m'estimer à ta hauteur maintenant-

Il se coupait subitement, me voyant au bord d'un potentiel suicide. Se hâtant vers moi, il me tirait donc le bras, de sorte à ce que je m'éloignais du rebord.

— Wow eh, qu'est-ce que tu fous ?! s'écriait-il, abasourdi.

Encore une tentative ratée. Le destin ne souhaitait décidément pas que je décède.

— Bordel Jarek, ne me dit pas que tu-

— J'ai simplement admirer la vue de trop près. Rien de plus.

Il m'observait de cet air inquiet. J'avais attisé sa tristesse et cela pu se comprendre. Keziah n'était pas dupe, il su bien quelles étaient mes réelles intentions. Mais il n'en disait rien.

— F-fais gaffe dorénavant, t'aurais pu crever...

— Ça va aller. Je m'assurerais d'être plus prudent la prochaine fois. »

C'était une erreur de tenter la mort le jour levé. La présence de personnes n'allait que trop envenimer les choses. D'autant plus que cette fois-ci, ce fut Keziah qui vint "me sauver". Sa frustration se fit ressentir, il ne cachait décidément pas son tracas à mon égard.

Désormais assis sur un des bancs présents sur ce toit, j'en profitais pour tirer une fois de plus sur ma cigarette, tentant désespérément d'effacer les maux présents.

— « Tu n'es pas venu me trouver pour rien je me trompe ? lui demandais-je.

— Non... J'étais venu pour te remercier d'avoir sauvé ma fille l'autre jour.

— Ne me remercie pas pour ça, c'est censé être normal d'aider autrui.

— Tu es beaucoup trop modeste. Tu as sauvé une vie, voir même plusieurs. Tu peux en être fier.

— Je devrais en être fier hein ? Sûrement...

Sauver d'autres personnes, ou bien être sauvé. Tel était le dilemme qui me fut imposé. Je ne vivais que pour une chose; attendre d'être secouru de ma peine. Mais jusqu'à quand cet enfer allait-il durer ?

— Jarek ?

Je levais le regard vers Keziah.

— Viens à la maison ce soir, ça te changera peut-être les idées. Je ne t'oblige à rien, bien sûr, c'est toi qui voit.