Chapitre 5

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Stiles sentit la pression retomber au moment où le tissu se posa sur son torse. Il put enfin reprendre ses esprits, ses hormones lui laissèrent un peu de répit.

Dans ses rêves, cette scène de la douche se terminait très différemment et peut-être que si la meute n'était pas sur le point d'arriver, si Derek n'était pas dans la pièce à côté, peut-être, oui, peut-être qu'il aurait craqué. Mais pas aujourd'hui.

S'habiller, comme se déshabiller un peu plus tôt, n'avait pas été de tout repos. Garder en permanence le contact tout en enfilant t-shirts et pantalons, c'était un peu un jeu de contorsionniste et avait pris un certain temps, entre autre à cause d'un fou rire magistral. Stiles devait bien se l'avouer, même s'il adorait porter les vêtements du loup, il avait l'air d'un enfant ayant volé les fringues de son grand frère.

Leur fou rire se calma de lui-même lorsque du bruit se fit entendre dans le salon. La cavalerie était arrivée. Stiles reprit sa position de koala et son chevalier servant entreprit de les mener à bon port.


Leur arrivée provoqua un silence assourdissant dans le salon, suivit d'une certaine cacophonie. Scott et Lydia se jetèrent sur le jeune homme toujours accroché à Isaac. Bien entendu, la meute était soulagée de le voir réveillé mais ils furent surtout choqués en entendant le gémissement de détresse qu'il poussa quand ils voulurent le prendre dans leurs bras.

- Non, non, non, s'il vous plaît, non...
- Stiles, ça ne va pas ? Qu'est ce qui se passe ?
- Non Scott, non, s'il te plaît...

Il était tellement pris dans son angoisse qu'il ne vit pas le regard désespéré de son meilleur ami. Il se contentait de resserrer au maximum sa prise autour du cou d'Isaac, y enfouissant son visage presque comme un réflexe.

- Ok, tout le monde se calme

Même s'il n'était plus l'Alpha, la voix de Derek avait toujours un certain impact sur la meute. Le calme se rependit doucement à toutes les personnes se trouvant dans le salon.

- Isaac, tu nous expliques ? Je ne pense pas que Stiles soit en mesure de le faire.
- Ouais, pas de soucis. Juste, laissez nous nous installer dans le fauteuil.

Ce qu'il fit. Une fois installé, Isaac prit quelques instants pour rassurer son « colis » du mieux possible, en parlant doucement à l'oreille. Bien entendu, toute la meute entendit ses paroles, mais personne ne fit de commentaire, attendant simplement une explication.

- Ça va aller ? Tu veux que je leur explique ?
- Oui, je... oui. Merci.
- Ok.

Isaac se redressa avant de s'adresser à la meute. Tous les loups pouvaient sentir qu'il était un peu mal à l'aise, pas habitué à être le centre de l'attention. Il se considérait sans problème comme un suiveur plutôt que comme un meneur et n'aimait pas trop se retrouver sous le feu des projecteurs. Mais il avait quelqu'un à protéger et s'il devait prendre sur lui, il le ferait sans hésiter.

- Donc, heu, Stiles s'est réveillé vers 2 heures du matin.
- Pourquoi tu ne nous as pas rappelés ?
- Lydia, laisse le parler, s'il te plaît !
- Mais Derek...
- Plus tard !
- Il ne voulait pas. Il a mis un peu de temps à se sentir bien. Il avait besoin de calme...
- Ok, mais ça va mieux, maintenant, non ?
- Lydia...
- Ok, j'arrête.

Isaac essayait de rester calme alors que la seule chose qu'il voulait, c'était remonter dans sa chambre et garder Stiles bien calé dans ses bras. Il avait beau savoir que c'était un peu égoïste, que tout le monde était inquiet, il avait juste envie de le protéger, qu'il soit bien, comme cette nuit. Le fait de le sentir trembler légèrement n'aidait pas. Il se racla la gorge avant de reprendre son explication. Il avait hâte d'en finir.

- Donc, on a un peu parlé, il m'a raconté ce qu'il s'est passé. On aura besoin de Deaton et peut-être de Peter tout avoir une vraie explication, mais euh... Comment dire ça...
- Je ne peux pas lâcher Isaac.

L'intervention de Stiles, toujours le visage caché dans l'épaule d'Isaac surpris tout le monde. Sorti de son contexte, c'était malgré tout étrange comme conclusion. Les membres de la meute se dévisageaient l'un l'autre pour savoir si l'un d'eux comprenait de quoi il retournait. Isaac se décida à légèrement s'étendre sur le sujet.

- Oui, en fait, si Stiles n'est pas en contact avec moi, il réagit. Pas du tout dans le bon sens du terme. C'est physiquement douloureux pour lui. Donc depuis son réveil, on est ...
- Collés ?
- Ouais, c'est ça.


Des discussions fusaient dans tous les sens, chacun essayant de trouver une explication au phénomène. Scott restait figé, fixant son frère. Il finit par s'accroupir près de lui pour lui parler doucement.

- Stiles, c'est Scott. Tu peux me regarder s'il te plaît ?

Stiles se redressa légèrement et tourna la tête vers l'Alpha. Ils échangèrent un sourire et Scott se rapprocha un peu.

- Tu nous as fait peur. Je suis soulagé que tu sois réveillé. Comment tu vas ?
- Mieux. J'ai eu vraiment la trouille. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Mais ça va mieux.
- Ok, si tu veux bien, je vais appeler Deaton pour qu'il vienne t'ausculter.
- Oui, j'espère qu'il pourra répondre à mes questions. Ça serait bien qu'il vienne.
- Ok mon pote. Avant de l'appeler, juste une question. Si quelqu'un d'autre qu'Isaac te touche, ça donne quoi.

Stiles tendit la main vers son frère en lui souriant.

- Ça va. C'est quand il s'éloigne... Je fais une crise d'angoisse, j'ai l'impression de ma peau se déchire et que je vais retomber dans l'inconscience.

En entendant ça, Isaac resserra son étreinte. Le mal être de Stiles à ce moment précis était presque contagieux. Ce fut la délicatesse légendaire de Malia qui détendit l'atmosphère. Comme à son habitude, la jeune femme mit les pieds dans le plat.

- Mais vous venez de prendre une douche, non ?

Après le rougissement flamboyant de Stiles et le fou rire contagieux d'Isaac et de Scott, ce dernier repris plus sérieusement .

- Ok mon pote, j'appelle Deaton. En attendant, il y a autre chose qu'on peut faire ?
- Appeler mon père ?
- On s'en occupe. Autre chose ?
- Oui, je crois que j'ai un peu faim...
- Isaac ? Tu t'en charges ? Lydia a ramené tout ce qu'il faut.


La meute se remit en mouvement, chacun repensant ses recherches avec les nouvelles infos pendant que Isaac et Stiles s'installèrent dans la cuisine, grignotant des muffins aux myrtilles en buvant du café au lait un peu trop sucré. Ils commençaient tous les deux à prendre leurs marques, finissant le mouvement de l'autre. L'un assis sur le plan de travail, l'autre appuyé entre ses jambes. En les voyant, on aurait pu penser qu'ils faisaient ça depuis des années. Le jeune homme bavassait comme il le faisait, adolescent, tandis que le loup le regardait des étoiles plein les yeux. Isaac appuyé contre la jambe de Stiles qui le nourrissait de petits morceaux de pâtisserie. C'était presque un ballet. Ballet qui fut interrompu par l'arrivée du shérif une bonne vingtaine de minutes plus tard.

Quand Noah voulut prendre son fils dans ses bras, soulagé de le voir réveillé, il fit face à un mouvement de recul qui lui brisa le cœur. Mais Isaac lui expliqua assez rapidement la situation. C'est ainsi que Stiles se retrouva prit en sandwich entre Isaac et son père, dans un câlin étouffant et assez perturbant. Heureusement, ce moment n'eut pas le temps de devenir totalement gênant car ils furent interrompus cette fois par l'arrivée de Deaton.


Une fois tous réunis, l'ambiance devint plus sérieuse. Ils s'installèrent tous les quatre autour de la grande table de cuisine et furent rejoints par tous les membres présents. Le vétérinaire interrogea Stiles, posa des questions précises, compléta le récit par les remarques d'Isaac, de Scott, de Derek ou de Lydia. Quand arriva la question de la formule, le vétérinaire proposa l'hypnose et les services de Peter en dernier recours, ce qui soulagea tout le monde. 

MalédictionWhere stories live. Discover now