Chapitre 2 : Une héroïne ratée

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Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été fascinée par la force de mon père. À la maison, il pouvait porter notre chèvre d'un bras et le bois de la cheminé dans l'autre pendant que j'étais sur ses épaules. Et quand je le voyais à la télé, il utilisait ses muscles et ses réflexes pour gagner des match contre d'autres hommes et ramener de l'argent pour nous nourrir. Mon père est célibataire depuis que je suis bébé et nous avons grandi dans un tout petit village près de la mer. J'ai tout appris de lui et j'aimerais continuer encore aujourd'hui, à mes 20 ans, à apprendre de lui. J'avais vraiment une belle enfance, et le reste de ma vie, bien qu'un peu ennuyante, elle n'était pas bien difficile... Jusqu'à aujourd'hui.

Cela fait combien de temps que je suis allongée dans cette cabine, les mains et pieds liés ? Les secousses du bateau me donnent envie de vomir et ce n'est pas avec les rideaux qui couvrent les quelques fenêtres rondes qui nous entourent que je peux apercevoir la place du soleil dans le ciel... J'ai soif, j'ai mal, je veux rentrer chez moi.

- Madame ? Demande timidement un enfant.

Je me redresse difficilement et m'adosse contre une paroi.

- Oui ? Je réponds en cherchant du regard de quel enfant venait la voix

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- Oui ? Je réponds en cherchant du regard de quel enfant venait la voix.

- Vous allez nous sauver ?

Les dix enfants autour de moi me regardent avec une lueur d'espoir dans leurs regards. Je ne sais pas quoi leur répondre, comme eux, mes mains et pieds sont liés et je n'ai aucune idée d'où nous sommes ou encore bien, comment conduire un bateau... Mais en même temps, je ne peux pas juste abandonner comme ça.

- Oui, je suis là pour vous ramener à la maison ! Je réponds avec un sourire.

- Comment ? Demande une jeune fille.

Je regarde autour de moi à la recherche d'un objet coupant pour libérer mes poignets de la corde et aperçois quelque chose qui m'intéresse.

- Là ! Les enfants suivent mon regard. Le comptoir, il y a du metal rouillé sur tout le bord, il suffit de frotter vivement la corde dessus et elle devrait céder !

Pendant que je me défais de mes liens, les enfants me regardent avec admiration et rapidement, tout le monde est libéré de ses liens. J'en profite pour demander leurs prénoms et les inspecter rapidement pour demander si tout va bien. Même si la plupart des enfants ont des égratignures et sont en sous-poids, ils ont le sourire est leur état de santé ne semble pas en danger... Sauf pour un.

- Comment t'appelles tu ?

Le jeune garçon mal au point est allongé par terre et est recouvert d'ecchymoses. Il lève ses yeux vers moi, ouvre doucement la bouche, mais aucun mot ne sort.

- Les hommes l'ont emmené plusieurs fois dans une autre cabine, la cabine avec les lits... Me dit Sarah, la plus grande des enfants, elle a 13 ans. À chaque fois qu'il en sortait, il revenait avec des bleus et il boitait. La dernière fois c'était juste avant qu'on arrive au port de ta ville, les hommes ont dit qu'ils avaient trop utilisé son corps et qu'il était maintenant cassé...

La mer de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant