Prologue

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Je n'aurais jamais pensé un jour partir en vacances avec mon frère.
Bien évidement, nous partions enfant lorsque nos parents nous traînaient un peu partout durant les étés.
Mais depuis que nous sommes en âges de partir chacun de notre côtés, nous prenons la poudre d'escampette pour partir le plus loin possible. Une compétition s'est  alors installée entre nous. Lequel visitera le plus bel endroit ? Lequel aura la destination la plus paradisiaque ?

Nous n'avons jamais été proche lui et moi. Sept ans nous sépare et même si ça peut paraître peu, mon frère à toujours insisté pour que cela se ressente et qu'une distance s'installe entre nous. Pourquoi ? Seule sa tête de crétin le sais. Résultats, nos dimanches midi ressemblent plus à des conflits politiques que de vraies moments de tendresse entre personne de même sang.
Si j'étais un minimum au courant de sa vie lorsqu'il crechait encore à la maison étant les oreilles aux murs de la maison, lorsqu'il est partit pour la fac, je ne me donnais même plus la peine de le saluer lorsqu'il appelait.
Lorsque c'est moi qui suit partit, nos contacts ont totalement cessé.
On se croisait uniquement à Noël pour échanger des sourires polis comme le reste de la famille.

Deux étrangers de même sang.

Qu'est ce qui a changé ?

À 27 ans on pense entre intouchables, fort, vigoureux, pourtant on en mène pas large lorsqu'une grave infection du rein toque à votre porte. C'était en début d'année, juste après nouvel an à vrai dire. Et bonne année !
On a finalement du retirer un rein à mon frère après de longs mois de traitements et de lutte acharnée.
Je n'ai jamais autant vu mon frère qu'à ces moments là et même si nous ne partageons rien, je n'aurais voulu être nul part ailleurs.
Il sort à peine la tête de l'eau, ayant -selon les médecins- finit sa convalescence.
Il nous a fait une sacrée peur, je crois qu'il s'est vraiment vu passer de l'autre côté et un truc dans sa cervelle s'est remis à l'endroit et il a décidé que nous devions créer des liens.
L'idée semble pourris sur le tableau. Ok c'est mon frère, je me suis terriblement inquiétée lorsqu'il était sur ce lit d'hôpital et que le blanc des murs lui donnait un teint livide.
J'aurais été prête à passer moi aussi sur le billard si il avait fallu lui donner un rein.
Mais rattraper des années de chaos, d'ignorance... ? C'est difficile. Je n'ai jamais eu la chance de lui piquer ses jouets, je n'ai jamais pu venir le voir à ses matchs de basket, je n'ai jamais pu le couvrir quand il sortait en douce de la maison.

Tout ceci est irrécupérable. Je ne sais rien de lui excepté que son corps est désormais complet qu'à 99% et lui pareil.
Pourtant, lorsque nous avons prit tout les deux quartiers chez mes parents pour plus de commodité et qu'un soir où il n'allait vraiment pas bien, il est venu toquer à ma porte, le teint blanchâtre, ne demandant qu'à prendre des couleurs et les mains tremblantes, je n'ai pas eu le cœur de lui refuser quoique ce soit.

Il n'y a que maintenant, que je me rends compte que c'était une belle idée de merde.
Trois mois après alors que ce grand crétin est redevenu vif comme l'éclair, je ne peux m'empêcher de me haïr pour avoir approuver cette idée.

« Bien sûr Fabio ! Ce serait super ! »

Comme je suis bête ! En plus je ne prends jamais cette voix niaise.
Comment un rognon manquant a pu me pousser à accepter un mois de camping en tente avec mon frère et ses potes ?

J'ai signé pour la pire chapitre de ma vie.

Summertime Sadness (New Adult)Where stories live. Discover now