Chapitre 11

55 9 0
                                    

L'amitié est un sentiment complexe, aussi complexe que l'amour où à un moment, la confusion s'installe. Cette ligne à ne pas franchir est malheureusement franchit. On s'abandonne à ce sentiment si doux et pourtant si sybillin.

Il n'y a qu'un pas de l'amitié à l'amour.

J'avais déjà fait ce pas sans m'en apercevoir.

Je ne voulais pas l'aimer, pas ainsi.

Je pris une profonde inspiration en les dévisageant.

Leur interrogatoire me mit sur la défensive.

-"Peut-être parce qu'ils découvriront le pot aux roses, " déduit ma conscience.

Était-ce si aisé de lire en moi alors?

J'avais toujours démontré une certaine insouciance à leur côté. Certes, cette lancinante douleur nouait mon coeur à chaque fois où je les côtoyais, toutefois, je demeurais ferme sur mes résolutions et restais amicale.

Néanmoins, je demeurais humaine. J'avais mes limites et le tumulte de sentiments d'où je me noyais finissait par me submerger.

Certes, j'étais heureuse de voir Sebastian épanoui mais j'étais triste car je n'étais pas celle qui allait partager sa vie.

J'étais jalouse d'elle, de la vie que j'avais autrefois désiré.

J'étais perdue par les sentiments incohérents qui m'assaillaient.

Pourtant, à aucun moment, je voulus leur malheur.

Comment pouvait-elle admettre  de but en blanc que j'étais responsable?

-"Comment.. "

Je ne pus continuer. Leur interrogatoire me mit mal à l'aise.

Leurs regards transperçaient mon âme, tentant vainement de dévoiler l'abominable vérité.

Mes jambes semblaient en cotons.

Mes forces m'abandonnaient sous leurs yeux avides de réponse qui brûlait mes lèvres.

Fièrement, je relevais la tête, les lorgnant longuement.

-"Si je le suis. J'aime Sebastian, " leur avouais-je.

Enfin, ma confession fut exposée au grand jour.

Ses trois mots sortirent finalement de ma bouche.

J'étais comme délivrée d'un énorme fardeau.

Cela me parut si facile néanmoins désormais, la seule question qui se jouait indéfiniment dans ma tête fut quel allait en être le prix de cette subite déclaration.

Un ange passa après mon aveu.

Je ne dis rien, ne faisant que les scruter.

Sebastian me fixait, la bouche entrouverte. Ses yeux de saphirs  luisaient tellement d'émotions que je finis par me rattraper, sachant du tréfonds de mon âme que c'était le mieux à faire.

Admettre mes sentiments ou les renier.

Il n'y avait que ces deux options à ma portée.

À quoi bon les torturer en les dévoilant l'interdit?

J'aime Sebastian.

C'était indéniable.

Néanmoins, mon amour n'était pas réciproque.

Une plaie béante avait remplacé mon coeur mais une plaie finit toujours par se cicatriser, peut importe le temps que cela prendrait.

-"J'aime Sebastian, Clara, " lui admis-je, sérieusement. "C'est mon meilleur ami. Nous avons grandi ensemble que je dirais plutôt que nous sommes frère et soeur. "

In Another Life (En Réécriture) Where stories live. Discover now