㋡ 20. Bienvenue dans l'vaisseau

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Je suis beaucoup trop content.
Un condensé de presque tous mes potes dans le même appart. Des bouteilles entières de Subrowka. La fierté de Flav. Les p'tites tapes derrière l'épaule des gars du panama. Alpha et compagnie qui passent en coup de vent. Les blagues déstressantes d'Yvick. Le p'tit discours de Louison qui m'a fait me rendre compte que j'en ai fait du chemin pour en arriver là. Et puis ce regard. Ce regard chaleureux et presque admiratif émanant des yeux de Lizzie.
Que demandez de plus pour fêter la sortie de mon projet ?

Anis — ouais les gars, il est 23:59, ça serait pas l'heure d'un décompte pour Platinium wesh ?

Ah. Ça va être gênant mais vas-y, ce n'est pas tous les jours qu'on offre une partie de nous à toutes les oreilles qui le souhaiteront et qu'on concrétise notre travail. Donc je vais gentiment accepter le gêne.

« EH POUR POLAK ALLER ALLER » qu'on me repose à terre eh !

Trente mars deux milles dix-huit 00:00.
À nous deux.

Je ne peux plus respirer c'est bon, c'est acté. Des bras me prennent de partout, mon bigo peut même pas se mettre en veille tellement je reçois de messages, des voix me sollicitent de tous les endroits de la pièce. C'est donc ça être soutenu dans ce qu'on fait ? Eh bah c'est pète sa mère.

Aladin va bien manger son seum demain quand il va devoir enlever tous les confettis. Tous les petits dragées de papier qui cassent bien les couilles lorsqu'il faut aller les enlever de sous les meubles. Force à lui, on est grave pas en blessem.

Je vois alors la brune au loin, sirotant son verre de punch. Elle n'est pas encore venue me voir pour me féliciter de la sortie de Platininum. Je ne vais pas m'empêcher de la rejoindre maintenant que j'ai repéré où elle est.

Je m'approche vivement, passe mon bras derrière ses épaules et m'approche de son oreille. Avec tout le bruit, elle ne m'entendra pas sinon.

— je veux rien savoir demain t'as écouté les dix-sept morceaux en entier et tu me les réciteras comme une poésie

Elle pouffe de rire en tordant son cou. Ses cheveux viennent chatouiller mon visage. Je les enlève donc de là et les replace où ils étaient. J'ai bien sûr eu le droit à leur odeur. Un plaisir. Bon faut se reprendre.

Lizzie — tu te rends compte PLK ? C'est toi qui nous fait manger Gucci cette fois-ci, j'ai trop hâte ! Déjà de ce que j'entends dans les enceintes je valide si fort, s'enthousiasme-t-elle

Je décide alors de calquer ma voix à mon son qui résonne dans tout l'appartement en lâchant ses épaules et passant devant elle quand je me rends compte duquel il s'agit.
C'est de la provocation de lui chanter Copine ? De toute façon, elle m'a bien inspiré pour l'écrire. Donc bon. Soyons provoquant.

Alors qu'elle s'offusque encore du « la copine est bonne », j'accentue sur le mot « fraîche » et penche ma tête tout en haussant les épaules sur le « pas belle » pour bien montrer l'absurdité qu'elle pense ça d'elle.
Ma voix se fond dans la masse, s'appose à celles de mes gars et du brouhaha général mais mes paroles sont clairement adressées qu'à une seule et unique personne. Celle qui tente de répondre par des expressions de visage bancales aux phrases que je lui lance. Et personne d'autre.

Ses yeux sont écarquillés et elle ne contrôle plus son sourire qui trahît son gêne. Je suis sûre que ses pommettes lui sont douloureuses tellement elle sourit.

[pause]ᴘʀᴏᴍɪᴇń śᴡɪᴀᴛłᴀ-PLKWhere stories live. Discover now