Partie 22 - La réciprocité.

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« Voilà... Je te mets la gaze, comme ça ça cicatrisera plus vite. Et ça t'empêchera de toucher ton cou et de te gratter. »

Aurélien hocha la tête en compréhension et il sourit doucement, les yeux rivés sur ce dernier. Matthieu était en train de s'occuper de lui, le plus jeune assis sur son lit adossé à la tête de celui-ci et se laissant faire docilement. Son ami était médecin après tout alors c'était lui qui pouvait le soigner le mieux. Matthieu avait déjà appliqué un petit pansement sur le sourcil gauche du plus jeune, celui-ci s'étant ouvert à cet endroit lorsqu'il était tombé emporté par sa chute. Il sentit Claude lui presser doucement l'épaule et il se retourna pour lui sourire doucement. Ce dernier hocha la tête, puis s'en alla suivi par Ablaye, ses deux amis quittant la chambre d'Aurélien. Matthieu souhaita une bonne nuit à ce dernier, puis lui sourit en se tournant vers lui avant de s'en aller à son tour. Il était avancé dans la nuit à présent, et il fallait qu'ils laissent le plus jeune dormir. Enfin... pas lui. Lui, il voulait rester. Et il savait qu'Aurélien le voulait aussi, il le lui avait dit quand il était blotti dans ses bras. Aurélien lui lança un petit regard timide quand ils ne furent plus que tous les deux dans sa chambre et il vint fermer la porte derrière lui avant de venir le rejoindre, un petit sourire sur les lèvres.

« Tu me montres ? demanda-t-il gentiment au plus jeune qui le regardait d'un air attentif se rapprocher de lui et il s'assit sur le rebord de son lit.

— La gaze...? Matthieu a dit que ça risquait de me gratter... Que pour le moment c'était rouge, mais que ça allait vite devenir noir, et que peut-être même ma peau allait tomber. Comme quand on se brûle...

— Je sais, Aurél. Je l'ai entendu, murmura-t-il en lui offrant un petit sourire.

— C'est... horrible, hein ? répondit Aurélien en baissant la tête et il secoua la sienne, venant placer sa main sous son menton.

— Non, regarde-moi... Ce n'est pas horrible. Parce que ça prouve une chose au moins : que tu es en vie. Et c'est le principal, ça. »

Aurélien lui jeta un petit regard timide et il porta sa main à sa joue pour la lui caresser avec tendresse :

« Qu'est-ce qu'il t'a fait là-dedans ? Est-ce que tu te sens... d'en parler ? De m'expliquer ?

— Il... m'a branché à plein de câbles. Mais comme ça faisait longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds en-dessous... dans le labo... il était ralenti. Le temps de retrouver tout ce dont il avait besoin... Il voulait examiner l'activité... l'activité de mon cerveau... Il a dit qu'il voulait voir si j'étais capable d'utiliser mes facultés à nouveau. Après tout ce temps d'inaction... Il m'a fait mal, c'était comme des électrochocs... Et j'avais peur, il ne m'a pratiquement jamais enlevé les tissus de devant les yeux et la bouche... Les sangles, jamais... Et... Guillaume, où est-ce qu'il est ?

— Qui ça ? demanda-t-il, véritablement surpris par la question d'Aurélien.

— Julien. On s'en est sortis, oui, mais lui où c'est qu'il est ?

— Ah, lui... Ce salaud ne te fera plus de mal, Aurél.

— Comment ça ? Comment tu peux en être aussi sûr ? Est-ce que... vous l'avez arrêté...? lui demanda Aurélien en fronçant légèrement les sourcils et il secoua la tête doucement.

— Non, mon chat. C'est toi qui l'a arrêté. Il a tout simplement... pas survécu à la chute. Quand tu l'as laissé tomber quand je t'ai supplié d'arrêter alors que tu le faisais léviter dans les airs.

— Je l'ai... tué ? balbutia le plus jeune alors qu'il caressait tendrement sa joue et il le vit alors lui jeter un regard effrayé. Encore ? J'ai encore tué quelqu'un ? Je suis un meurtrier...

Fiction OrelxGringe - Asile. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant