Chapitre 9 : Les premières semaines

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Nous marchions depuis plus de deux semaines maintenant. Nous avions quitté la forêt et nous déplacions à travers les plaines. Je voyais parfois Ikar nous survoler, me rassurant sur notre sécurité. Les hobbits discutaient joyeusement comme si nous étions partis pour une simple randonnée.

Il y a quelques jours, Pippin vint marcher à côté de moi en affichant un air de profonde réflexion.

- Que vous arrive-t-il Pippin ?

Il m'observa quelques seconde avant de parler.

- Dame Isidore, puis-je vous poser une question ?

Je lui jetais un regard en coin en acquiesçant.

- Que vous est-il arrivé à l'œil ?

Malgré le ton innocent avec lequel il a posé la question, je senti ma respiration se couper tandis que je posais mes doigts sur la cicatrice. Sam arriva en courant pour bousculer Pippin en le réprimandant du regard.

- Veillez l'excuser Madame. Il est totalement impoli !

Toutes les conversations s'étaient arrêtées. Apparemment la compagnie était intéressée par la réponse. Je fermais les yeux quelques instants avant de parler, d'une voix que je voulais assurée.

- Vous savez Pippin, toutes les questions ne sont pas bonnes à poser...

Je le regardais dans les yeux en plissant les miens.

- Mais...

Je pris une voix grondante en me rapprochant de lui.

- Si vous me le demandez, je vais devoir vous raconter comment cet horrible dragon a bien failli me tuer !

Le regard de Pippin passa du regret à l'excitation en quelques secondes tandis qu'il s'adressait à Sam, un air vainqueur.

- Tu vois que j'ai bien fait de demander ! Dame Isidore a combattue un dragon ! Cette histoire promet d'être merveilleuse !

Je vis les autres membres de la compagnie se lancer quelques regards. Tous avaient bien comprit que cela n'était pas la vérité, mais ce qui importait le plus était que le plus crédule croît en mon histoire pour que l'on ne me pose plus cette question. Depuis, personne ne refit de commentaire sur mon apparence.

Boromir s'était légèrement adoucis à mon égard depuis que j'avais empêché Pippin de manger des baies empoisonnées. Plus engageant, il venait parfois se joindre à moi quand je discutais avec les hobbits. Nous descendions vers le sud en passant par les collines rocheuses lorsque nous nous arrêtions afin de faire une pause. Sam alluma un feu tandis que Gimli et Gandalf fumaient quelques rochers plus hauts non loin de Frodon. Aragorn et Legolas étaient plus en aval discutant calmement, le regard sur l'horizon. Moi je m'installais sur un rocher profitant du paysage s'étendant à nos pieds. Boromir proposa à Merry et Pippin de s'entraîner au maniement de l'épée en attendant l'heure du repas. Je les observai quelques minutes. Leur volonté d'essayer de mettre Boromir à terre était amusante. Merry finit par s'approcher de moi, essoufflé.

- Dame Isidore, voudriez-vous vous joindre à nous ?

Mon sourire se figea tandis que je jetais un œil aux garçons ayant toujours l'épée en main. Je m'apprêtai à décliner l'offre lorsque Boromir croisa mon regard. Il eut quelques secondes d'hésitation avant de me faire signe d'approcher.

- Venez Dame Isidore. Notre ami a raison de vous le proposer.

Je me levai, hésitante. Je finis par enlever ma cape et dégainer mon épée. L'homme du Gondor m'observa quelques instants.

- Vous prenez votre épée dans le bon sens, c'est déjà un bon point. Je vais essayer de vous attaquer afin de voir votre défense.

J'haussai un sourcil devant son air paternaliste. Cela me motiva pour lui mettre une raclée et peut-être stopper ces sarcasmes. Je le laissai approcher et faire un mouvement simple que je parais facilement. Je profitai de sa garde basse pour lui mettre un coup avec le plat de mon épée contre sa cuisse. Il recula d'un bond, surprit. Je lui souris en lui faisant signe de venir. Il s'élança, un peu plus sûr de lui. Nos épées s'entrechoquèrent tandis que nous enchaînons les parades. D'abord surpris, Boromir sourit finalement avant de se laisser guider pour un vrai entrainement. Il ne retint plus ses coups et très vite, ma respiration accéléra. Je sentis des regards nous observer tandis que nous échangions des coups de plus en plus rapides. Ne me sentant plus en état de continuer longtemps, je fis mine d'être blessée. Je jetais un coup d'œil aux hobbits, leur faisant signe d'attaquer. Boromir s'approcha de moi, soucieux.

Les périples d'une guérisseuse - Tome 1Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin