𝑻𝒉𝒆 𝒇𝒓𝒆𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒄𝒆...

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Elle avait ce regard, ce regard vide, observant la pluie depuis sa fenêtre.

La pluie.

Qu'est-ce qu'elle aimait la pluie. Cela lui rappelait son père qui la faisait toujours danser sous la pluie.

Sa mère ne voulait jamais car à chaque fois qu'elle rentrait à la maison, c'était avec le nez qui coulait puis avec un rhume dans les deux jours suivants...

Mais aujourd'hui, tout était différent. Elle était une adulte et habitait seule.

Elle s'ennuyait, seule.

Enfin, elle ne l'était pas vraiment, son chat lui tenait compagnie. Mais on ne pouvait pas dire qu'ils aient de très grandes conversations ensemble...

En somme, en ce jour pluvieux, elle s'ennuyait. Et quiconque s'était déjà trouvé dans cet ennui, savait que le cerveau ne possédait que son imagination pour combler le temps...

Alors elle imaginait sa vie, pensait à ses problèmes, ses sentiments. Quelle ironie quand on savait que ces sentiments étaient la source de nombreux de ses problèmes.

Que tout cela était pathétique...

Elle, qui était censée être forte, celle qui ne se préoccupait jamais des hommes. Et bien, cette « elle » était tombée amoureuse.

En y réfléchissant, elle se détestait d'être tombée amoureuse. Amoureuse de lui.

Non seulement cet homme ne la voyait que comme une amie, mais surtout, ses sentiments l'éloignaient de lui. Parce qu'elle se devait de se protéger. Qu'importait ce qu'elle ressentait, elle avait décidé de s'éloigner de cet homme.

Cet homme, son ami. Son amour...

Elle savait que ce n'était pas de sa faute, les sentiments, ça ne se contrôlait pas. Pourtant, elle regrettait. Elle regrettait de l'avoir laissé entrer autant dans se vie. Regrettait toutes les confidences qu'elle lui avait faites.

Elle regrettait de l'avoir fait entrer dans son cœur, car désormais, elle n'arrivait plus à l'en faire sortir. De son cœur et de ses pensées.

Si seulement elle avait continué de faire semblant, de se voiler la face, de ne pas s'avouer à elle-même ce qu'elle ressentait...

Mais avec des « si », on pourrait changer le monde, changer nos vies ou changer les fins de nos films préférés...

Cependant les faits étaient là : elle était seule, s'ennuyait, ressassait le passé et la fin d'Avengers Endgame l'avait tuée de tristesse...

En pensant à sa vie, à la solitude qui l'emplissait, une larme solitaire coula le long de sa joue. Elle n'aimait pas pleurer. C'était un signe de faiblesse.

Mais en voyant les innombrables gouttes de pluie par sa fenêtre, cela lui donna une idée. Elle repensa à son père, puis à cette larme qui s'était échouée sur sa main.

Et elle sorti.

Sans veste, elle se laissa s'imprégner de la pluie. Son père lui disait toujours que la pluie représentait les larmes des anges au ciel, qui pleuraient de tristesse face au sort de l'Homme.

Elle aimait croire à cette légende, elle aimait se dire qu'au moins une personne, là-haut, dans le ciel, savait ce qu'elle traversait et pleurait avec elle.

Ces larmes angéliques trempèrent tout son être mais elle s'en fichait, au contraire, cela la réconfortait.

Et elle se mit à danser.

Elle avait froid, allait sûrement tomber malade mais encore une fois, cela l'importait peu.

Elle était bien, là, sous la pluie, dansant comme si rien ni personne ne pouvait l'atteindre.

Ses voisins pouvaient bien la penser folle, elle ne s'en souciait pas. Parce qu'elle se sentait bien.

Libre.

Elle se sentait libre. Nostalgique. En paix avec les anges.

Elle avait comme l'impression que tous ses problèmes partaient en même temps que les gouttes de pluie perlaient de tout son être pour atterrir sur le sol.

Et elle dansa, encore et encore, riant jusqu'aux éclats de sa soudaine liberté, ses larmes coulant désormais à flot et se confondant avec la pluie.

Elle savait que cela n'allait pas faire disparaitre ses problèmes mais le temps de quelques instants, pouvoir se sentir libérée, seule au monde, n'était-ce pas, la meilleure des sensations ?...


𝑱𝒖𝒔𝒕 𝒎𝒆 - 𝒖𝒏 𝒄𝒊𝒆𝒍 𝒅𝒆 𝒃𝒂𝒏𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆' - Where stories live. Discover now