Chapitre 11: Le défi

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  Yuko fut rapatriée en catastrophe au laboratoire du café Mew Mew. Shiharu, telle une mère de famille veillant sur ses enfants, avait pris les devants en appelant tous les établissements scolaires de ses amies afin de les prévenir de leur absence. Les autres restaient tendues, ignorant tout ce qui pouvait se passer autour d’elles. Et surtout Kaoru.
  Alexis et Caleb avaient été plus que surpris de les trouver toutes les cinq présentes à cette heure-ci alors qu’elles avaient cours. Mais en apprenant la situation, Caleb avait contacté Sardon - qui travaillait dans son cabinet médical - sans perdre une seconde de plus. Le cyniclon avait laissé tomber tous ses rendez-vous, préparé rapidement sa mallette contenant le nécessaire de soins, avant de se téléporter au café pour s’occuper de sa patiente. 
  “Je vais devoir agir vite, dit-il après avoir fini de l’ausculter. Les crochets étaient empoisonnés.”
  Kaoru pâlit, c’était plus que mauvais signe… son oncle ne masquait en tout cas pas la vérité. Ce dernier sortit alors de sa mallette une étrange sphère de la taille d’un ballon de basket. Il appuya sur un bouton dissimulé sur cette dernière. Cela eut pour effet de déployer une capsule suffisamment grande pour accueillir un humain allongé. Sardon installa Yuko dedans, puis referma une vitre qui empêchait Kaoru de tenir la main de sa meilleure amie. 
  “Ne t’en fais pas, la rassura le cyniclon, ceci est une capsule créée par mon peuple, la technologie avancée que nous possédons nous permet de guérir la majorité des blessures graves, si la personne est mise à temps dedans. Habituellement, je ne l’utilise qu’en dernier recours, mais je ne peux pas laisser une des Mew Mew mourir.”
  Kaoru songea à Gin et aux blessures qu’elle lui avait infligées: il ne semblait pas posséder une telle machine, lui… mais bientôt, ses petits copains et lui en auraient besoin, foi de Kaoru! Ils pouvaient la blesser, la piétiner, l’insulter, lui faire subir tous les malheurs du monde… mais ils n’avaient en aucun droit la permission de faire du mal à ses amies. Quand elle le reverrait, elle lui ferait payer… 
  La machine étant allumée, Yuko se retrouvait entourée d’une douce lumière bleutée, qui parut quasiment immédiatement refermer ses blessures. Sardon les prévint cependant: elle devrait rester dans cette machine jusqu’au soir, afin d’être entièrement reposée. 

  Ses amies retournèrent au compte-gouttes en cours, mais Kaoru ne bougea pas de sa place. Tant pis si ses parents lui faisaient une remarque s’ils découvraient qu’elle n’avait pas été au lycée. Elle refusait d’abandonner sa meilleure amie dans cet état-là. Car Yuko était la personne la plus chère à ses yeux. Toutes deux s’étaient immédiatement bien entendues à l’école primaire, et leur amitié était apparue comme une évidence à leurs yeux. Kaoru défendait Yuko de ceux qui l’embêtaient, tandis que sa meilleure amie l’aidait à mieux comprendre en cours. Elles étaient inséparables, et jamais personne ne les avait vues se disputer. La demi-cyniclon chérissait de toute son âme cette amitié, et même si elle lui cachait de lourds secrets, elle espérait bien qu’un jour, elle pourrait tout lui dire sans avoir peur.  

  Le soir, Yuko ouvrit les yeux. Au départ, en étant enfermée dans cette capsule, elle prit peur, puis se calma bien vite en voyant Kaoru à ses côtés, un sourire soulagé sur les lèvres. Cette dernière se chargea d’ailleurs de la libérer de sa prison de verre, rassurée de voir que la jeune fille aux cheveux châtains n’avait plus aucune trace de morsure. Elle la serra contre elle, consciente que si elle l’avait perdue, elle s’en serait voulu à vie.
  “C’est bon, tout va bien, la rassura Kaoru, tu as été soignée par Sardon.
- Par le cyniclon? demanda Yuko d’une voix peu sereine. 
- Oui, mais il valait mieux, il connaît des moyens plus rapides que nous pour nous guérir. Je sais que tu ne lui fais pas confiance, mais moi si, et je ne pouvais pas te laisser dans cet état-là alors que tu aurais pu mourir!”
  La voix emplie d’émotion, la jeune fille aux cheveux blancs resserra son étreinte avec sa meilleure amie, qui la laissa faire. Celle-ci, se sentant encore fatiguée, dut cependant bien reconnaître que sans l’aide de Sardon, elle aurait risqué sa vie… elle frissonna, songeant qu’être une Mew Mew avait aussi son lot de risques à affronter… elle se devait de devenir plus forte, pour ne plus jamais se retrouver dans une telle situation, et pour ne plus inquiéter ses camarades. 
  Si une chose pouvait être obscure pour les cinq super-héroïnes, maintenant, elle ne l’était plus: les cyniclons voulaient leur mort, et étaient prêts à tout pour parvenir à leurs fins. 

Mew Mew Power: New GenerationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant