Chapitre 31 : Tristesse

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Bonjour à toutes et à tous. Encore une fois je n'ai pas pu tenir ma promesse et vous offrir des chapitres réguliers. J'en suis désolée. Mais comme je vous l'avez dit précédemment, j'aime profondément cette histoire, j'y suis très attachée et je ne l'abandonnerai jamais.
Le chapitre que je publie aujourd'hui, le 31, je l'ai pratiquement fini il y a de ça plusieurs mois. Mais je n'ai pas réussi à le boucler et à le publier. Aujourd'hui, j'ai enfin pu y mettre un point final. J'espère de tout coeur qu'il vous plaira, il ne transpire pas l'humour et la bonne humeur mais comme vous le savez la guerre approche ! Le prochain chapitre sera plus léger :)

À nouveau, je m'excuse pour les retards de publication et vous remercie du fond du cœur d'être toujours là et de me lire.

Pleins de câlins virtuels ~

Moon
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    Minerva McGonagall ne s'était jamais sentie aussi seule qu'aujourd'hui depuis la mort de son cher Elphinstone. Le moment qu'elle avait tant redouté était arrivé et elle n'y pouvait rien. Elle avait été obligée de renvoyer les enfants chez eux en urgence, Poudlard n'était plus un endroit sûr. Assise devant une tasse de thé qu'elle sirotait sans aucune envie, elle se demandait tristement si elle reverrait un jour l'école si chère à ses yeux telle qu'elle l'avait toujours connue : débordante de vie. Le temps allait être long, et le chahut de ses élèves lui manquait déjà.
Deux coups brefs se firent entendre, puis la porte s'ouvrit laissant place au concierge de Poudlard.
- " J'ai vérifié toutes les salles de classe et les dortoirs." dit-il de sa voix croassante.
- " Très bien, merci Argus." Elle se tut un instant puis de son index réajusta ses lunettes. "Vous devriez partir vous aussi." ajouta-t-elle d'un ton grave.
- " Miss Teigne et moi n'avons nulle part où aller" protesta le cracmol en grimassant.
- " Et bien croyez moi, vous serez plus en sécurité nulle part qu'à Poudlard"
Le concierge se contenta de plisser le nez avant de sortir de la salle où se tenait habituellement le cours de métamorphose.
La professeure sortit à son tour de sa classe et prit la direction du bureau d'Albus Dumbledore. Dehors, le ciel était couvert de nuages gris et l'orage menaçait d'éclater à tout moment. Elle se hâta, sa course rythmée par l'écho de ses pas résonnant dans les couloirs vides de l'école. Elle jeta un œil furtif  à l'une des fenêtres tout en continuant son chemin et se dit que ce temps ne faisait qu'accentuer l'ambiance sinistre que Poudlard dégageait aujourd'hui. Arrivée devant la gargouille qui gardait la pièce, elle prononça le mot de passe :
- " Éclair au caramel"
La statue s'anima alors pour laisser place à l'escalier en colimaçon. Minerva monta alors les marches puis ouvrit la porte en chêne ornée d'un heurtoir en forme de griffon. Elle entra puis s'avança vers le bureau du directeur. C'était un énorme bureau en bois sculpté avec des pieds en forme de serres. Elle tira la chaise du bureau puis s'y installa en soupirant. Elle ne soupirait pas de fatigue, non, mais bien de colère. Oui, Minerva était en colère, car cela faisait des mois qu'elle tentait de faire entendre raison au ministère, en vain. " Il n'y a rien à craindre " "Si un danger planait sur notre monde, le ministère serait le premier au courant !" "C'est encore une élucubration de ce vieux fou d'Albus Dumbledore !" étaient entre autres les réponses qu'elle avait pu obtenir. Pourtant, les allers et venues des mangemorts aux alentours de l'école étaient eux bel et bien réels. Soit le ministère de la magie était corrompu, soit ils se voilaient tous la face. Et dans les deux cas, le seul moyen de protéger ses élèves avait été de les renvoyer chez eux puisqu'aucune mesure de protection n'avait été prise par le gouvernement sorcier.
Un crépitement provenant de la cheminée sortit la professeure de métamorphose de ses pensées. Elle se tourna alors vers la source du crépitement et aperçut avec surprise la tête d'Albus Dumbledore au milieu de flammes vertes.
- "Bonjour Minerva"
- "Albus ! Tout va bien ?" demanda-t-elle en se hâtant vers la cheminée.
- "J'aurais aimé mon amie, j'aurais aimé..." Sa voix trahissait son épuisement.
- "Que se passe-t-il ?"
- "Le fils de Firenze est gravement blessé, quelqu'un lui a tiré dessus d'une flèche, tout près d'ici."
- "Par Merlin..." souffla-t-elle en posant une main tremblante sur sa bouche.
- "Nous ne sommes plus en sécurité Minerva, nous devons donc malheureusement quitter cet endroit." Il réajusta ses lunettes d'un geste las, puis poursuivit. " Je dois repartir, je vous contacterai prochainement."
- "Entendu"
Le vieux sorcier esquissa un sourire amical à Minerva McGonagall.
- "Albus !" L'image du visage de Dumbledore qui avait commencé à s'estomper peu à peu réapparu. - - - - -"Comment va-t-il ?"
- "Pas très bien, j'en ai bien peur..."
Albus lança un dernier regard bienveillant à son amie de longue date, puis lui adressa un "Prenez soin de vous Minerva" avant de disparaître dans les flammes vertes de la cheminée. L'air inquiet, elle retourna s'asseoir au bureau. Albus avait l'air si préoccupé et pressé, se dit-elle, qu'elle n'avait même pas eu le temps de le prévenir qu'elle avait dû congédier tous les élèves de Poudlard. Il lui avait confié l'entière responsabilité de l'école et si elle avait jugé bon de renvoyer les élèves chez eux, personne ne pouvait s'y opposer. Elle pensa aux mots qu'avait prononcé Dumbledore juste avant de partir. " Je vous confie Poudlard. Jusqu'à mon retour, toutes les décisions concernant notre école vous reviennent. Vous avez, comme on dit, les pleins pouvoirs. Je ne me fais aucun souci quant à la gestion de notre chère école, elle est entre de bonnes mains." Ces quelques paroles l'avaient empli de fierté, et même si aujourd'hui, plus aucun élève ne se trouve ici, elle sait au fond de son cœur qu'un jour Poudlard retrouvera sa splendeur. Ce climat de peur et d'angoisse finira par se dissiper grâce au courage de l'Ordre. Elle priait très fort pour que toutes et tous survivent et reviennent déambuler dans les couloirs de Poudlard. En pensant à l'Ordre, son esprit dériva sur la terrible nouvelle que lui avait annoncée à l'instant  Albus Dumbledore. Ce pauvre enfant centaure, elle n'avait jamais eu l'occasion de le rencontrer mais elle pouvait sans peine imaginer à quel point la situation devait être douloureuse pour Firenze. "Quelle mauvaise journée" souffla-t-elle en regardant le ciel gris à travers la grande fenêtre qui donnait sur le lac. Elle avait besoin d'un remontant. Minerva se leva alors pour se diriger vers la réserve d'alcools du directeur. Elle se servi un fond d'Hydromel puis d'un léger mouvement circulaire, le fit tournoyer sur les parois du verre. L'alcool libéra alors ses effluves aux notes de miel. Mais avant même que le liquide ambré n'atteigne ses lèvres, un bruit d'explosion retentit, puis un deuxième aussitôt. La porte de la pièce vola alors en éclat en même temps que le verre qui glissa de ses mains. Deux hommes encapuchonnés apparurent alors dans l'entrée. Minerva saisit aussitôt sa baguette et mit en joug les deux intrus.
- " Qui êtes vous !?"
L'un des deux hommes retira sa capuche en riant d'un air bête.
- " Mr Goyle...? Mais...que faites-vous ici ? Les élèves ont étés renvoyés chez eux"
- " Minerva, c'est pour vous que nous sommes là" répondit le deuxième homme en essuyant son visage de la pluie. Il retira à son tour sa capuche en dévoilant ses longs cheveux blonds.
- " Lucius Malfoy...que...je ne comprends pas..."
Sans attendre, Goyle lança un endoloris à la professeure de métamorphose qui esquiva en se jetant sous le bureau.
- " Goyle ! Espèce d'imbécile ! C'est à moi de la tuer !"
- " On peut bien s'amuser un peu avant"
-"Boucle-la ! Tu n'es là que pour vérifier si je mène à bien ma mission alors reste en dehors de tout ça ou c'est toi que j'exécute !"
Depuis sa cachette de fortune, Minerva réfléchissait à toute allure. Elle n'y comprenait rien, ou plutôt si, elle avait très bien compris ce qu'il se passait. Malfoy, fidèle à lui-même, les avait trahis. Ils n'auraient jamais dû lui faire confiance. Il fallait absolument qu'elle s'en sorte pour prévenir les autres.
- "Minerva s'il vous plait sortez d'ici, vous savez comme moi qu'il vous est impossible de vous enfuir, vous êtes coincée."
En prononçant ces mots, Lucius se décala lentement vers la droite de sorte à ce que Minerva soit dans son champ de vision. Une fois près du bureau, il tendit sa baguette en direction de la sorcière qui croisa son regard. Ils se regardèrent pendant une seconde qui parut durer une éternité, puis, le blond la désarma puis cria les deux mots maudits. Un éclair vert jaillit alors de sa baguette et la sorcière s'effondra dans un bruit sourd. Goyle arriva en trottinant près du corps, vérifia si le cœur de la victime battait toujours, puis satisfait du contraire, regarda Lucius en souriant.
- "Rentrons annoncer la bonne nouvelle au maître"
Le blond jeta un regard plein de dégoût à son compagnon puis remit sa capuche.
- "Allons-y"
Et les deux sorciers repartirent aussi vite qu'ils étaient arrivés. Un lourd silence prit alors place dans la grande pièce. Seul le bruit des gouttes de pluie s'écrasant sur les vitres et quelques bourdonnements et autres sons propres au bureau de Dumbledore se faisaient parfois entendre ici et là. Dehors, il pleuvait de plus en plus fort. Soudain, un cliquetis métallique vint briser le calme qui s'était installé plus tôt. Une fenêtre s'ouvrit alors de l'extérieur et des bruits de pas, de chaussures mouillées plus précisément s'élevèrent dans la pièce. Un homme s'approcha alors du corps sans vie de la professeure de métamorphose, la souleva, ressortit par la fenêtre puis sauta sur le dos de ce qui semblait être un sombral. Ils disparurent alors dans les nuages gris, à travers les éclairs et le grondement du tonnerre.

Le remèdeWhere stories live. Discover now