Chapitre 4

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Eliana était tout aussi perturbée que le mafieu.

Elle se leva et jeta un œil à l'horloge qui était au mur en face d'elle. Il s'affichait treize heures.

Elle avait beaucoup dormi. Constata-t-elle.

Elle se dirigea vers la première porte qu'elle vit et par chance tomba sur la salle de bain.

Elle pénétra celle-ci et y trouva des produits pour femme.
Pas encore utilisée.

Ça devait être l'homme au regard perçant qui le lui avait fait apporter.

Il y avait aussi une majestueuse baignoire.

Elle décida d'opter pour le bain.

- Ça fait des lustres que je n'en ai pas pris. Se dit-elle.

Elle prépara son bain et s'y plongeait pour un long moment de détente.

Elle grimaça à cause de ses blessures et ferma les yeux pour profiter de ce bain.

  ********

Sergio était assis dans son fauteuil, tel un roi faisant face à son peuple.

- Cette fille va te faire perdre la tête mio fratello.

- Hum.

- Moi, je pense que tu fais mal de la garder ici, tes colocataires sont...

- Quoi ? Timbrés ? Fou ?

- Oui, ce sont les mots exacts.

Il regarda son frère d'arme en prenant une gorgée de ce liquide ambrée.

- Mon instinct me dit que si je la laisse partir, je vais les regretter Alejandro et tu sais que j'écoute toujours mon instinct.

- Si tu le dis, je ne serai que spectateur de ce drame à l'eau de rose.

Sergio lui jeta un regard noir et Alejandro se leva tout sourire en quittant le bureau, laissant ce mâle avec ses tourments.

********

Eliana avait terminé son bain. Elle était désormais très détendue.

Elle sortit et enfila la robe rouge Bordeaux posé sur le lit.

Ça devrait être Paola, la tante de Sergio. Se dit-elle.

À présent prête, elle partit vers la porte, l'ouvrit et passa sa tête avant de sortir complètement de la chambre.

Elle se retrouva dans un long couloir. Décoré comme un château du XVIe siècle, ce manoir était très fascinant et elle n'avait encore rien vu.

- J'imagine le salon, il doit être gigantesque. Chuchota-t-elle.

Elle continua jusqu'à ce qu'elle heurte quelque chose.

Ou plutôt quelqu'un. Se dit-elle en observant ce gaillard devant elle.

Les cheveux mélangés, des tatouages tout le long de ses avant-bras. Elle soupçonnait qu'il y en avait encore caché sous cette chemise noire. Le regard perçant, les sourcils froncés, il la détaillait tellement qu'elle en était gêné.

Elle se sentit comme une biche prise dans les fards d'un véhicule.

- Euh bon... bonjour.

- Alors c'est toi, le petit agneau recueilli, pas le grand méchant loup. Dit-il en se rapprochant un peu plus d'elle.

- Je...

- Oh quel horrible gentleman, je fais. Enchantée mademoiselle, moi, c'est Alejandro Pera, bras droit du grand méchant loup et vous ? Dit-il en se penchant pour que leur visage soit à la même hauteur.

- Euh...

Cet homme aux airs taquin avait tout l'air d'un mafieux sorti d'un film.

- Eli...

Elle se fit interrompre par Paola qui arrivait derrière Alejandro un brin épuisée.

- Oh ma chérie, je t'ai cherché partout. Déclare-t-elle en contournant Alejandro comme s'il était un meuble.

- Nonna, je suis triste là. Je suis invisible maintenant ?

Elle se retourna et le tapa derrière la tête. Ce qui lui fit arracher une grimace, feintant avoir mal.

- Je te l'ai toujours dit, je ne suis pas ta nonna. Je suis encore assez jeune, ne me vieillit pas idiota.

Eliana se retenu de rire.

Cette femme avait beaucoup de vivacité pour son âge.

- Viens mio caro, je dois te faire visiter. Dit-elle en prenant la main d'Eliana en la tirant à sa suite.

- À bientôt petite luciole. Lui dit Alejandro, les mains dans les poches et le sourire en coin tel un psychopathe.

Il est effrayant tout de même. Se dit-elle.

- Douce, timide et naïf. Tout son contraire. Il y aura des pertes ça je peux l'assurer. Dit Alejandro en la regardant partir.

Il était convaincu que Sergio était inévitablement tombé sous le charme de cette jeune femme, mais elle ferait sortir en lui ce qu'il redoutait tant.

Mais qu'est-ce qu'il pouvait y faire. On n'y peut rien face à l'amour et il en était lui-même la preuve.

- Malheureusement. Dit-il en rebroussant chemin.

La petite visite terminée, Eliana était désormais dans la cuisine avec Paola.

Assise sur une chaise haute, Eliana la regardait s'affairer à cuisiner des petits fours semblerait-il.

Ayant proposé son aide, Paola refusa sous prétexte qu'elle devait se reposer.

- Paola, vous êtes espagnol ? Parce que vous dites constamment des mots en espagnol.

- Pas de l'espagnol mio caro mais de l'italien et bien évidemment, je suis italienne.

- Ah. Dit-elle simplement gêné de s'être trompé.

- Et ne fait pas attention à cet idiot d'Alejandro, il te montre juste son air " je me méfie " mais en vrai, c'est un petit chiot très mignon. Reprend-elle en remuant la soupe avec sa cuillère en bois.

L'odeur des petits fours avait pris toute la cuisine.

Vu l'odeur, ça doit être délicieux. Se dit Eliana quelque peu amusé que Paola compare cet homme à un chiot.

- Alejandro ne serait pas très content que tu le compares à un chiot mia zia. Retentis une voix derrière elle.

Cette voix chaude et rauque, elle la reconnaîtrait entre mille.

Elle se retourna et c'est sans surprise qu'elle découvrit son sauveur.

Il se tenait nonchalamment sur le pas de la porte.

- Oh Sergio, te voilà. Je faisais des petits fours, tu en veux ? J'en donnerai aussi à tes hommes.

- Je t'ai dit de ne pas les nourrir, ils en seront habitués sinon.

- Ce n'est pas mon problème, tu traites tellement mal ces hommes qui te protègent jour et nuit. À leur place, je démissionnerais. Dit-elle avant de venir s'asseoir près de moi.

Sergio avait désormais son regard sur son petit ange.

Il la détaillait. Il ne s'en lassait pas. Elle était comme un tableau d'art si impeccable que tout le monde se battait pour l'avoir.

- J'étais venu chercher moy angel, on a une discussion à terminer, il me semble. Dit-il sans la lâcher du regard.

Une très longue discussion.

Eprise du mafieu ( Captive de Sergio Vladinov )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant