Soir, samedi 22 janvier
Je me sens rien.
J'ai envie de pleurer, mais je n'y arrive pas.
Je sais que dès que je serai allongée, seule, dans le noir, les larmes couleront à n'en plus finir.
Mais là, maintenant, je suis vide.
Pas brisée, juste vide.
J'ai l'impression de me voir de l'extérieur,
Mais en même temps, je n'arrête pas de penser, à tout ça.
J'aimerai ressentir les choses,
Faire un peu comme dans les films :
Hurler, pleurer, frapper dans mon oreiller et déchirer des photos...
Mais je n'en fais rien.
(En même temps, je n'ai pas vraiment de photo à déchirer)
J'ai tout les souvenirs qui viennent et reviennent dans mon esprit.
Je les pense et repense.
Les larmes sont aux bord des yeux, mais à chaque fois que je veux les laisser rouler sur mes joues, elles disparaissent.
J'ai cette boule dans la poitrine,
Elle ne fait pas mal
Elle est juste là
Elle me prend la gorge
Et ne me laisse pas tout oublier.
Je suis en train de me dire que, au final, je ne ressens pas rien
Je me sens juste vide
Lassée
Seule
Je ne sais même pas si je suis triste.
Après tout, je m'y attendais.
Mais j'ai toujours un espoir, un infime espoir,
Qui me déchire, m'étreint...
Je me déteste de l'avoir,
Parce qu'il est tellement méchant.
Écrire me soulage un peu.
Le vide est toujours là, mais il s'allège.
Je ne sais pas ce qu'il ce passera,
Quand nous nous reverrons.
Quand je devrais faire face,
Que se passera-t-il ?
Comment réagirais-je ?
Il vaut mieux ne rien dire bien sûr,
Mais je me connais, et je ne sais pas si je pourrais faire comme si de rien n'était.
Comme si la boule n'était pas là
Comme si le vide ne s'agrandissait pas petit à petit...
