Chapitre 5: Folie

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- Le train P144 arrive en Gare de Safrania, les passagers qui débarquent sont priés de rassembler leurs affaires et de se diriger vers le sorties.
J'étais en train de m'endormir, heureusement que les annonces vocales sont assez fortes dans les trains le matin. J'attrapa mon sac, ma valise et me dirige vers la sortie. Tandis que j'entame la montée du lycée je remarque que certains élèves me regardent mal. Je n'y prête pas plus attention que ça, me dirige vers l'internat pour poser ma valise puis vers le bâtiment principal ou ma journée de cours m'attend. La matinée vas être longue, que des maths pendant 3h mais bref. Vivement Vendredi que je revois ma prof d'anglais complémentaire, contrairement à celle que j'ai en tronc commun, celle-ci est adorable. Un mec de ma classe m'approche l'air gêné, je relève doucement la tête en remarquant sa présence et le regarde d'un air intrigué.
- Je peux t'aider?
- Euh, je sais pas si t'est au courent mec mais y a une rumeur qui court sur toi depuis ce matin comme quoi tu es gay et comme tu n'as pas l'air au courent je préférais te le dire pour pas que tu l'apprenne en te faisant tabasser.
- Tss, cette enflure de Blue... Si tu veux savoir oui la rumeur est vraie, non je ne suis pas au courant, je te remercie de me l'avoir dit et je m'en bat les couilles de ce que les autres peuvent en penser.
- O-ok, de rien alors.

Dit-il en partant, l'air toujours aussi gêné. Je comprends pas pourquoi il avait l'air aussi gêné, c'est pas comme si je dois en avoir honte ou quoi que ce soit, je suis né comme ça et rien ne peut le changer. C'est fou comme les gens sont fermés d'esprit ici, rien qu'au niveau de la mentalité si l'on regarde Jotho qui est juste à côté c'est mille fois mieux.
Je trouve ça très drôle, en cours pendant toute la matinée les gens essayaient de parler discrètement de moi, faudrait que je leur dise peut-être non? Non, je vais les laisser faire pour l'instant, si c'est juste des moqueries je m'en fou, faut juste pas que ça devienne autre chose. On voit bien que les professeurs n'en ont rien à foutre en revanche, les surveillants non plus c'est agréable que les adultes ne me dévisagent pas.
Journée sciences, terminée. J'aime pas vraiment le lundi juste parce qu'on fait que des sciences et que c'est vraiment pas mon point fort. Mes voyages m'ont prouvés que seul les maths de base sont utile dans la vie de tous les jours et que les autres matières scientifiques ne servent qu'à des usages particuliers. Bref, j'ai 3 heures de trou avant de remonter à l'internat autant en profiter pour me poser dans un coin et lire.
Je me demande vraiment comment vas réagir Blue quand il verra que son plan n'as pas marché. Je vais vite avoir ma réponse, en parlant du loup, le voilà.
- Alors, tu résistes toujours?
- Résister à quoi? A l'envie de partir parce que les gens savent pour mon homosexualité? Tu me connais mal Blue, j'en ai absolument rien à faire.
- T'est répugnant à assumer ça. Tu vas voir quand tu te fera tabasser dans les chiottes si tu dis là même
.
Et il s'en va comme il est venu. Bref, j'ai un livre à finir moi.


Une fois de retour à l'internat, j'ai une longue discutions avec Raoul et Sam à propos de ce que Blue m'a fait. Les deux ont l'air plutôt énervé et inquiets.
- Après je vois pas de raisons d'être vraiment inquiet, les rumeurs ne tuent pas.
- Les gens ici sont vicieux Rayan, dès l'instant où ils sentiront une faiblesse chez quelqu'un ils l'exploiterons.
- Les gens vont devoir s'y faire, je vais me faire tabasser une ou deux fois dans les toilettes et ce sera tout, enfin j'espère. Je rigole si jamais hein, j'espère ne pas me faire tabasser? 
- Fait juste attention, ce serai con qu'il t'arrive vraiment quelque chose de grave à cause de ça.
- Je comprends ce qui peut les déranger dans le fait que je sois gay, c'est naturel et normalisé non?

- Officiellement oui, officieusement non, contrairement aux régions voisines Kanto est assez en retard question mentalité à ce sujet. 
- D'ailleurs, comment Blue sait que tu aimes les hommes?

- Bonne question pour une longue histoire. Pour faire simple, au primaire j'étais très amis avec un de mes camarades de classe. Une fois au collège on s'est perdu de vu un moment mais quand on s'est retrouvé on s'est rendu compte qu'on avait des sentiments l'un pour l'autre. On est sorti ensemble jusqu'à ce qu'il se fasse renverser par un camion y'a deux ans.
Je déteste raconter cette histoire, j'arrivais enfin à l'oublier mais bon, bref. Je dois faire gaffe à modifier certains détails vu que je ne suis pas allé au collège non, je suis parti en voyage et je l'ai laissé au Bourg Palette, ce n'est pas tout à fait pareil.
- Wow, et tu racontes cette histoire aussi facilement?
- J'ai fait mon deuil entre temps, j'ai pas vraiment eu le choix...
- Je peux te demander son nom?
- Il s'appelait Green, c'était le cousin de Blue. C'est pour ça qu'il sait pour mon homosexualité.
- Green, Green Chen?
Demande Raoul avec étonnement.
- Oui, tu le connaissais?
- On était dans la même classe en 6ème, je l'ai toujours trouvé très gentil. Comme il était tout le temps entouré de filles, je n'aurais jamais pensé qu'il aimait les hommes figure toi.

- Apparences trompeuses. Déclare Sam.
- Oui, c'est vrai qu'il n'en avait pas vraiment l'air...
Je baisse la tête et soupire, ça me fais bizarre de raconter cette histoire à d'autres personnes qu'à ma mère.
- Bref, je vais me doucher, à plus.
Je prends mes affaires et me dirige vers la douche. J'ai énormément envie de pleurer mais je me retiens, j'ai fait mon deuil et même si je l'ai aimé et que je l'aimerais à tout jamais il est mort un point c'est tout. C'est toujours stressant d'aller des douches à ma chambre, je suis juste en caleçon et en claquettes dans le couloir donc je me sens plus vulnérable au regard des autres. Il suffirait d'un con pour qu'une photo de moi quasi nu fasse le tour du lycée par exemple, mais bref, passons à autre chose avant de déprimer. Pyjama, chaussettes, chaussures et il est temps d'aller manger. L'astuce le soir c'est d'aller très tôt au self pour être tranquille et pas faire la queue, c'est ce qu'on fait tout le temps avec les autres pour avoir au moins un début de repas tranquille. En sortant du self comme à mon habitude je vais m'isoler sois dans les bois sois au coin des fumeurs devant le lycée pour passer mes coup de fils d'affaires tranquille. Une fois mes appels passés en général je rejoins les autres au foyer. Sauf que là faut que je fasse un arrêt au toilettes qui, heureusement pour moi sont vides. En ressortant de la cabine je remarque que 3 garçons attendent devant la porte, alors que je vais pour sortir l'un d'eux m'attrape et me jette dans une cabine avant de me claquer la tête sur la cuvette d'un des toilettes. 
- Tu croyais aller ou comme ça la pédale? Tu crois vraiment que tu peux t'en tirer aussi facilement? 
- Lâche moi imbécile, je fais ce que je veux de ma vie et tu n'as rien à me dire. 
Il me reclaque la tête sur le toilette.
- Tss, tu vas voir, j'ai un ami qui meurt d'envie de s'occuper de toi.
Et ainsi je vois James, un des acolytes de Blue, s'approcher de moi, me mettre la tête dans le toilette et tirer la chasse. En un instant j'étais en train de suffoquer, quand il retire enfin ma tête j'ai à peine le temps de respirer qu'il me lance contre un mur environnant. Je suis sonné des coups et sous le choc, incapable de comprendre ce qu'il m'arrive. Je sens alors une odeur nauséabonde et lève les yeux, les 4 garçons sont en train de m'uriner sur les jambes, tenant fièrement leurs mini membres comme si ils étaient les rois du monde. Quand ils ont fini l'un d'eux m'attrape par les cheveux et me traine jusque dans la cour interne, sous les yeux de pleins de témoins qui restent statique face a cette scène. Une fois dans la cour, les 4 garçons me passent à tabac et me laissèrent pour mort sur le sol froid à demi inconscient. 

- Il n'y a apparemment pas de témoins donc on ne peut pas être sûr qu'il s'est fait passer à tabac.
- Il n'y a pas besoin de témoins pour assurer que ce jeune homme a été tabassé monsieur le proviseur, c'est des traces de coup et d'agression qu'il a, pas de chute ou d'auto mutilation. 
- Quoi qu'il en soit il est évident qu'il ne peut pas retourner en cours dans cet état, gardez le ici toute la journée et ne laissez personne lui rendre visite.
J'ai vaguement entendu ces quelques mots avant de comprendre ou j'étais. Un bruit de conversation m'a réveillé. Au début je ne savais pas trop ou j'étais puis les souvenirs de hier soir me sont revenus et j'ai compris que je devais surement être à l'infirmerie scolaire. Une fois que les souvenirs furent remontés j'ai eu très envie de vomir mais surtout de pleurer. Je suis sûr que Blue est derrière tout ça, il est complètement fou d'aller jusque-là pour me faire partir. Je me lève doucement et dès que mes pieds rentrèrent en contact avec le sol gelé je réalise que je suis juste vêtu d'un chemisier d'hôpital et de mon slip. Je cherche mes affaires du regard, elles sont pleines d'éclaboussures de sang de mon pull à mes chaussures. Je me débarrasse de cette robe d'hôpital peu confortable, enfile avec dégout mes affaires et me dirige doucement vers les toilettes. Je suis méconnaissable, le visage recouvert de pensements, la lèvre basse fissurée, le nez légèrement de travers et les yeux injectés de sang. A cette vue je décide que c'était trop dangereux pour moi de rester ici, je m'échappe donc en douce et me dirigea vers l'internat, heureusement pour moi je ne croise personne vu qu'il fais encore nuit. J'atteins ma chambre dans le plus grand des silences, faisant bien attention de bloquer les déclencheurs d'alarme avec du chewing-gum et n'allumer aucune autre lumière que celle de mon téléphone. Comme mes deux colocataires sont des pierres humaines je fais ma valise, me change et débarrasse toutes mes affaires sans qu'un d'eux ne s'en rende compte. Je laisse juste un petit mot d'au revoir sur mon bureau et repars en prenant bien garde à n'activer aucune alarme. 

Le meilleur moyen de s'échapper du lycée en douce et de passer par un trou dans le mur qui nous sépare de la ligne de train. Une fois sur les rails je me dirige vers les bois et des bois je vais à la gare. Je prends le premier train pour le Bourg Palette et rentre à la maison. Une fois que je suis sur que ma mère est partie au travail j'entre, met mes affaires sales et pleines de sang à laver et me dirige vers la salle de bain, prends une bonne douche, change mes pensements pleins de sang et prends la décision de me raser la tête pour me sentir moins coupable de fuir.
Une fois toutes mes affaires propres je me fais une valise plus adaptée à l'endroit où je compte aller, fais le tour de chez moi une dernière fois, laisse un mot à ma mère et me dirige vers le labo récupérer Pikachu seulement en cachette. 
- Allez mon vieux copain, c'est parti pour le Mont Argenté. On sera tranquille au moins là-bas. 

Et c'est ainsi qu'avec mon bon vieux vélo je pars loin sans avoir dit où à qui que ce soit. Peut-être qu'au moins j'aurai la paix là-bas, loin des humains et de leur folie.

"Deux âmes contraires" {Blue X Red}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant