Les ailes du Roi Soleil

Chapitre 4

Le château était éclairé de milles feus, les pièces toutes décorées dans des couleurs et des thèmes différents. Rien que la décoration représentait un travail incroyable, alors que dire des tables garnies de différents mets, tous plus raffinés les un que les autres. Même les fruits étaient sculptés : un vrai travail d'orfèvre.

Les jeunes filles furent éblouies par tant de beauté et de luxe. Dans certaines pièces se trouvaient des musiciens de tout instrument. Ici, de la harpe, là du piano, du violon... Dans une grande salle, tout un orchestre jouait différents airs sur lesquels des couples dansaient sur une piste centrale.

Les six amies ne savaient plus où donner de la tête. Tout était incroyable et extravaguant à l'extrême. Tant le lieu que les toilettes de ces dames où même des messieurs. Les robes, les chapeaux, les coiffes plus hautes, plus grandes et plus décorées les unes que les autres. À chaque personne qu'elles croisaient, les jeunes filles découvraient une nouvelle histoire, un nouveau pays, une nouvelle mode.

Lina admirait les tenues de chacun et chacune, pendant que Louise battait la mesure avec sa main au son d'un piano forte. Lize et Sadi s'étaient rapprochées d'un buffet et commentaient les différents plats exotiques qu'elles goûtaient. Louison était déjà entourée de nombreux gentilshommes qui vantaient sa beauté. Lou conversait elle aussi avec un charmant jeune homme, aux cheveux noirs comme l'ébène.

Soudain, alors qu'elle examinait de plus près une robe en soie mauve, Lina se cogna contre une redingote noire.

– Oh, je vous prie de m'excuser monsieur, je ne vous avais pas vu...

– Moi en tous cas je vous ai vue, mademoiselle, répondit une voix malicieuse à l'accent chantant.

La jeune fille releva la tête et aperçus les yeux bleus qui hantaient ses nuits depuis le jour de la visite du Roi.

– Vous ?

– Et oui, moi, répondit le jeune homme en riant de la voir si déstabilisée. Ravi que vous ne m'ayez pas oublié.

– Ne vous moquez pas monsieur, dit la jeune fille d'un ton faussement boudeur.

– Je vous prie de m'excuser, cela ne se reproduira plus. Promis.

Un sourire charmeur éclaira le visage du jeune homme.

– Je m'appelle Lorenzo.

– Lorenzo...

– Juste Lorenzo. Et vous êtes ?

– Ah ! Je m'appelle Lina d'Angereine.

Les deux jeunes gens continuèrent à faire connaissance. Lina appris que Lorenzo faisait partie de la délégation italienne, même s'il ne s'étala pas sur l'affaire. Ils étaient en grande conversation quand soudain une tornade humaine les sépara. Un jeune garçon aux cheveux bruns en bataille, s'agrippa à Lorenzo.

– Fratello, chi è lei ? demanda le garçon.

– Gello !

Lorenzo réprimanda son jeune frère.

– Qui est-ce ? demanda la jeune fille à son tour.

– Oh, excusez-le, il est un peu turbulent. C'est la première fois qu'il assiste à un bal. Lina je vous présente mon petit frère Gello.

Puis se tournant vers le jeune garçon :

– Gello è Lina.