the romantic paradox ♡ jaywon

023.

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Ce ne fut que lorsque l'intégralité du visage de Riki s'avéra exposé aux yeux du plus jeune que celui-ci comprit la raison pour laquelle son camarade s'était donné tant de mal pour le cacher. Le noiraud recula d'un pas, l'air d'avoir commis une erreur impossible à réparer. Très vite, Daniel eut le sentiment d'avoir dépassé les limites. À croire qu'il était presque plus gêné que le Japonais lui-même.

D'ailleurs, vu le regard glaçant qu'il lui lançait, le benjamin jugea préférable de partir sur le champ, tout en prenant soin de rendre les affaires à son collègue. Ainsi était censé se terminer cet imprévu, sous l'intimidation palpable du plus petit qui, sans le prévoir, se fit brusquement attraper l'avant-bras. Riki venait tout bonnement de fermer la porte derrière eux avant que quelqu'un ne les aperçoive.

Autant dire qu'étant donné leur relation tumultueuse, Daniel misait très peu d'espoir à ce que la suite de cette scène ne lui soit franchement agréable. Il se défendit donc par tous les moyens possibles en assurant à son aîné qu'il jurerait de garder son secret. Le benjamin n'était pas si mauvais pour tenir tête au Japonais verbalement. En revanche, s'en prendre aux mains ne figurait pas vraiment dans la liste de ses capacités.

« Apprends moi, s'il-te-plaît, lui demanda simplement Riki d'une voix faible. »

Aucune violence, aucune insulte, même un mot de politesse. Le garçon face à lui n'avait rien de menaçant mais sonnait plutôt comme quelqu'un en détresse. Cette impression frappa d'autant plus Daniel après avoir finalement commencé son cours de maquillage (s'il pouvait le surnommer comme tel). Dès que le regard de Riki croisait celui de son collègue, il le baissait directement. Non pas pour le mépriser, mais par honte.

De son côté, Daniel le détestait au plus haut point, ce détail n'y changeait rien. Cela ne l'empêchait pas de rester humain et se soucia quant à la nature de cette blessure. Plusieurs fois, le plus jeune hésita à poser la question au jeune homme concerné mais craignit aussi que sa remarque sonne déplacée. Après mûre réfléxion, il finit par se persuader que ça n'était de toute manière pas son rôle.

Enfin, la situation aurait probablement emprunté cette tournure s'il n'était pas du genre sentimental et dôté d'une oreille attentive. Malheureusement (pour lui), sa haine démesurée envers le nouveau ne justifiait pas son manque de considération envers cette inquiétante marque. Tandis que Riki le remercia tout en récupérant précipitamment ses affaires, le noiraud le stoppa avant même qu'il n'ait l'occasion de toucher la poignée.

« Je voudrais pas me mêler de ce qu'il ne me concerne pas mais... Tu t'es fait ça comment ? lui demanda-t-il courageusement en visant l'endroit en question. »

Un deuxième et lourd silence s'installa au sein de la pièce. En constatant que Riki ne s'apprêtait probablement pas à répondre, le noiraud chercha alors une autre manière de le faire parler, histoire qu'il s'ouvre un peu plus à ce sujet visiblement sensible. Si c'était aussi grave que Daniel l'imaginait, il tenait à ce que son ennemi ait l'occasion de se confier, quitte à ce que la personne en question ne soit pas importante à ses yeux.

« Est-ce que c'est à la maison que tu as eu ça ? Ou autre part...? continua Daniel avec incertitude, par peur de paraître trop intrusif.

- Ça me surprend légèrement que tu t'intéresses à ma vie mais je ne me fais pas battre chez moi, si ça peut te rassurer. »

Le violent claquement de porte permit à Daniel de comprendre sans trop de difficulté que le plus âgé n'était pas tellement ouvert à la discussion. Pourtant, la réaction presque excessive de son camarade n'était pas ce qui l'avait le plus frappé puisqu'il s'était surtout attardé sur le fait que Riki n'avait pas nié la possibilité que quelqu'un d'autre s'en soit pris à lui. Peut-être que son aîné disait vrai en prétendant que son œil au beurre n'avait pas eu lieu chez lui, mais ça sous-entendait aussi que cela s'était passé ailleurs.