J'crois qu'la maladie va finir par m'rattraper...(Karmagisa)

4 : Réveille-toi...

Pdv Nagisa

Karma...Dans le coma ? Ce n'était pas possible...Il allait se réveiller...Il devait se réveiller...Il n'avait pas le droit...De s'endormir pour toujours...

-Il-Il va se ré-réveiller, bégayai-je, pas-pas vrai ?

L'infirmière me regardait, peinée. Rio passa son bras autour de mes épaules en me chuchotant que ça allait aller.

-Il faudrait l'opérer, expliqua-t-elle, mais il faut la signature des tuteurs légaux. Malheureusement ses parents étant décédés et n'ayant aucun tuteur légal...

-VOUS ALLEZ LE LAISSER MOURIR ? hurlai-je.

La blonde m'attrapa le bras pour que je ne me jette pas sur la femme. J'avais envie de lui arracher les yeux avec une petite cuillère.

Cinq minutes plus tard, on s'est retrouvé devant l'hôpital. La sécurité nous a viré. J'aurais peut-être pas dû sortir un couteau...

-Nagisa...Il va s'en sortir..., assura-t-elle.

Elle me prit dans ses bras pour me rassurer mais elle tremblait et pleurait, ce qui n'était pas du tout rassurant.

-On va trouver une solution, sanglota-t-elle. Promis.

-Fait pas d'promesses en l'air..., la suppliai-je.

Pourquoi ? Il le méritait pas. J'avais peur...Si peur...Je tremblais et je pleurais, moi aussi. Mon amie me serra contre elle en pleurant encore plus.

Pdv Karma

Je n'allais pas me réveiller. Après des...heures ? jours ? minutes ? J'en n'en savais rien. Bref, après du temps passé à angoisser, j'avais fini par comprendre que c'était fini pour moi.

Je me demandais quand est-ce qu'ils allaient me débrancher. Je n'aimais pas ce noir. Ça me faisait peur.

Mon cœur se serra quand je pensais que je ne verrais plus jamais Nagisa. Ni Rio. Mais surtout, je verrais plus mon petit-ami.

Combien de temps lui faudrait-il pour m'oublier ? J'étais égoïste, je le savais, mais je voulais pas qu'il m'oublie. Mais de toute façon, j'allais partir alors autant qu'il passe à autre chose...

J'avais envie d'hurler. J'en pouvais plus de ce silence. J'avais l'impression que le silence explosait mes oreilles. Quand est-ce que tout se terminait-il ?

J'étais fatigué. Fatigué de tout. De la vie. De mon cœur. De ce silence. De ce noir. Je voulais juste fermer les yeux et ne plus les ouvrir.

J'entendis enfin un bruit. Une voix. Je ne savais pas qui c'était, ni ce qu'elle disait, mais je savais que je connaissais cette personne. Je voulais lui répondre, mais j'en étais incapable. En m'en rendant compte, j'eus envie de pleurer. Mais j'en étais aussi incapable.

La voix a dit mon prénom. J'en étais persuadé. Est-ce que c'était Nagisa ? Rio ? Je ne savais pas...Je ne savais plus...

Pdv Nagisa

-Karma..., murmurai-je. Réveille-toi...J't'en supplie...

Est-ce qu'il m'entendait ? Est-ce qu'il était conscient qu'il était dans le coma ? Les questions se bousculaient dans ma tête.

Je posai ma tête sur son torse. Son cœur ne battait plus. Je pleurai silencieusement en attrapant sa main.

-Je t'aime..., chuchotai-je.

Aucune réponse, bien sûr. Qu'est-ce que j'espérais, sérieusement ? Je finis par m'endormir sur le garçon aux cheveux rouges.

Mon amie me réveilla en me secouant doucement. Je regardai par la fenêtre. Il faisait presque nuit.

-On va devoir y'allait..., m'annonça-t-elle d'une voix brisée.

Avec ça en plus de ses yeux rouges, ça se voyait qu'elle avait pleuré. Elle se frotta les yeux pour chasser les dernières traces de larmes.

-Ouais..., acquiesçai-je.

J'ai jeté un dernier coup d'œil à Karma. Son visage était presque entièrement recouvert d'un masque à oxygène. On finit par partir, non sans un pincement au cœur.

Le lendemain, on est revenu le voir. La blonde semblait obsédée par son téléphone. Elle le fixait, les yeux plissés.

-Ça va ? lui demandai-je, inquiet.

-Rien, t'inquiète, répondit-elle machinalement.

Je décidai de l'ignorer, mais c'était difficile. Elle faisait que soupirer d'agacement mais quand je la regardai, elle avait l'air parfaitement calme.

-J'dois y'aller, me dit-elle.

Elle me fit un petit signe de la main en partant. Je ne m'étais jamais sentis aussi seul de toute ma vie.

-Je sais très bien que tu te réveilleras pas...Mais si tu m'entends...Réveille-toi...Sourie-moi...Fait n'importe quoi...

Le silence. C'était la chose que j'avais entendu. Je n'avais pas pu m'empêcher de pleurer. Il allait partir...Pour de vrai...

La porte s'entrouvrit. Je me retournai et vis une infirmière. Pas celle qui m'avait annoncé que mon petit-ami était dans le coma. Elle était plus jeune et avait l'air plus gentille.

-Désolée..., s'excusa-t-elle. Je vais repartir...

-Non, j'allai partir de toute façon, affirmai-je.

Je m'essuyai les yeux, me levai et commençai à partir. Quand je passai à côté de l'infirmière, elle me marmonna un phrase que je n'oublierais jamais.

-Vous l'avez fait sourire, me marmonna-t-elle. Ça faisait des années qu'il n'avait pas souri.

Quand je rentrai dans ma chambre, je m'écroulai sur mon lit en pleurant. Je me blottis sous ma couette et me mis en boule.

Qu'avait-il fait pour mériter cette maladie ? Personne ne méritait d'être coincé à vie à l'hôpital toute sa vie.

Dès que je fermai les yeux, je revoyais son sourire, j'entendais son rire, ce qui me faisait encore plus pleurer.

Mon téléphone sonna. Je l'attrapai et regardai vite fait qui m'avait envoyé un message. C'était Rio.

Rio :

Je crois que j'ai trouvé un moyen de sauver Karma

Moi :

Arrête de me donner de faux espoirs

Rio :

Je te jure ! Normalement, si tout marche, dans quelques mois, il se réveillera