Chapitre 11

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pdv de Newt :

Je m'éloignai de la maison de Thomas. Mes yeux brûlaient et je n'essayai même pas de retenir les larmes qui commençaient à couler sur mon visage.

Comment pourrais-je laisser cela se produire ? Comment ai-je pu être aussi stupide pour penser même une seconde que tout pourrait changer ?

Je poussai un gémissement frustré et donnai un coup de pied au sol.

Je ne pourrai jamais échapper aux erreurs que j'ai commises. Mon passé va me hanter pour toujours et je ne peux rien y faire. Ou peut-être que si ?

J'arrêtai ma course sans but lorsqu'une idée commença à se former dans ma tête. Une solution à tout. Une issue.

Après tout ce temps, je trouva enfin le seul moyen de sortir de cette misère. Si je ne peux pas trouver le bonheur dans cette vie, je dois juste le chercher dans une autre vie.

Je me retourna et commença à courir à la maison. Lorsque je l'atteignis, je n'entra pas à l'intérieur, au lieu de cela, je sauta dans ma voiture et conduis jusqu'à l'endroit où je pouvais être moi-même.

********

pdv de Thomas :

Après avoir conduit pour ce qui semblait être une éternité, j'atteignis le parking du pont. Seulement, il n'y avait pas de pont !

Il n'y avait qu'une seule autre voiture dans le parking.

Mes yeux s'écarquillèrent et un souffle m'échappa. C'était la voiture de Newt ! Cela voulait dire qu'il devait être ici quelque part !

Je sautai de ma voiture et commençai à courir à la recherche de quelque chose, tout ce qui pourrait m'indiquer où se trouvait Newt.

- Newt ?! Newt, où es-tu !?

Sur le côté du parking, je tombai sur un petit chemin menant dans les bois et un panneau indiquant :

Pont Petersson, 4 km

- Oh putain de merde, c'est une blague !gémis-je en commençant à courir sur le chemin.

Après avoir traversé les bois sombres pendant je ne sais pas combien de temps, avec les genoux en sang et de la saleté sur les mains en trébuchant sur les racines des arbres et les pierres toutes les trois secondes, je pu enfin entendre le bruit de la rivière.

Quand j'émergeai finalement d'entre les arbres, je me retrouvai debout sur un pont de fer rouge ressemblant à une version miniature du pont Golden Gate, mais en beaucoup plus vieux. À environ 20 mètres sous le pont, je pouvais voir l'eau noire et les pierres pointues de la rivière sauvage.

Et sur la rampe au milieu du pont qui s'élevant au-dessus des eaux noires se tenait

- Newt, chuchotai-je.

- Newt ! appelai à nouveau cette fois-ci pour qu'il puisse réellement m'entendre.

Son corps se raidit lorsqu'il entendit ma voix, mais il ne se retourna pas.

Je commençai à faire quelques pas pour m'approcher.

- Newt, s'il te plaît, reviens ici. Tout va bien, dis-je en essayant de calmer ma voix.

Aucune réaction.

- Newt, s'il te plaît, descends et regarde-moi. Ça va aller. Tu n'es pas obligé de faire ça. Tu m'entends ? dis-je maintenant un peu plus fort.

Toujours pas de réaction.

Je fis quelques pas de plus vers lui.

- Regarde-moi. Newt, regarde-moi s'il te plaît ! criai-je et Newt tourna finalement la tête et ses yeux bruns, scintillant de larmes, rencontrèrent les miens.

Il me regarda une fois, puis il se retourna à nouveau, mais avant qu'il ne puisse sauter, je l'attrapai par derrière et le traînai vers le bas de la rampe et loin du bord, et du pond.

Quand nous fûmes à une distance assez sûre du pont, je libérai finalement Newt.

Il trébucha sur ses pieds, mais avant qu'il ne puisse tomber, je l'attrapai dans mes bras et je l'embrassai dans un câlin.

Après avoir serré Newt en silence pour ce qui m'a semblait une éternité, je pris du recul par rapport à lui et commençai à lui dire tout ce que j'avais en tête.

- Je n'ai pas lu ce que tu avais écrit sur ce qu'il s'est passé parce que je m'en fiche. Je me fiche de la personne que tu étais avant. Ce qui compte, c'est qui tu es maintenant et ce que tu fais en ce moment.
Je pris une grande respiration avant de continuer :

- Je ne pourrais jamais te haïr Newt. Je... Je... Je t'aime Newt. Je t'aime. Dès la seconde où je t'ai regardé dans les yeux ce jour-là, quand tu as couru vers moi pour la première fois à l'école, je savais que c'était toi. Newt, s'il te plaît, n'essaie plus jamais de faire ça parce que je ne peux pas vivre sans toi. Je t'aime. Je t'aime plus que Chuck n'aime la nourriture et je peux te dire que cela signifie beaucoup. Alors s'il te plaît Newt, je t'en supplie ; donne moi une chance de rendre ta vie digne d'être vécue. Je t'aime.

À mi-chemin de mon discours, que je n'avais pas prévu de tenir, ma voix s'est fissurée et les larmes que j'avais essayé de retenir ont commencé à couler sur ma joue.

Les trois derniers mots furent à peine audibles, mais quand je finis, Newt s'approcha de moi et me prit le visage entre ses mains.

Et puis je pus entendre la seule chose que je pensais ne jamais avoir l'honneur d'entendre : la voix de Newt.

- Je t'aime aussi, Tommy, dit-il et il m'embrassa délicatement sur les lèvres.

Le Garçon Muet - une histoire NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant