Chapitre 8

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Je préviens tout de suite. Ça devrait être assez hard, après jsp comment vous allez le ressentir, mais perso ça me fait mal au cœur. Je compte parler de la maltraitance faite dans les hôpitaux psychiatriques pendant et avant la guerre 39-45 aux homosexuels par exemple. Castration, électrochocs, ablations, insultes, et j'en passe, tout ça pour les "soigner". C'est répugnant, vous trouvez pas ?

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Achille fronça les sourcils. Qui était ce "Docteur" ? Vu la tête de Leonid, ce n'était pas une bonne personne. Il avait un mauvais pressentiment, l'impression qu'il n'allait pas apprécier la suite, et que tout échappait hors de son contrôle.
Il finit par se souvenir que les Geôliers attendaient une réponse et que leur patience n'était pas illimitée.

- C'est moi. J'arrive.

En passant devant Leonid, il lui pressa doucement l'épaule en lui adressant un clin d'œil. Ne t'inquiètes pas, tout va bien se passer, je reviens.
Le russe plissa les yeux, inquiet, mais ne dit rien, se contentant de regarder son ami passer et disparaître au coin du long couloir, entouré des Geôliers qui le rendaient si petit et fragile. Il avait très peur, tellement que tout son corps était gelé. Le blond n'allait pas revenir dans un seul morceau. La seule chose qu'il fallait espérer, c'est que le Docteur ne le détruise pas totalement.

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Ash suivit sans un mot les Geôliers qui étaient venus le chercher. Il avait l'impression d'être en route pour l'abattoir. Le couloir sombre, les portes épaisses closes, et les bruits qui lui parvenaient quand même de ces pièces toujours fermées.
Il détesta d'office l'endroit.

Les deux hommes qui l'escortaient finirent par tourner et s'arrêter devant une large porte en bois noir. Belle et repoussante à la fois. Elle évoquait la richesse et le danger de l'endroit, de la Nation toute entière.
Le plus grand frappa, avant d'attendre la réponse d'une voix froide provenant de l'intérieur de la pièce, à peine étouffée par l'épaisseur du bois.

- Entrez.

L'homme ouvrit la porte et poussa le jeune homme dans la pièce, sans la moindre trace de douceur ou de compassion à l'égard de son âge.

Il lui fallut du temps avant de réussir à voir quelque chose. La lumière l'avait aveuglé, et il était obligé de plisser les yeux pour pouvoir s'habituer.

Quand il parvint à distinguer plus clairement ce qui était jusque là des ombres, il aperçut un homme assis derrière un large bureau. Un homme qui l'observait comme s'il était un animal de laboratoire, guettant chacune de ses réactions, un stylo à la main, notant tout sur une feuille.

- Patient n°278. Votre nom.

Le blond fronça les sourcils. Il l'appelait par un numéro ?! Il avait de plus en plus d'impression de n'être qu'une bête, plus un humain.

L'homme claqua sa langue contre son palais, avant de noter quelque chose en marmonnant quelques mots qu'il ne comprit pas.

- Votre nom.

Le ton s'était fait plus autoritaire. L'homme perdait lentement patience.

- Tss. Achille. Et quand on demande le nom de quelqu'un, la moindre des choses, c'est de donner le sien. C'est la plus essentielle des politesses.

Achille haussa un sourcil, provocateur. Cet homme ne lui faisait pas peur.

- Je suis le médecin Helin, le Docteur de l'Asile.

Tout en parlant, il continua de noter diverses choses, et ses sourcils se froncèrent. Achille finit par étudier ce "Docteur". Grand, calvitie, yeux bleus très froids, déjà la cinquantaine bien tassée... Tout en lui était glacial, ce qui n'inspirait pas très confiance pour un homme censé soigner des malades mentaux.

Le médecin lui posa quelques autres questions, auxquelles Achille répondait avec le plus de nonchalance possible, et en jouant avec ses mèches dorées. L'homme soupira plus d'une fois, nota encore et encore en marmonnant des mots comme "ne veut pas changer", "insolent", "mépris", "nécessite des soins intensifs pour le faire revenir à la normale". Ce fut surtout la dernière phrase qui le fit tiquer. À la normale ? Il ne voulait pas être normal. Il voulait être lui.

L'homme soupira une dernière fois avant d'appuyer sur un bouton qui se trouvait sur son bureau.

Les deux Geôliers de tout à l'heure arrivèrent, mais cette fois accompagnés de trois autres personnes en blouse blanche.

- Docteur. Quelle thérapie avez-vous choisie ?

Un des hommes en blanc avait posé cette question en regardant Achille de haut en bas. Non. Examiner serait plus vrai. Comme un cobaye même pas digne de porter un nom.

- Électroconvulsivothérapie.

Le scientifique écarquilla les yeux. Il semblait choqué. Mais le blond ne comprenait pas pourquoi. Le mot qu'avait dit le Docteur était trop long pour qu'il essaye de le comprendre, même s'il n'annonçait rien de bon.

- Vous... Vous êtes sûr ? Il est encore très jeune ! Il risque de ne pas y survivre.

L'homme semblait vraiment contre cette méthode. Le médecin se tourna vers lui, plaquant son regard de glace droit dans les yeux de son interlocuteur.

- Vous discutez mes ordres ?

Sa voix était si menaçante que même Achille frissonna. Il n'aurait pas aimé être à la place de l'homme en blouse blanche.

- N. Non. Veuillez m'excuser.

Ils continuèrent de discuter de choses trop compliquées pour qu'Achille essaye seulement de suivre. Il commença à penser à autre chose avant de se reconcentrer sur le moment présent quand les deux Geôliers, jusqu'ici passifs, l'attrapèrent chacun par un bras et le traînèrent hors de la pièce lumineuse.

- Je sais marcher tout seul, laissez-moi !

Les deux hommes échangèrent un regard amusé et quelque peu sadique que le jeune homme ne comprit pas. Il entendait derrière lui les scientifiques et le Docteur qui suivaient.

On le fit allonger sur une table avec d'étranges liens en cuir aux quatres coins. Il ne comprit pas, jusqu'à ce qu'on l'attache. À ce moment-là, ça fit tilt dans son esprit. Quelles étaient les méthodes psychiatriques pour soigner le cerveau de quelqu'un déjà ? Électroconvulsivothérapie. Il se sentit pâlir quand il devina enfin ce qu'ils allaient lui faire. Ce mot imprononçable. Le mot scientifique pour traitement aux électrochocs. La panique envahit tout son être, de plus en plus forte à chaque seconde, et atteignant son paroxysme quand les hommes en blouses blanches collèrent deux électrodes sur ses tempes. Il se débattit violemment contre ses liens, il comprenait enfin pourquoi les Geôliers avaient rit tout à l'heure.

Comme tout le monde, il savait combien ce traitement était dangereux pour le cerveau, interdit pendant longtemps, avant l'arrivée de la Nation au pouvoir. Et qu'avait dit l'homme dans le bureau du Docteur ? Il risque de ne pas y survivre.

Il croisa le regard du scientifique en question. Il le supplia du regard de l'aider, de le sortir de là. Mais en retour, il n'eut qu'un regard plein de pitié, sans aucune intention de le sauver. Ma vie avant celle des autres. C'était ce genre de personne. Il ressentit une bouffée de haine pour cet homme, pour ces hommes, qui essayaient de le "redresser". Il eût une envie de les tuer, le plus douloureusement possible, le plus lentement possible, pour qu'ils ressentent ce qu'il a ressenti.

Mais quand tous les électrodes furent posés sur son corps mince, et que le Docteur s'approcha de la machine afin de la démarrer, la terreur remplaça l'envie de vengeance, la colère. Cette peur qui congelait totalement le corps etle faisait se figer, faire le mort. Cette peur qui le piquait de ses aiguilles fines mais si douloureuses.

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Je sais, c'est cruel d'arrêter là. Mais la suite arrive bientôt ! L'inspiration a fait son grand retour !

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