Rapprochement

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Je me réveille doucement avec les rayons du soleil qui filtrent à travers mes rideaux. Je ne me rappelle pas m'être assoupie mais j'ai bien dormi. Mieux que dans le lit de l'infirmerie en tout cas. La soirée que j'ai passée avec Luxus était sympa. Simple et intéressante... En fait, parler avec lui s'avère plus facile que je ne le croyais. Il ne faut juste pas avoir peur de dire les choses. Il faut oser. Ce n'est pas parce qu'il parait rustre ou froid qu'il l'est forcément... Au contraire, il m'a surtout semblé qu'il était tout l'inverse.

Je me redresse, m'étire et m'arrête dans la foulée.  Je suis encore habillée ? Quel est mon dernier souvenir ? J'étais... dans le salon, avec lui. Pas dans ma chambre. J'en suis certaine. Je tends l'oreille et entends une respiration lente et profonde. Une chose est sûre. Ce n'est pas Happy et encore moins Natsu. Ces deux-là font plus de bruit qu'une locomotive quand ils ronflent. Alors, qui ? Je me lève et avance vers la porte de ma chambre. Je l'entrebâille et vois Luxus allongé sur le canapé, un bras passé sous sa tête, l'autre reposant sur son torse... Lui aussi est toujours habillé. C'est rassurant, nous n'avons rien fait de répréhensible... Mais, pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant ? Je ferme les yeux quelques instants puis les rouvre. Il a l'air paisible. Du moins, son air sévère a quitté son visage. Je devrais peut-être le laisser dormir encore un peu...

Je me change, enfile une tenue un peu plus ample pour être à l'aise ainsi que ma robe de chambre et me dirige à pas de loups vers ma cuisine. Je vais préparer du café, rien de tel que cette odeur merveilleuse pour finir de me réveiller. J'en profite également pour mettre la table en prévision du petit-déjeuner. Je sors du beurre et plusieurs confitures de mon réfrigérateur, ainsi que de la pâte à tartiner au chocolat de mon placard. Un petit péché que je me permets de temps en temps... Je dispose du pain et des biscottes sur la table, avec deux bols et des couverts. Je pense n'avoir rien oublié... Quoique, du lait peut-être ? Être prévoyante ne fait pas de mal. Je m'empresse de récupérer une bouteille, me retourne pour la poser à côté du sucrier et me heurte à un obstacle inattendu constitué de chaire et de muscles recouverts de tissu.

* * *

Je suis réveillé par l'arôme du café en train de passer. La soirée d'hier me revient petit à petit en mémoire, ainsi que le rêve étrange que j'ai fais cette nuit. Était-ce bien un rêve d'ailleurs ? Il avait une saveur... étrange ? Comme s'il avait une part de réel. Comment me l'expliquer autrement ? C'était comme... Non, je ne trouve pas de mot pour le décrire. C'était un songe étrange, angoissant, mais aussi réconfortant...

Je suis au milieu d'une clairière, sous un orage d'une rare intensité. J'avale le tonnerre qui gronde et les éclairs qui frappent le sol autour de moi. C'est une véritable tempête comme il y en a peu. Les arbres ploient sous la puissance du vent et la terre tremble sous le ciel furieux. Les animaux se sont tues. Seule la foudre parle. Lucy apparaît soudainement devant moi et me prend dans ses bras comme pour me protéger de quelque chose. Elle me murmure des mots. Des mots que je n'entends pas à cause du déchaînement climatique. Puis, c'est comme si nous nous retrouvions dans l'œil du cyclone. À moins que les éléments ne se soient calmés ? Les nuages se dissipent et la voute céleste s'illumine de milliards d'étoiles. La Lune baigne la clairière d'une lumière blafarde. Le plus marquant, c'est elle. Lucy. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau qu'elle baignant dans la lumière nocturne... Ses yeux reflètent le firmament et sa peau laiteuse la rend lumineuse. Son sourire est angélique. Elle murmure quelque chose à nouveau puis... tout s'efface.

Qu'est-ce que c'est sensé vouloir dire ? Si ça veut dire quelque chose... J'entends Lucy déambuler à quelques mètres de moi depuis tout à l'heure. Je m'assois sur le canapé et vois la belle magicienne en train de s'activer dans la cuisine. Je l'observe plusieurs minutes, incapable de détacher mon regard d'elle. Je la trouve de plus en plus attirante. Elle est semblable à un aimant. Sans réfléchir, je me dirige vers elle en silence et m'arrête à quelques centimètres d'elle. J'ai envie de la toucher. Tellement envie que mes mains me brûlent. À ce moment-là elle se retourne et rentre en collision avec mon torse. Je profite de son déséquilibre pour la prendre dans mes bras et humer son parfum discrètement.

La fée touchée par la foudre (New)Where stories live. Discover now