Born again (lando norris)

chapitre six

L'emplacement s'est fait plutôt naturellement. Évidemment nous n'allons pas séparer les deux amoureux alors Lando et moi se retrouvons, encore une fois, à côtés.
Il porte une chemise blanche légèrement déboutonnée.
Cette couleur ressort son magnifique bronzage.

- Qu'est-ce que ça fait de prendre une pause après tout ce temps?
Demande Heidi.
Nous sommes tous à table, des verres à vin en main.
La nuit est tombée, le restaurant est légèrement illuminé.
Je me sens bien.
- Franchement..ça change..
Je réfléchis laissant place à toutes mes voix.
- Mais du coup pourquoi en avoir pris une? Si c'est pas trop indiscret.
Tout le monde me regarde.
Je sens le regard de Lando sur moi et je perds un peu confiance.
J'avale une gorgée de mon verre avant de reprendre la parole.
- J'en pouvais plus. C'était vraiment trop d'un coup. Ça me fait du bien de ne plus être en tournage ou aux événements.
La blonde hoche la tête l'air de compatir, de comprendre ce que je ressens.
- Je comprends. Faut savoir dire stop quand ça ne va pas.
Je ne m'attendais à ce qu'il réplique ça alors je le regarde soudainement et dans son regard je vois qu'il me comprends vraiment.
Il n'a pas son sourire de ce matin. Il est juste sincère.
J'hoche la tête en lui souriant.
Je ne sais quoi répondre à ça.
- J'espère qu'on t'as fait passer un bon week-end du coup!
Conclut l'australien avec sa joie habituelle, je quitte enfin du regard son coéquipier pour lui répondre positivement.

Parce que oui. Je passe un bon week-end.
Grâce à eux j'ai beaucoup souris et même rit. Grâce à eux je réalise le rêve de tout fan de formula 1.
Alors oui. J'ai parfois envie de rester dans mon lit, incapable de faire taire toutes mes pensées. Mais je résiste grâce à eux.

- Merci beaucoup. C'était vraiment une bonne soirée.
L'heure de se quitter est arrivée. Pas pour longtemps malgré tout.
- On se refera ça. À demain.
Le couple s'en va, main dans la main.
Me laissant seule avec Lando.
Dans un premier temps on ne dit rien. Pour ma part je me contente de regarder les amoureux s'éloigner.
- Tu rentres comment?
Je pivote vers lui. Il me regarde. Son visage est légèrement illuminé.
- En taxi. Je dois en commander un.
Rapidement j'attrape mon téléphone et ouvre l'application.
- Je suis en voiture. Je te ramène si tu veux?
Les pouces suspendus, il me sourit.
J'ai envie d'accepter.
Je le fais.

Alors quelques minutes plus tard je me retrouve assise dans sa voiture. Côté passager et lui conducteur.
Il allume le moteur et me demande d'entrer mon adresse dans son gps. Je m'exécute et on démarre.
Dehors il fait nuit noir à présent, je peux apercevoir les étoiles éclatantes dans le ciel.
- Tu sais..Je pensais que tu parlais beaucoup avant de te connaître.
Il brise le silence d'un coup franc.
Cette phrase je la connais beaucoup trop.
Parce qu'être actrice est synonyme d'extraverti, de confiance et de sans gêne parfois. Pourtant je fais partie de l'exception.
- Je sais. T'es pas le premier à le penser.
Je le regarde pendant qu'il se concentre sur la route. Le visage serein.
- C'est surprenant. Mais..J'aime bien.
Je vois le coin de sa lèvre s'étirer qui vient accentuer ses joues. Je découvre même une fossette au coin de sa bouche.
Dans mon cerveau c'est la pagaille.
Ça ne devrai pas l'être.
Je pouffe de rire pour ne pas paraître toute fondue de l'intérieur.
- Bah merci. Je suis contente que ça te plaise. C'est rare.
La voiture s'arrête et je pense que nous sommes arriver à destination mais lorsque je tourne la tête je remarque le feux tricolore.
Il me regarde et fini par éclater de rire.
Je comprends pas trop tout à d'abord, mes sourcils se froncent par automatisme. Il ne pas m'a quitté des yeux et lorsqu'il remarque mon état il s'arrête.
- Je sais pas pourquoi je suis super coincé avec toi. J'ai besoin de rigoler un peu.
Il se plaque une main sur sa bouche tant il sourit.
J'aimerais que jamais il ne cache ce sourire.
Qui fait bêtement naître le mien.
- D'accord..Vas-y lâche toi Lando.

- Merci.
Je me détache et m'apprête à le saluer mais un énorme élan de confiance pénètre mon corps et mon âme tout entier.
Je lui propose d'entrer avec moi.
Je déteste avoir confiance.
Quand il sera entré que vais-je lui dire? Que vais-je faire?
Lui proposer à boire? À manger?
- J'accepte volontiers!
Il ne m'aide pas.

Devant la porte je cherche mes clés et Lando reste silencieux. Ses yeux se perdent autour de nous.
- Je l'ai loué. C'est pas à moi.
J'arrive enfin à ouvrir cette porte. Je laisse entrer le brun et remarque mes mains moites lorsque la poignée est humide.
Ridicule.
Je me sens ridicule.
Je ne devrai pas le regarder de la manière dont je le fais.
Je ne devrai pas le désirer de la manière dont je le fais.
Si il apprenait il s'enfuirait. J'ai la certitude qu'il ne pourrait jamais ressentir la même chose un jour.
Pourtant au fond de moi j'ose espérer que je l'intrigue.
Qu'il ose me désirer un instant.

- C'est plutôt cool ici.
Il me sors de ma rêverie. Une fois de plus.
Il se tient au milieu du grand salon, l'air légèrement perdu.
- Parfois je préfères ça que les hôtels.
Je l'invite à s'asseoir sur le canapé puis je le rejoins avec deux verres de soda.
Il est dans les alentours de vingt-deux heures.
- T'étais pas obligé d'accepter d'entrer. Je viens de réaliser l'heure qu'il est..Ça va le faire pour demain?
Il me regarde. Une fois de plus dans les yeux.
Sa chemise lui va à merveille.
Dans cet instant je ne vois que lui et nonchalance.
- Ça va le faire. T'inquiètes pas pour moi.
Cette nonchalance.
Cette confiance.
Cette façon de s'asseoir.
Cette façon de me regarder.

- Tu vas faire quoi après ce week-end?
Je suis assise en tailleur sur ce canapé crème.
Et je n'ai aucune réponse à sa question.
J'avoue avoir toute mes pensées sur ce week-end et demain soir tout sera fini.
Je me retrouverai dans mon appartement.
Dans la capitale à regarder la télé.
- Aucune idée..Je..J'ai même pas eu le temps d'y penser.
- Je vois.
Un silence.
- En tout cas tu peux venir nous rendre visite quand tu veux. Zack Brown t'aime plutôt bien.
Tout à coup un stupide sourire s'étire sur mes lèvres.
J'aime savoir que je peux être appréciée par les autres.
- Vraiment?
Il comprends que je suis sincèrement surprise parce qu'il m'examine du regard, avec un sourire.
- Oui..Pourquoi est-ce que ça te surprends?
Je pouffe de rire.
- Je sais pas..Je...Je pensais pas qu'il m'aimait bien.
C'est à son tour de pouffer de rire et de lever ses sourcils.
- Pourquoi tu penses ça? Tout le monde t'apprécie.
La conversation devient tout à coup plus sérieuse, plus pesante. Sa première question me surprends.
- Si tu le dis. J'ai du mal à me faire à ça.
Il me regarde son bras confortablement étendu sur le canapé. Je me regarde un instant. Ma timidité et moi.
- Tu sais que tu es une actrice qui remporte des prix? Qui est mondialement connue ou pas du tout?
Il se fiche de moi.
Et il a raison.
J'ai réussi à devenir celle que je voulais être depuis mon adolescence. Devenir actrice, être connue c'était ce que je désirait le plus. Et je me plains aujourd'hui.
J'ai gagné un prestigieux prix mais je me plains.
Je suis ridicule.
- C'est vrai..J'aurai pas dû dire ça.
Encore un silence, durant lequel il ne cesse de me regarder.
Il me quitte seulement du regard lorsqu'il cligne des yeux.
J'aimerai tant savoir à quoi il pense là tout de suite.
Sûrement il me pense étrange et je ne lui en veux pas.
Je comprends.

Mais lorsque je le regarde, je ne vois rien d'autre que de la compréhension, de l'empathie et de la gentillesse.
Peut-être qu'il me comprends?
- Ça t'arrives jamais d'avoir l'impression de ne pas mériter ça?
J'ose. Et il ne réponds pas pendant un instant.
Il me quitte enfin du regard et le perds dans le décor l'air pensif.
- Je crois pas. Peut-être quand il y a une foule de personnes excités pour moi. Mais le reste du temps non. J'ai tellement travaillé pour.
Je bois ces paroles.
Je me nourris avec.
Il a raison.
Il a tellement travaillé pour être là où il est.
Pilote de formula 1.
- Moi aussi. J'arrive pas à savoir pourquoi ils sont comme ça avec moi. Je suis pas tant différente qu'eux. Parfois je..Je préférerais n'importe qui d'autre..
Je sens que je m'embarque dans une conversation qui va me faire profondément mal. La conversation que je suis censée avoir depuis quelques mois.
Creuser à l'intérieur de moi. Savoir ce qu'il cloche.
Pourquoi je me hais tant.
Pourquoi est-ce j'ai constamment envie d'être n'importe qui d'autre sur ce monde.
Je sens Lando me dévisager.
- Je comprends.
Il se contente de répondre.
- Vraiment?
Je vois ses yeux brillaient au reflet des lumières de ce salon.
Et ils me semblent encore plus profond dans cet instant.
Lorsqu'il hoche la tête tout en me regardant.
Avec un air d'une pure et sincère vérité.
Ça me touche plus que je ne l'aurais pensé.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il ne me juge pas et pire qu'il me comprenne.
- Je pensais pas.
Il pouffe de rire. Relâche la tension.
- Bah pour être honnête je ne pensais pas que la fameuse Maë doutait d'elle.