DIVERGENTE [1] Emma Eddyson

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Une main chaude me réveilla en me caressant la joue.
- Il est l'heure de se lever ma chérie, aujourd'hui est un grand jour, me dit doucement ma mère. Elle m'embrassa la joue et sortit de la pièce. Le lit de John était vide. Il doit déjà être en train de manger.
Je me levais tranquillement et allai à la douche.
Aujourd'hui est probablement le jour le plus important de ma vie. C'est aujourd'hui que je vais décider où je passerai le restant de mes jours. Et si je fais le mauvais choix ? Et si je n'étais pas faite pour les audacieux ? Après tout, c'est une décision prise sur un coup de tête. C'est pas parceque cette faction a l'air "cool" qu'elle l'est vraiment. Mais bon... où irai-je sinon ?

J'enfilai mon uniforme bleu d'érudite. Je remplaçai la jupe par un tailleur car je ne supporte pas de ne pas pouvoir bouger comme je le souhaite. Je mis une petite couche de fond de teint et un peu de mascara. Je brossais mes longs cheveux bruns devant mon miroir et les attachai en un chignon bas. J'étais enfin prête. Je souris à mon reflet et quittai ma chambre.

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On était enfin arrivés à la Ruche, là où se déroulera la cérémonie du choix. On s'assit tous dans le carré des érudits.
Mon stress montait de plus en plus et mon frère le remarqua. Il posa sa main sur mon épaule et dit d'une voix réconfortante :
- Ça va aller, ne t'inquiète pas.
- Merci.
- Bon, mes chéris, commença ma mère, votre père et moi sommes très fiers de vous. Et sachez que peu importe le choix que vous ferez, nous vous aimerons toujours autant.
Elle versa quelques larmes et pris nos mains dans les siennes.
- On vous aime très fort, dit mon père. On se prit tous dans nos bras pour une dernière étreinte. Ils vont me manquer. Je les aime énormément et le fait de ne plus les voir quotidiennement va sûrement me faire bizarre.
Marcus Eaton, le leader des altruistes fit le même discours que chaque année sur les factions et tout le blabla qui va avec. Puis il appela un par un chaque personne pour qu'elles puissent faire leur choix. J'étais plongée dans mes pensées quand la voix du leader résonna dans toute la salle :
- Emma Eddyson.
Je me levai et jetai un dernier regard à mes parents. Ils sourirent et je descendis les marches une par une. Tous les regards étaient dirigés vers moi. Je montai sur l'estrade et saisis le fameux couteau. Je me fis une légère entaille dans la paume et la plaça au dessus des charbons ardents. Une goutte de sang coula et crépita dans le bol. Soudain - comme pour chaque novice - les audacieux tapèrent des mains et des pieds et crièrent de joie. Je les rejoignis toute souriante et m'assis à coté d'une grande audacieuse ridée qui me félicita et me donna un pansement. Puis ce fût au tour de mon frère d'être appelé et il me rejoignit comme convenu.

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La cérémonie du choix était terminée et tout le monde se leva pour quitter la salle. Les audacieux sortirent en trombe de la Ruche. Je courais à leurs côtés et pour la première fois de ma vie je me sentais réellement libre. Heureuse de ne pas avoir mis de jupe, j'accélérai la cadence pour pouvoir suivre le rythme. Il commencèrent à grimper à des piliers de métal menants à la voie ferrée. Ils ne sont pas sérieux quand même ?! Je croisai le regard de John qui se trouvait à la même distance que moi des piliers. Il sourit et on se comprit mutuellement : concours de qui arrivera le premier en haut. Je m'élançai à toute vitesse vers le premier piliers et me hissa dessus. J'agrippai les barres de métal un peu plus haut et me hissa plus haut sur le pilier. Je répétai ce mouvement une bonne dizaine de fois avant d'arriver au pied de la voie ferrée. Je cherchai mon frère du regard et le vis se hisser sur les rails.
- Qu'est-ce que j'ai gagné, dis-je.
- Hum...ma reconnaissance éternelle ? me répondit-il tout en se relevant.
- C'est mieux que rien.
Soudain j'entendis le bruit caractéristique du train au loin. Il s'accentuait de seconde en seconde puis surgit à l'autre bout de la voie ferrée. Pourquoi il ne ralentit pas ? Pourquoi il continue ?! B*RDEL POURQUOI IL NE S'ARRÊTE PAS ???!!!! Ce n'est que quand je vois les audacieux courir dans le même sens que le train que je réalise ce que je vais devoir faire.
- Oh non, me dites pas que-
- COURS ! Hurla John.
Je m'exécutai et fus très vite rattrapée par le train. À ma droite : le vide. À ma gauche : un train en marche. Mais dans quoi je me suis engagée ? Je vis les audacieux sauter dans le train. J'analysai chacun de leurs mouvements et après avoir compris j'agrippai une poignée et me propulsai à l'intérieur. J'atterris violemment sur un garçon de mon âge.
- Hé, fait attention, me dit-il en fronçant les sourcils.
- Pardon.
Il était brun et avait des cheveux ondulés qui lui retombaient devant ses yeux marrons. Des taches de rousseur parsemaient son visage bien proportionné. Il portait des vêtements d'audacieux, ça doit être un natif. Il était drôlement mignon d'ailleurs. MAIS DE QUOI JE ME MÊLE MOI ?!
Je me mis en quête de retrouver mon frère et je le trouvai plus loin dans le wagon. Il était essoufflé par sa course effrénée. Il était entouré de transferts.
- Ils sont fous, dit une grande fille blonde vêtue de noir et de blanc, une sincère.
- Bienvenue chez les audacieux, lui répondit une native.
La blonde s'approcha de moi et dit :
- Salut, moi c'est Alicia.
- Emma.
Mais à peine avais-je prononcé mon prénom que des voix crièrent :
- ILS SAUTENT !
Pardon ?! Ils sautent ? Du train ? C'est à ce moment que je comprends que tout ça est un test. Pour voir qui a le cran d'être un audacieux. Les autres c'est bye bye.
Je regardai les toits des immeubles défiler devant moi. Il ne restait plus qu'une seule solution :
- On saute ensemble, dis-je à mon jumeau, c'est ça ou on devient des sans-factions
Il hocha la tête et je lui pris la main. On prit de l'élan et on s'élança dans le vide. On atterrit lourdement sur un toit couvert de cailloux.
On se rassembla tous autour d'un trou dans le toit. Sur le rebord se tenait un grand homme ridé et musclé. Il se tenait si près du bord ! Un pas de travers et c'est la chute libre. Il prit la parole :
- Je m'appelle Max et je suis le leader des audacieux. Nous voici devant l'entrée de la base audacieuse. Pour entrer il faut sauter.
Encore ?! Nan mais ils sont vraiment tarés ici. Max scruta chacun d'entre nous.
- Et ceux qui n'en ont pas le courage, ils dégagent. Qui veut sauter en premier ?
- Il y a de l'eau en bas au moins ? demanda mon frère.
Max haussa les épaules et sourit narquoisement. Tout le monde se regarda mais personne de prononça un mot. Soudain, un grand blond vêtu de bleu s'avança vers le leader.
- Moi !
Je reconnus un ancien camarade de classe. Il s'appelle Eric. Ce dernier s'avança jusqu'au rebord. Et sans hésiter une seconde, il sauta dans le vide... puis on entendit un bruit de trampoline.
- À moi, dis-je.
Bah quoi, faut bien que je fasse mes preuves ici. Je m'approchai du bord et sauta dans le vide.
- AAAAAHHHH
Je rebondis dans un filet et quelqu'un me fit descendre.
- Comment tu t'appelle ?
- Emma.
- Emma deuxième sauteuse !
Je rejoignis Eric et me plaça à ses côtés. J'étais enfin chez les audacieux. J'étais enfin chez moi.